Les Echos - 09.03.2020

(Steven Felgate) #1

28 // PME & REGIONS Lundi 9 mars 2020 Les Echos


innovateurs


objectifs plus vite que prévu avec un
chiffre d’affaires de 91 millions d’euros
l’an dernier, contre 53 millions
d’euros en 2016. Nous étions d’accord
pour une sortie de Parquest dès lors
qu’il était possible de faire entrer un
autre fonds pour rester indépen-
dants », explique Eric Lacombe le
président de l’entreprise.
La nouvelle opération, au terme
de laquelle Equistone devient
l’actionnaire majoritaire, valorise
désormais Accès Industrie à

220 millions d’euros, contre 100 mil-
lions d’euros en 2017. Et le capital qui
compte déjà la présence de
60 managers d evrait s’enrichir d’une
trentaine d’actionnaires supplé-
mentaires parmi les salariés.

Les métiers du bâtiment
Le groupe a d’abord parié sur la
croissance de son parc de nacelles
élévatrices, qui compte
7.700 machines. « L’âge moyen de
notre parc est passé de huit à six ans, et
nous allons continuer son renouvelle-
ment à un rythme d’achat d’au moins
600 machines par an, pour 300 sor-
ties », assure Eric Lacombe. Le
groupe installé à Bordeaux et Ton-
neins, dans le Lot-et-Garonne, où il
était initialement fabricant de nacel-
les, a également densifié son réseau,
qui compte désormais 35 agences à

la suite de deux acquisitions et de
deux ouvertures, dans le sud de la
région parisienne et à Lille.
L’objectif est de continuer à croître
sur un marché porteur. « L’utilisa-
tion des nacelles élévatrices est en aug-
mentation dans les métiers du bâti-
ment, car elles s’avèrent à la fois plus
souples, plus sûres, tout en permet-
tant des gains de productivité », expli-
que Grégoire Schlumberger, associé
chez Equistone. Accès Industrie a
aussi choisi de se renforcer sur
une activité connexe, celui de la loca-
tion de longue durée de chariots élé-
vateurs destinés aux industriels et
aux logisticiens. « Sur ce marché on
se retrouve face aux fabricants mais
aussi à de nombreux petits acteurs
locaux. Ce qui rend la croissance
externe possible », analyse Grégoire
Châtillon, associé chez Equistone.n

Frank Niedercorn
@FNiedercorn
—Correspondant à Bordeaux


Les choses vont vite pour Accès
Industrie. A peine deux ans et demi
après avoir été repris par son mana-
gement et la société d’investisse-
ment Parquest, le loueur de nacelles
élévatrices passe dans les mains
d’Equistone. « Nous avons atteint nos


ÉQUIPEMENT


Le loueur, dont la va-
leur a plus que doublé
depuis son rachat
par Parquest en 2017,
est repris par
Equistone.


son président-fondateur, Romain
Rostagnat. Pour un abonnement qui
revient à l’employeur à 60 euros par
collaborateur. La plateforme
s’adresse aux comités sociaux et éco-
nomiques ( CSE) avec un site
d’e-commerce rempli d’offres à prix
réduits, version numérique du bon
vieux catalogue CE.
Mais Club Employés simplifie
surtout la gestion des avantages
sociaux et culturels par les délégués
du personnel avec la dématérialisa-
tion complète des chèques cadeaux,
bons de cinéma, et flux financiers de
subventions aux colonies de vacan-
ces ou abonnements aux salles de
sport. Elle veut ainsi capter une par-
tie des 4 à 5 milliards d’euros consa-
crés chaque année par les entrepri-
ses à leurs œuvres sociales. La

société, créée en 2017 à Lyon, vient
d’être agréée agence de voyages,
l’activité qui capte l’essentiel de ces
financements et vise 500.000 euros
de volume d’affaires en voyages dès
la première année.

Offres de proximité
Club Employés se rémunère sur les
abonnements, sans commission.
Pour engranger de nouveaux con-
trats, dans ce modèle dépendant du
nombre de collaborateurs abon-
nés, la société vient de procéder à
une levée de fonds de 1,5 million
d’euros, autant que son chiffre
d’affaires 2019, auprès d’Angelor et
de bpifrance. Présente à Paris et
Lyon, avec 35 salariés fin 2019, elle a
recruté dix nouveaux commer-
ciaux depuis janvier et ouvert cinq

bureaux en régions, afin de pros-
pecter des clients, mais aussi des
partenaires locaux, pour dévelop-
per des offres de proximité.
La récente création des CSE
n’impose toujours pas de budget
aux entreprises de moins de
50 salariés, « mais il y a un effet psy-
chologique », observe Romain Ros-
tagnat, qui compte p armi ses clients
15 % d’entreprises sans obligation
légale.
La réforme a aussi « dynamisé c es
nouveaux comités, investis par des
représentants plus jeunes, plus por-
tés à la digitalisation, ce qui est pour
nous autant d’opportunités de busi-
ness », dit-il. Il mise sur 4 millions
d’euros de chiffre d’affaires dès 2020
et 5.000 sociétés clientes en 2024,
pour 500.000 utilisateurs.n

Date de création : 1975
DG : Jean-François Lyonnet
Chiffre d’affaires :
34 millions d’euros en 2019
Effectif : 120 personnes
Secteur : sécurité

Le BTP enregistre entre 110 et
130 décès par an sur les chan-
tiers, selon l’Assurance Maladie.
Des chutes, mais aussi des colli-
sions entre des engins mécani-
ques et des piétons, « notam-
ment les pelles pivotantes »,
pointe Jean-François Lyonnet,
directeur général de la société
stéphanoise T2S. Le spécialiste
du vêtement de sécurité à haute
visibilité a trouvé la parade avec
un gilet Led connecté. Equipé
d’une puce RFID, il communi-
que avec une balise greffée aux
engins de chantier dangereux.
Si un piéton porteur de ce
gilet, baptisé Safari, pénètre
dans le rayon de sécurité défini
autour de la pelle, de la nive-
leuse, du chariot à fourche ou du
camion à six roues..., son vête-
ment se met à clignoter et à
vibrer pour le prévenir du ris-

que. En même temps, le gyro-
phare et la sirène de la machine
se mettent aussi en marche pour
alerter le conducteur. Ce sys-
tème, qui a demandé deux ans
de R&D, a donné satisfaction à
ses testeurs et premiers acqué-
reurs : Suez, Bouygues et Arce-
lorMittal, moyennant 5.000 à
6.000 euros pour le pack com-
prenant la balise avec une demi-
douzaine de gilets. A ce jour, T2S
a équipé une centaine d’engins
et vendu 300 gilets. Mais la
balise étant amovible, elle a
aussi séduit Kiloutou, qui s’est
engagé à proposer systémati-
quement cette solution à la loca-
tion pour tous ses clients utilisa-
teurs d’une pelle mécanique.

Des LED incassables
Le simple gilet LED, non
connecté, « existait déjà sur le
marché des équipements de pro-
tection individuelle », précise
Jean-François Lyonnet. Mais le
produit, peu fonctionnel selon
lui, « n’était pas satisfaisant » au
niveau de l’éclairage, les LED
étant rigides et fragiles. T2S les a
remplacées par des LED souples
et incassables, lavables dix fois
en machine à 30 °C et alimentées
par une mini-batterie avec
15 heures d’autonomie. L’e ntre-
prise, qui fabrique ses produits
dans son usine textile en Tuni-
sie, vendait 1.500 de ces anciens
gilets par an. Le directeur géné-
ral compte bien tripler ses ven-
tes d’ici à deux ans avec le nou-
veau Safari, commercialisé à
100 euros indépendamment du
kit pour engin connecté. —L. D.

T2S

L’ INVENTION T2S


Le gilet Led connecté


qui sécurise les chantiers


A la location de nacelles élévatrices,


Accès Industrie ajoute celle de chariots


Au début de la dernière décen-
nie, l’implantation de Pavatex, au
terme d’un investissement de
60 millions d’euros, a ancré une
synergie industrielle inédite avec le
papetier d’origine norvégienne

Norske Skog. Inquiète de voir ses
ventes de papier journal baisser,
l’usine vosgienne a accueilli Pava-
tex dans son enceinte pour lui four-
nir la vapeur issue de son propre
procédé et lui vendre de l’électri-

cité. La mutualisation s’étend aux
services généraux, à l’achat de pla-
quettes forestières et au partage de
la station d’épuration.
Cette synergie, qui a généré une
économie de 25 % tant sur l’investis-
sement initial que sur les coûts de
fonctionnement, devrait encore
s’intensifier à l’avenir. Fin 2019, le
projet de chaufferie à biomasse de
Norske Skog et de Veolia a en effet
été retenu par le Comité de régula-
tion de l’énergie (CRE 5). La mise en
service de cet équipement d’un coût
de 160 millions d’euros p ermettra de
diminuer encore les coûts d’exploi-
tation de Pavatex, mais aussi d’ali-
menter de nouvelles industries.
« Notre investissement avait été
décidé avant la décision du CRE 5.
Elle constitue une cerise sur le gâteau
et nous espérons un effet boule de
neige, avec l’implantation d’autres
industries du bois à proximité », indi-
que Bruno Gertsch, directeur opé-
rationnel de l’activité « isolants éco-
sourcés » de Soprema.

Un écoparc pour le bois
Porteuse de la démarche Green
Valley, qui englobe désormais
78 communes, la communauté
d’agglomération relance son projet
d’écoparc, qui couvrira à terme
70 hectares en face de Norske Skog.
« La Green Valley regroupe la plu-
part des a cteurs industriels d u projet
Des Hommes et des Arbres, labellisé
territoire d’innovation. Les futures
implantations du site de Golbey
seront toutes en lien avec la filière
bois », souligne Olivier Jodion,
directeur général des services de la
communauté d’agglomération.n

Pascale Braun
—Correspondante à Metz


Lancée voilà dix ans par la commu-
nauté d’agglomération d’Epinal, la
Green Valley vosgienne a engrangé
un nouveau succès mi-février avec la
confirmation d’un investissement
de 27 millions d’euros et de 50 créa-
tions d’emplois s upplémentaires sur
le site de Pavatex.
Filiale de l’alsacien Soprema, spé-
cialiste mondial de l’étanchéité et de
l’isolation, ce fabricant de panneaux
isolants rigides en fibre de bois
ouvrira d’ici à la fin de l’année un
parc à bois doté d’une ligne d’écor-
çage et de broyage de plaquettes. Il
mettra en service fin 2021 une
deuxième ligne de fabrication qui
portera sa production annuelle à
75.000 tonnes de panneaux par an,
contre 50.000 actuellement. L’usine
vosgienne reprendra les volumes de
l’ancienne usine suisse de Pavatex,
qui employait 50 salariés à Cham
jusqu’à sa fermeture l’an dernier.


GRAND EST


La filiale de l’alsacien
Soprema investit
27 millions d’euros
dans une nouvelle
ligne de production
de panneaux isolants.
L’extension conforte
une coopération
industrielle originale
avec le papetier norvé-
gien Norske Skog.


A Epinal, Pavatex se développe


dans la Green Valley vosgienne


Pavatex est une filiale de l’alsacien Soprema, spécialiste mondial
de l’étanchéité et de l’isolation. Photo DR

Club Employés veut faciliter la gestion


des œuvres sociales des entreprises


Ce printemps, le service des
espaces verts de la ville de Metz
plantera une vingtaine de cap-
teurs sur un quadrilatère de
2.000 mètres carrés, situé à
l’intersection de deux boule-
vards très fréquentés du quar-
tier de Borny. Simultanément,
ces instruments mesureront le
taux d e dioxyde d’azote, de parti-
cules fines, de métaux lourds et
d’hydrocarbures dans un
espace témoin et dans la zone où
prendront racine, en novem-
bre 2020, cent arbres et arbustes
choisis pour leurs capacités
dépolluantes.
Plantés en rideau le long
d’une rangée d’immeubles pour
filtrer le vent, ces arbres pour-
raient réduire de 50 % les émis-
sions toxiques générées par la
circulation. « Nous avons choisi
des espèces locales et des variétés
moins fréquentes sous nos latitu-
des, mais susceptibles de mieux
résister aux terribles pics de cha-
leur que les experts prévoient
dans notre région d’ici à quelques
décennies », précise Marylin

Samia

Smaallah

91


MILLIONS D’EUROS
Le chiffre d’affaires d’A ccès
Industrie en 2019.

Molinet, conseillère municipale
déléguée à la biodiversité.
Aux classiques tilleuls à gran-
des feuilles et pins sylvestres
s’ajouteront des micocouliers
ou des catalpas, plus fréquents
dans le sud de la France. Les
plants mesureront déjà 20 cen-
timètres de diamètre, tant pour
renforcer leurs chances de sur-
vie que pour gagner de précieu-
ses années d’observation.

Un outil extrapolable
Les données recueillies à Borny
seront scrutées au-delà de la
métropole messine. Cette petite
futaie urbaine constitue un pre-
mier essai grandeur nature de
l’étude Sésame (Services écosys-
témiques rendus par les arbres
modulés selon l ’essence),
publiée fin 2019 par le Cerema
Est. Première étude européenne
sur l’adaptation des arbres
urbains au réchauffement cli-
matique, cette analyse, menée
en partenariat avec la ville de
Metz et Metz Métropole, inté-
resse d’ores et déjà Paris, Stras-
bourg ou Lyon, qui pourraient
rejoindre la deuxième phase de
l’étude. A ce stade, le Cerema a
classé 85 espèces d’arbres en
fonction de leurs capacités
dépolluantes, ou rafraîchissan-
tes, leur contribution à la biodi-
versité ou leur intérêt paysager.
La deuxième phase intégrera
d’autres caractéristiques, telles
la résistance anti-incendie, la
phytoremédiation ou le poten-
tiel nutritif des arbres. —P. B.

LE PROJET CEREMA EST


La ville de Metz va tester


les arbres antipollution


Léa Delpont
—Correspondante à Lyon


Club Employés estime faire gagner
« entre 500 et 1.200 euros de pouvoir
d’achat par an » aux 50.000 salariés
de ses 500 entreprises clientes, selon


LA PME À SUIVRE
AUVERGNE-
RHÔNE-ALPES


Cette jeune entreprise
a développé un modèle
original de prestation
de services pour
les comités sociaux
et économiques
des entreprises.

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