Les Echos - 09.03.2020

(Steven Felgate) #1
Lundi 9 mars 2020
http://www.lesechos.fr

Alexandre Counis
@alexandrecounis
— Correspondant à Londres

C’est sans doute la première fois que le gou-
vernement britannique le dit aussi claire-
ment. Avec le Brexit, le Royaume-Uni a
l’intention de sortir du système européen de
sé curité aérienne afin de se doter, d’ici à la
fin de l’année, d e sa p ropre agence nationale
pour certifier les composants et les avions
dans le domaine aéronautique. « N ous
allons quitter l’Agence européenne de la sécu-
rité aérienne (Aesa). Au bout d’un certain
temps, nous voudrons développer nos pro-
pres certifications aériennes », a déclaré ven-
dredi le ministre britannique des Trans-
ports, Grant Shapps, dans une interview
accordée à Washington à « Aviation Week ».
Rien de surprenant dans cette volonté
d’émancipation. Alors que viennent de
s’engager les négociations avec Bruxelles
sur la relation qu’entretiendra le Royaume-
Uni avec l’Union européenne, Londres a
toujours dit qu’il refusait désormais de se
soumettre à l’autorité de la Cour de justice
de l’UE, ce qui l’oblige à quitter toutes les
agences de surveillance de l’Union, qu’il
s’agisse de transport aérien, des banques
ou du contrôle des médicaments.

Incohérence économique
Cela n’a pas empêché les industriels britan-
niques de l’aéronautique de monter immé-
diatement au créneau pour manifester leur
inquiétude. « Nous avons toujours été clairs :
continuer de participer à l’Agence euro-
péenne de la sécurité aérienne est le meilleur
moyen de maintenir la compétitivité de notre
industrie aéronautique, qui pèse 36 milliards
de livres », a martelé Paul Everitt, directeur
général d’ADS, l’association qui défend les
intérêts des 1.100 professionnels du secteur
outre-Manche. Une position plusieurs fois

répétée, ces derniers mois, par Rolls-Royce
et Airbus, deux des plus gros exportateurs
du Royaume-Uni.
L’industrie britannique a estimé qu’il fau-
drait au pays d ix ans et de 3 0 à 40 millions de
livres par an pour se doter d’une agence
nationale de sécurité aérienne, là où sa con-
tribution actuelle à l’Agence européenne ne
lui coûte que de 1 à 4 millions par an. Il
devrait non seulement réunir toute l’exper-

tise dont bénéficie aujourd’hui l’Agence
européenne, mais aussi retisser des liens
avec les autres blocs pour nouer des
accords de reconnaissance réciproque de
leurs certifications. Il ne pourrait, en effet,
plus bénéficier de ceux conclus par
l’Agence européenne avec la Federal Avia-
tion Administration, son équivalent améri-
cain, mais aussi avec le Brésil et le Canada,
et bientôt avec la Chine et le Japon.

n


CAC 40
5.139,11 points
-4,1408 % n

DOW JONES
25 .864,78 points
-0,982 % J

EURO/DOLLAR
1,131 $
0,1905 % J

ONCE D’OR
1.683,65 $
1,4491 % n

PÉTROLE (BRENT)
45 ,27 $
-9,7848 %

DEVISESEUR/GBP0,87EUR/JPY1,1918EUR/CHF1,0612GBP/USD1,30 49 USD/J PY1,05 37 USD/CHF0,93 82 TAUXEONIA-0,456LIFFE EURIBOR 3 MOIS-0,469OAT 10 ANS-0,3551T- BONDS 10 ANS0,97 52


TRANSPORTS


Accès Industrie 28
Airbus 17
Aldi 19
Allianz 31
Auchan 19
AXA 31
BNP Paribas 29, 31
Bosch 20
BPCE 31
Casino 19
Christie’s 22

Club Employé 28
CMA CGM 21
Coq Sportif 21
DRT 21
EssilorLuxottica 18
Europe Snacks 32
Ferrari 20
Generali 31
Iktos 26
Jpmorgan chase 32
Krys Group 18

La Banque Postale 31
Leader Price 19
Mahindra 20
Natixis 29
Netflix 24
Norske Skog 28
Optic 2000 18
Pavatex 28
Pininfarina 20
Rallye 19
RATP 20

Rougeot Energie 27
Safran 27
Smart Energhy 27
Société Générale 29
Soprema 28
Sotheby’s 22
T2S 28
TOGG 20
VinFast 20

= LES ENTREPRISES CITÉES


l’essentiel


DR


Casino n’est plus en négociations
exclusives avec Aldi pour la vente
de Leader Price
Le discounter allemand ne souhaiterait
pas reprendre tous les magasins. Le
groupe de Jean-Charles Naouri
espère attirer de nouveaux
candidats à la reprise par-
tielle ou totale. // P. 19

La nouvelle vie
de Pininfarina avec
la voiture électrique
Le dessinateur des Ferrari
compte de nombreuses start-up de
la voiture à batterie parmi ses clients. Le
turc TOGG ou le vietnamien VinFast ont
déjà fait appel à ses services. Ainsi que le
californien Karma. // P. 20

Comment Le Coq Sportif
veut s’appuyer sur l’équipe
de France olympique
La marque tricolore a remporté l’appel
d’offres du comité d’organisation
des Jeux Olympiques de 2024
pour fournir les tenues des
sportifs français à partir de


  1. // P. 21


Les premières stations
à hydrogène public-privé
sortent de terre
Quelques collectivités et des opéra-
teurs privés financent l’installation de
points de ravitaillement pour i nciter a u déve-
loppement de flottes de véhicules à hydro-
gène. Exemple avec l’ETI Rougeot, engagée,
notamment avec la ville de Dijon. // P. 27

Londres déterminé à sortir de l’Agence


européenne de la sécurité aérienne


Pour les industriels britanniques, qui
emploient 111.000 personnes, toute diver-
gence avec le système de sécurité européen
représentera non seulement des coûts sup-
plémentaires, des incertitudes juridiques
majeures, mais elle compliquera aussi leur
capacité à exporter. Selon le « Financial
Times », les exportations du Royaume-Uni
dans le secteur aéronautique ont atteint
environ 34 milliards de livres en 2018.n

Parmi les industriels les plus exposés à la sortie de l’Agence européenne de la sécurité aérienne, figurent Rolls-Royce
et Airbus, deux des plus gros exportateurs britanniques. Photo Paul Ellis/pool/AFP

Anne Drif
@ANNDRIF

C’est un nouveau chapitre qui s’ouvre
pour les 120.000 étudiants d’art et de
commerce des 42 écoles de Galileo Glo-
bal Education. L’ESG, le Cours Florent,
l’école de design Strate ou d’architecture
d’intérieur Penninghen signent avec de
nouveaux partenaires financiers de très
long terme. Une recomposition du capi-
tal inédite alors que les écoles privées
connaissent une tension avec l’arrivée de
financiers dans le secteur, à l’image de
l’EM Lyon avec Qualium. Dans la nuit de
jeudi à vendredi, le fonds de pension
canadien CPPIB, Téthys, le holding
d’investissement de la famille Betten-
court-Meyers, associés à la BPI et le véhi-
cule de long terme de Montagu, se sont
mis d’accord pour recomposer le capital
du groupe d’éducation.

Valorisé plus de 2 milliards
Selon nos informations, Galileo, qui sort
son actionnaire de contrôle, le fonds
Providence, se voit valorisé 2,2 milliards
d’euros, et il est surtout parvenu à impo-
ser un engagement hors normes dans
l’univers du capital-investissement : que
son pool d’actionnaires se maintienne
au capital au minimum entre 6 et 7 ans.
Une promesse et un profil d’investis-
seurs qui auront des conséquences non
négligeables pour les étudiants : leurs
attentes de rendement sont moindres
que celui des fonds classiques, qui tra-
vaillent pour dégager une performance
de plus de 15 % net et peuvent être tentés
rapidement d’augmenter les frais de sco-

larité et de compresser les coûts. Des
fonds comme Carlyle, KKR, ou Black-
stone ont été écartés du processus de
vente. Ne restaient en lice que EQT, CVC,
Wendel et Ardian dans la dernière ligne
droite, dans le cadre du processus de
changement de contrôle organisé par
Rothschild & Co et Goldman Sachs.
Autre nuance d’importance, la gou-
vernance : aucun actionnaire ne pourra
imposer de changement stratégique
brutal. CPPIB détient de 35 à 40 %, Téthys
au capital depuis 2018 se renforce de 25 à
un peu moins de 40 % également, et le
fonds long de Montagu, déjà investi dans
le secteur de l’éducation au Royaume-
Uni notamment, détient entre 15 et 20 %
du tour de table. Déjà implanté dans une
dizaine de pays, comme l’Inde, la Chine,
le Mexique et même en Afrique, Galileo
Global Education va continuer de se
développer à l’international et, à terme,
pourrait ajouter une nouvelle corde à
son arc, une école d’ingénieurs.
Pour l’heure, la stratégie du groupe
est de se concentrer sur les besoins cœur
des entreprises dans les métiers de spé-
cialités – il a ainsi repris l’an dernier
l’école de photographie Bellecour à
Lyon – et de management, en favorisant
l’interdisciplinarité. Une approche
différente de l’image d’élite française
des grandes écoles, mais qui assure à
ses étudiants un taux d’employabilité
de plus de 90 %.n

La famille


Bettencourt


offre un nouvel


horizon


aux écoles ESG


INVESTISSEMENT


Aucun actionnaire
ne pourra imposer
de changement
stratégique brutal.

calendrier, au Vietnam, même si les
organisateurs du premier Grand Prix
qui se disputera dans l e pays o nt assuré, à
la mi-février, que l’épreuve se tiendra
« comme prévu ».
Les sports mécaniques ne sont pas
épargnés par la vague d’annulations
d’événements sportifs et c ulturels provo-
quée par le Covid-19. La Formule E, la
version électrique de la F1, a déjà annulé
son ePrix de Chine, tandis que deux
épreuves du championnat du monde de
MotoGP, au Qatar et en Thaïlande, ont
également é té concernées. La Fédération
internationale de l’automobile (FIA) a
créé vendredi une cellule de crise pour
suivre l’évolution de la situation.
La mise en quarantaine du nord de
l’Italie est aussi regardée de près par
les nombreuses écuries et pilotes ita-
liens, à commencer par Ferrari, basé
près de Modène. De manière générale, le
sport transalpin se retrouve en première
ligne, avec de nombreux reports déjà
actés. Dimanche, le ministre des Sports,
Vincenzo Spadafora, a même appelé à
suspendre le championnat national de
football. —P. Dx

Formule 1 : le Grand Prix


de Bahreïn à huis clos


pour cause de coronavirus


Après « Shanghai un autre jour », « Huis
clos à Manama ». Les organisateurs du
Grand Prix de Formule 1 de Bahreïn, qui
se déroulera du 20 au 2 2 mars, ont décidé
d’interdire l’accès du circuit au public en
raison de l’épidémie de coronavirus.
« Organiser un événement sportif majeur,
ouvert au public, et permettant à des mil-
liers de voyageurs internationaux et de
supporters locaux d’interagir en toute
proximité ne serait pas la bonne chose à
faire pour le moment », a justifié le
Bahrain International Circuit.
Il y a quelques jours, c’e st l e Grand Prix
de Shanghai, prévu le 19 avril, qui avait
été reporté (à u ne date e ncore i ndétermi-
née). Si l’épreuve de Bahreïn pourra bel
et b ien se courir malgré t out e t sera diffu-
sée normalement, cette annonce repré-
sente un nouveau coup dur pour la For-
mule 1, alors que son championnat
démarre une nouvelle saison le week-
end prochain à Melbourne, en Australie.
D’autant qu’une menace plane aussi sur
la tenue de la troisième épreuve du

SPORT

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