Les Echos - 02.03.2020

(nextflipdebug2) #1

Les Echos Lundi 2 mars 2020 ENTREPRISES// 21


IL N’YAPAS DE PLANÈTEB.

ALORS NOUSAVONS REPENSÉ

LAFAÇONDECONSTRUIRE.

RCS Nantes

B390 652 931

-13964

-©iStock

CONSTRUIRE POURLAVIE EN MOUVEMENT

Àdécouvrir sur
cougnaud-construction.com

à suivre


Concurrence : enquête de l’UE sur trois


contrats attribués à Corsica Linea


MARITIME Bruxelles a ouvert vendredi une enquête approfon-
die sur les contrats attribués par les autorités françaises à la
compagnie privée Corsica Linea pour desservir la Corse, afin d e
déterminer s’ils étaient conformes au droit européen de la
concurrence. Les autorités françaises ont attribué à l’ex-SNCM
trois contrats de délégation de service public relatifs aux
liaisons e ntre Marseille et les ports corses d ’A jaccio, de Bastia et
l’Ile-Rousse, pour la période du 1er octobr e 2019 au 31 décembre



  1. Bruxelles « estime, à titre préliminaire, que les trois
    contrats constituent des aides d’Etat », indique le communiqué.


No uveau redressement fiscal


pour Booking.com en France


E-COMMERCE La plateforme de réservations en ligne améri-
caine, à qui l’administration fiscale française réclame 356 mil-
lions d’euros d epuis 2 015, s’est vue notifier deux autres redresse-
ments l’an dernier, respectivement de 70 millions et de
39 millions d’euros. Les activités de Booking en France sont au
cœur du litige. La plateforme fait valoir que les réservations
effectuées dans l’Hexagone sont gérées par sa filiale aux Pays-
Bas, où son siège européen est implanté. Sa filiale française a
vocation à gérer le seul centre d’appels de Tourcoing (Nord).


Walmart s’apprête à lancer un service


concurrent de celui d’Amazon Prime


E-COMMERCE Entre Walmart et Amazon, la guerre devient
totale. Au g éant de Seattle, qui a annoncé mardi l’ouverture d’un
supermarché sans caisse d’un nouveau genre aux Etats-Unis,
celui de Bentonville a rendu la pareille en confirmant le lance-
ment imminent d’un service concurrent d’Amazon Prime, bap-
tisé Walmart+. Développé en interne depuis un peu plus de dix-
huit mois, il pourrait voir le jour dès le mois prochain, selon des
informations du site américain Vox.


Aeroflot reste le leader incon-
testé en Russie, malgré l’arrivée
de plusieurs concurrents pri-
vés. Ses quelque 250 avions
(120 Airbus et 70 Boeing) des-
servent 149 destinations dans
53 pays. Membre de l’alliance
SkyTeam au côté d’Air France-
KLM, le groupe a vu son béné-
fice net bondir de 90 % l’an der-
nier, à 5,3 milliards de roubles
(77 millions d’euros), pour un
chiffre d’affaires en hausse de
9 %, à plus de 550 milliards de
roubles (8 milliards d’euros).

Entre Asie et Europe
« No us avons réussi à passer en
2019 à plus de 6 0 millions de pas-
sagers par an. En 2008, nous
étions seulement à 11 millions »,
rappelle Andreï Ponov. Cette
augmentation s’explique par la
multiplication des destina-
tions, mais aussi par la création
de deux compagnies au sein du
groupe. A savoir Rossia, qui a
récupéré nombre d’avions et de
créneaux aéroportuaires
de Transaero, et Pobeda, spé-
cialisée dans le low-cost c ourt e t
moyen courriers.
L’objectif du groupe Aeroflot
est de franchir le cap de 100 mil-
lions de passagers à l’occasion
du centième anniversaire, en


  1. Soit l’équivalent du trafic
    actuel d’Air France-KLM.
    « Pour la croissance nationale,
    nous tablons sur Pobeda qui
    remplit ses a vions à 95 %.
    A l’international, nous misons
    sur le transit entre Asie et
    Europe », explique Andreï
    Ponov. Aeroflot affirme offrir
    des tarifs moins élevés que les
    compagnies européennes sur
    les liaisons entre les deux conti-
    nents via son hub de Moscou, et
    des temps de vol avec transit
    moins longs que ses concur-
    rents du Moyen-Orient. Sur le
    court terme, la crise du corona-
    virus pourrait mettre à mal
    cette stratégie. Aeroflot a main-
    tenu certains vols vers la Chine.
    Pour le moment.n


Benjamin Quenelle
— Correspondant à Moscou

S’imp oser parmi les compa-
gnies « premium » internatio-
nales, sans renier son passé :
telle est l’ambition affichée par
Aeroflot. Une gageure pour la
compagnie qui, fière de ses ori-
gines soviétiques, souffre d’un
problème d’image. Son logo
inclut encore la faucille et le
marteau. Mais si elle ne veut
changer ni de nom ni de sym-
bole, la compagnie a beaucoup
investi pour moderniser sa
flotte, désormais une des plus
jeunes d’Europe, et pour amé-
liorer la qualité de service à
bord. La livraison vendredi à
Toulouse du premier de ses
22 Airbus A350, doté d ’un bar et
de cabines privatives en classe
affaires, en est la dernière illus-
tration.
« Oui, nous avons une mau-
vaise image. Mais les passagers
occidentaux entrant avec un a
priori négatif pour la première
fois d ans l’un de nos avions chan-
gent généralement d’avis après le
vol », assure Andreï Ponov,
PDG adjoint d’Aeroflot. En
charge de la stratégie et du mar-
keting, il concentre les investis-
sements publicitaires surtout à
l’étranger. Avec pour message :
« En business, nous offrons du
super premium! » Une ambi-
tion q ui reste toutefois à concré-
tiser sur l’ensemble des vols de
la compagnie, handicapée par
des lourdeurs bureaucratiques.
Société publique dont la pri-
vatisation est régulièrement
annoncée mais repoussée,

TRANSPORT


La compagnie russe
poursuit sa montée
en gamme avec
la livraison
d’un premier
Airbus A350.

Aeroflot vise le rang


de compagnie


« premium »


de son rôle au sein du cabinet de
chasseurs de têtes Spencer Stuart,
elle siège au conseil d’administra-
tion du groupe depuis huit ans, en
tant qu’administratrice indépen-
dante. Elle y préside deux comités.
De nationalité espagnole, Angeles
Garcia-Poveda se dit « francophone
et francophile ». Elle a fait toute sa
carrière dans l’Hexagone, d’abord
au sein du Boston Consulting Group
pendant quatorze ans, puis comme
chasseuse de têtes et administra-
trice chez Legrand.
« Je me sens très sereine et légitime
pour ce rôle, déclare Angeles Garcia-
Poveda. J’ai eu pendant huit ans
l’opportunité de construire petit à
petit un rôle au sein de ce conseil. Je
suis aujourd’hui administrateur réfé-
rent et je préside deux comités : nomi-
nations et gouvernance, et rémunéra-
tions. En tant que membre du comité

de la stratégie, j’ai été associée à toutes
les décisions que nous avons prises,
notamment dans l e domaine
des fusions et acquisitions. Mon
métier m’y a aussi préparée. »
Le groupe a déjà identifié son
successeur pour « porter la voix des
indépendants au conseil ». Il s’agira
de Michel Landel, qui exerce les
fonctions d ’administrateur référent
chez Danone.

Un conseil « ouvert »
Le président sortant, Gilles
Schnepp, restera membre du
conseil d’administration. « Le genre
de la personne que le conseil a décidé
de nommer à la présidence n’a pas été
un critère en tant que tel. S’il ne nous
a pas échappé non plus que c’était un
point positif, ce qui a présidé au choix
d’Angeles ce sont vraiment ses com-
pétences », explique-t-il, s aluant une

nouvelle étape après la dissociation
des rôles de directeur général et de
président il y a deux ans. Aux éven-
tuels grincheux qui s’interroge-
raient sur le maintien de Gilles Sch-
nepp au conseil, Angeles Garcia-
Poveda rappelle que celui-là « a un
mode de fonctionnement extrême-
ment ouvert où le débat est présent,
où l’avis de chacun compte ».
Benoît Coquart restera quant à
lui directeur général. Il entend
poursuivre sa stratégie qui repose
sur « la croissance organique et les
acquisitions, la discipline financière
et l’innovation ». Le groupe basé à
Limoges a acquis une dizaine
d’entreprises en deux ans pour se
développer en particulier dans le
bâtiment connecté. Parmi ces
acquisitions, la start-up Netatmo
donne des résultats satisfaisants,
selon le directeur général.n

Legrand : une femme à la tête


du conseil d’administration


« Je me sens très sereine et légitime pour ce rôle », affirme Angeles Garcia-Poveda. Ph oto Legrand

Hortense Goulard
@HortenseGoulard


Cela devrait être perçu comme nor-
mal, mais Legrand fait figure
d’exception parmi les entreprises
du CAC40. Le groupe français, spé-
cialisé dans les produits et services
pour infrastructures électriques,
s’apprête à nommer Angeles Gar-
cia-Poveda à la présidence de son
conseil d’administration. Elle rem-
placera Gilles Schnepp, qui occupe
ces fonctions depuis février 2018.
La nomination, annoncée ven-
dredi, prendra effet le 1 er jui llet.
Au sein des quarante principales
entreprises françaises, une seule
femme occupe les fonctions de pré-
sidente non exécutive. Il s’agit de
Sophie Bellon qui dirige le conseil
d’administration de Sodexo, entre-
prise fondée par son père, Pierre
Bellon. Après la chute d’Isabelle
Kocher, désavouée par le conseil
d’administration d’Engie, toutes les
entreprises du CAC40 sont dirigées
par des hommes.
Angeles Garcia-Poveda est déjà
connue chez Legrand. En parallèle


ÉLECTRICITÉ


Angeles Garcia-Poveda
siège au conseil
d’administration
du groupe français
depuis huit ans.


Elle remplacera
le président actuel,
Gilles Schnepp,
début juillet 2020.


Au sein des quarante


principales


entreprises


françaises, une seule


femme occupe


les fonctions


de présidente


non exécutive.

Free download pdf