Beaux Arts I 115
Les frissons de l’angoisse sur grand écran
Le cinéma est le lieu de toutes les peurs. Elles y sont même un genre à part entière
- le film d’horreur –, décliné en une kyrielle de sous-genres : le gore (avec beaucoup
de sang), le torture porn (tendance viscères, vraiment insoutenable), le slasher
(et son tueur à arme blanche), le trash (qui défouraille)... Dès ses origines, le cinéma
a montré des personnages fantastiques. En 1908, c’est Dr. Jekyll and Mr. Hyde, réalisé
par Otis Turner, puis Frankenstein de J. Searle Dawley en 1910. Sans parler du génie
d’Alfred Hitchcock en matière d’angoisse. Ces thrillers, y compris ceux versant du côté
de l’horreur, ont un point commun : la peur est directement ressentie par les
protagonistes et atteint les spectateurs par contagion. Autres recettes : le processus
d’identification (indispensable pour que le public adhère), le hors-champ (pour
appuyer la suggestion) et une propension à briser les codes tout en s’imprégnant
du réel. À partir des années 1970, le genre explose : des jeunes gens se font massacrer
à la tronçonneuse, une fillette est possédée et les zombies se réveillent...
Léon Cogniet
Scène du
Massacre des
innocents
Exposée au Salon
de 1824 à côté des
Massacres de Scio
de Delacroix,
cette toile puise
sa force dans
le regard terrorisé
de la mère qui
pose sa main sur
la bouche de
son enfant pour
étouffer son cri.
1824, huile sur toile,
261,3 x 228,3 cm.
Eduardo Sánchez & Daniel Myrick Le Projet Blair Witch, 1999