32 // FINANCE & MARCHES Lundi 9 mars 2020 Les Echos
PORTRAIT
par Emmanuel Guimard
Correspondant à Nantes
Etienne Lecomte,
a de l’appétit
pour Europe Snacks
On croise Etienne Lecomte près de la gare de Nantes,
valise à roulette à la main, costume bleu sans cravate, sil-
houette de coureur de fond et sourire inaltérable. Depuis
son arrivée en décembre au poste de PDG d’Europe
Snacks, ce dirigeant n’a cessé de parcourir les huit usines
de ce groupe de 2.000 salariés.
Europe Snacks mitonne ces crackers, tuiles, chips et
autres extrudés que l’on grignote à l’apéritif, « des produits
de convivialité », insiste l’industriel, lui-même tout en cor-
dialité. La semaine de ce grand voyageur se partage donc
entre la Vendée, berceau d’Europe Snacks, Londres et
l’Espagne, où cette entreprise a avalé plusieurs sociétés,
multipliant en quinze ans par 12 son chiffre d’affaires, à
380 millions d’euros. Le cap est désormais fixé... au mil-
liard à l’horizon 2025.
A 55 ans, Etienne Lecomte doit donc renforcer l’enver-
gure européenne du groupe. Une aisance à l’internatio-
nal qu’il a acquise chez le fromager B el, où il était jusqu’en
2019 directeur général Europe. Mais il devra aussi mus-
cler les gammes bio, sans gluten, remonter dans les clas-
sements Nutri-Score, rendre les emballages plus recycla-
bles... En un mot, améliorer la réputation de denrées peu
louées pour leurs vertus nutritives. Pas de quoi effrayer ce
patron qui, chez Bel, avait contribué au concept un brin
oxymorique de « healthy snacking ».
Né à Neuilly-sur-Seine, Etienne Lecomte est passé par
la prépa Janson-de-Sailly puis par l’Eslsca, développant
en parallèle une passion dévorante pour la voile dans le
sillage des frères Pajot, à La Baule. Ce fils d’un banquier
ardennais monté à Paris fut longtemps moniteur. La
filière sport-études en dériveur fut même une option.
Aujourd’hui encore, entre deux avions, Etienne
Lecomte loge six à huit heures de sport chaque semaine,
égrainant les marathons : Paris, Londres, New York...
« Rien de tel que la course à pied, dit-il, pour travailler, pré-
parer une prise de parole. » Sa carrière démarre en 1989
chez Reckitt Benckiser, « une école du marketing à part
entière » à ses yeux. Chez Bel, qu’il rejoint en 1992, il
retrouve ce même univers « où l’on peut sortir du cadre,
faire les choses différemment ». Chez Bel, l’un de ses faits
d’armes sera le lancement de Pick & Croq’, déclinaison
de la célèbre Vache qui rit.
Après un parcours marketing et commercial, il est
promu, en 2006, directeur général de Bel UK. Et s’ins-
talle, avec sa femme, d’origine laotienne, dans un village
du Kent, inscrivant leurs trois enfants à l’école anglaise.
« J’aime comprendre le pays où je vis », lâche ce manager
qui s’efforce de sillonner le monde hors des flux touristi-
ques. En 2010, il se voit confier la direction générale de
Bel France avant de devenir vice-président chargé de
l’Europe de l’Ouest, puis, e n 2014, d e l’Europe entière, soit
un périmètre de 6.500 salariés dans 18 pays. Le groupe,
relate-t-il, connaît alors une forte mutation, revisitant
ses gammes de produits et ses relations avec l’amont, les
agriculteurs, en lien avec WWF.Stéréotypes de genre dans la pub
En parallèle, de 2014 à 2019, Etienne Lecomte préside
l’Union des marques (ex-UDA). Sa fierté est d’y avoir insuf-
flé un volet « responsabilité » visant notamment à lutter
contre les stéréotypes de genre dans la publicité. « Dans
une entreprise aussi, la diversité fait la performance », g lisse
l’industriel qui fut, par ailleurs, en tant que vice-président
de l’Association nationale des industries alimentaires
(Ania), l’un des acteurs des Etats généraux de l’alimenta-
tion en 2017, cherchant à revaloriser l’amont de la filière
alimentaire. Chez Europe Snacks, Etienne Lecomte se
retrouve à travailler exclusivement sous marques de dis-
tributeur. Qu’à cela ne tienne, ces MDD, explique-il, sont
de plus en plus poussées par les enseignes sans être alour-
dies par les dépenses de marketing : « Elles peuvent ainsi se
concentrer sur l’innovation. » De quoi donner libre cours à
l’appétit du nouveau patron pour la créativité.nDRENTREPRISES
GRAND SEIKO EUROPE
Frédéric Bondoux
sera directeur général.Frédéric Bondoux, 53 ans,
diplômé de l’Idrac Lyon, a été
manager des ventes Europe,
puis Asie d’Omega. Devenu
managing directeur d’Omega
France de 2001 à 2014, il a
ensuite assumé une fonction
similaire chez Longines France
de 2015 à février dernier.À L’ ÉTRANGER
SES
Béatrice de Clermont
Tonnerre
intégrera en avril le conseil
d’administration de SES
(Société européenne
de satellites) à Luxembourg.Béatrice de Clermont Tonnerre,
46 ans, diplômée de l’IEP Paris
et de l’Essec, a débuté à RFI et àEurope 1 avant de devenir ana-
lyste chez Matra Hautes Tech-
nologies. Chez CanalSatellite
(Groupe Canal+), elle a été direc-
trice de la télévision interactive
puis directrice adjointe des pro-
grammes, avant de devenir
directrice du développement de
Lagardère. En 2013, elle a rejoint
Google comme directrice de la
monétisation Europe du Sud
avant de prendre, en 2018, la
direction des partenariats
d’intelligence artificielle.
Depuis fin 2019, elle est membre
du comité exécutif de la plate-
forme d’observation des sites
d’énergie Kayrros. Elle est, par
ailleurs, administratrice du
groupe Prisa et membre du con-
seil de surveillance d e Klépierre.ACADÉMIE FRANÇAISE À ROME
Sam Stourdzé
est nommé directeur de
l’Académie de France à Rome, la
Villa Mécidis, a annoncé,
vendredi, le ministère de la
Culture, mettant fin à une
vacance à ce poste depuis- Il prendra cet été ses
fonctions à la tête de la célèbre
institution fondée par Louis XIV
en 1666.
Sam Stourdzé, 47 ans, lui-même
ancien pensionnaire, en 2007
et 2008, de la Villa Médicis en
section cinéma, est historien
d’art et spécialiste des relations
entre art et cinéma. Il a été com-
missaire de nombreuses exposi-
tions. Depuis 2014, il est le direc-
teur des Rencontres d’Arles. Il
fut également et entre autres le
directeur du musée d e l’Elysée, à
Lausanne de 2010 à 2014. Il est
l’auteur de plusieurs ouvrages.SMC
Julia Karsandi
est promue directrice
de la conformité de la Société
Marseillaise de Crédit.
A ce titre, elle intègre le comité
de direction de la banque.Julia Karsandi, 38 ans, est titu-
laire d’un master 2 en droit de la
banque et des sociétés financiè-
res. C’est en 2010 qu’elle a rejoint
le groupe Crédit du Nord
comme chargée de recouvre-
ment contentieux au sein de la
direction des risques du Crédit
du Nord PACA. Suite à l’intégra-
tion de la SMC au groupe Crédit
du Nord, elle a pris la respon-
sabilité du contentieux de la
Société Marseillaise d e Crédit en
2016.Jamie Dimon a été opéré d’urgence
jeudi, pour une dissection aortique.
« Il a subi une opération du cœur en
urgence pour réparer cette déchirure.
La bonne nouvelle est que cela a été
traité rapidement et que l’opération a
été réussie. Il est réveillé, alerte, et se
remet correctement », a indiqué la
banque dans un document envoyé
aux salariés.
Le conseil d’administration a été
tenu informé de la situation.
Aucune date n’a été fixée pour son
retour. Et, en attendant son réta-
blissement, ce sont les deux copré-
sidents, Daniel Pinto et Gordon
Smith, qui dirigent la banque. Lors
de son traitement contre le cancer,
les marchés s’étaient montrés
inquiets et s’étaient interrogés sur
sa succession.Plan succession
Depuis, JPMorgan Chase a toute-
fois mis en place un plan de succes-
sion, annoncé en 2018. Daniel Pinto
et Gordon Smith avaient alors été
promus aux postes de coprésidentsErdoes, directrice de la branche de
gestion d’actifs, la responsable des
activités liées aux cartes de crédit
Marianne Lake, et celle qui l’a rem-
placée à la direction financière, Jen-
nifer Piepszak. Selon ce plan, toute-
fois, Jamie Dimon ne prévoit pas de
prendre sa retraite avant 2023.Une figure du secteur
Dimon est l’un des vétérans du sec-
teur. Aucun autre grand patron de
banque américaine n’a eu sa longé-
vité : il est en poste depuis 2006.
Sous sa direction, JPMorgan Chase
est parvenu à traverser la crise de
2008 sans encombres. Il est l’un des
patrons américains les mieux
rémunérés et il est régulièrement
consulté sur sa vision du secteur et
de l’é conomie. Il a même, un temps,
montré des velléités politiques.
Vendredi, le titre perdait 5,21 %,
alors que les banques américaines
sont confrontées à Wall Street aux
craintes liées au coronavirus. Sur le
mois, JPMorgan Chase a perdu
21,21 % en Bourse.nJamie Dimon, le PDG de JP Morgan ne prévoit pas de prendre
sa retraite avant 2023. Photo Jim Watson/AFPNicolas Rauline
@nrauline
— Bureau de New York
Nouvelles inquiétudes chez JPMor-
gan Chase. Six ans après avoir été
traité pour un cancer de la gorge
dont il s’est complètement remis,
BANQUE
Le patron de la pre-
mière banque améri-
caine, JPMorgan
Chase, a subi une
alerte sérieuse, mais
son état est jugé
satisfaisant.
En attendant son
rétablissement, ce sont
les deux coprésidents,
Daniel Pinto et Gordon
Smith, qui dirigent
la banque.
JPMorgan Chase :
Jamie Dimon opéré du cœur en urgence
,
Envoyez vos nominations à
[email protected]carnet
fr
+
Ils sont nés
un 9 mars- Mohed Altrad, président
du groupe Altrad, président
du Montpellier Hérault
Rugby, 72 ans. - Jean-Yves Battesti,
secrétaire général de Naval
Group, 63 ans. - Juliette Binoche, actrice,
56 ans. - Jean-Pierre
Chevènement,
ancien ministre, 81 ans. - Georges Colson, ancien
président du conseil de sur-
veillance de FRAM, 83 ans. - Youri Djorkaeff,^
footballeur, 51 ans. - Carlos Ghosn, ancien PDG
de Renault, 66 ans. - Guy Lassausaie,^
restaurateur, 59 ans. - Vincent Legros,
directeur général de Bostik,
membre du comité exécutif
d’Arkema, 47 ans. - Valérie Lemercier,
comédienne, réalisatrice,
56 ans. - Philippe Louis-Dreyfus,^
président de Pacemar,
holding du groupe Louis
Dreyfus Armateurs, 75 ans. - Frédéric Mazzella,^
président-fondateur
de BlaBlaCar, 44 ans. - Ornella Muti, actrice,
65 ans. - Jeffrey Osborne,^
chanteur-compositeur,
72 ans. - Jean-Marc Pillu, ex-direc-
teur général de Coface, 65 ans. - Jérôme Wencker,^
président du groupe Fenwick,
50 ans.
SERVICE ABONNEMENTSLES ECHOS 4, ruedeMouchy60438 NoaillesCedex.Tél. :017 037613 6dulundi auvendredide9hà18h.IMPRESSIONL’Imprimerie(Tremblay-en-France), Midi Libre(Montpellier). TIRAGE DU 06 MARS2020: 110 .204 exemplaires.Origine du papier:Belgique.Taux de fibres recyclées:100%.
Ce journalest imprimé sur du papier porteur de l’Ecolabel européen sous le numéroFI/37/002. Eutrophisation:Ptot0.013kg/tonne de papierMembredemembreACPMOJDCPPAP:0421c8 3015 .Toutereproduction, même partielle,est interditesansl’autorisationexpressede l’éditeur (loi du 11 mars1957)
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ClariceFensterseiferet codirecteurs des opérations. Le
premier dirige la banque d’investis-
sement, le second est à la tête de la
banque de détail. « Nous avons tra-
vaillé main dans la main avec Jamie
et le conseil, ces deux dernières
années, pour aider à diriger notre
entreprise, ont-ils déclaré dans le
courrier envoyé aux salariés. Nous
avons été profondément impliqués
dans toutes les fonctions importan-
tes de la société. »
Parmi les prétendants à la suc-
cession de Jamie Dimon, figurent
aussi trois femmes : Mary CallahanJamie Dimon
est l’un des patrons
américains les mieux
rémunérés.Il est régulièrement
consulté sur sa vision
du secteur
et de l’économie.