Les Echos - 06.03.2020

(sharon) #1

Les Echos Vendredi 6 et samedi 7 mars 2020 PME & REGIONS// 27


innovateurs


tant non dévoilé, l’acquisition de
Mychauffage par EDF a été assortie
de l’annonce par IZI by EDF d’une
nouvelle gamme de services de
« mobilité électrique et de maison
durable ». Qui comprend l’installa-
tion de bornes de recharge chez les
particuliers et de nouvelles offres
autour de la rénovation énergéti-
que, notamment sur l’isolation.
« Nous allons pouvoir proposer à
nos clients un plus grand nombre de
services autour de l’habitat, et élargir
notre offre de chauffage à la rénova-
tion énergétique dans son ensem-
ble », explique Jérémie Bigo, direc-
teur général de Mychauffage.com.
La start-up qu’il a fondée au Havre
en 2012 a installé 2.500 systèmes de
chauffage en France en 2019 et réa-
lise 8,5 millions d’euros de chiffre
d’affaires avec 30 salariés. L’entre-
preneur était parti du constat que

« changer son système de chauffage
était complexe pour le particulier et
qu’il n’existait pas de p arcours d igital
dans l e secteur ». Son modèle écono-
mique repose sur une plateforme
Web qui accompagne à distance le
client et la constitution d’un réseau
d’artisans pour l’installation de
pompes à chaleur ou de chaudières
à gaz. L’entreprise travaille avec
200 artisans qualifiés RGE (recon-
nus garants de l’environnement)
dans toute la France.

Interlocuteur unique
Av ec plus de 250.000 visites par
mois, le site Mychauffage.com s’est
imposé comme l’un des sites de
référence sur le chauffage. « Nous
avons beaucoup travaillé sur le con-
tenu par l’apport de conseils sur les
produits, avec une transparence sur
les prix », note Jérémie Bigo.

Claire Garnier
— Correspondante à Rouen


Changement de propriétaire pour
le site Mychauffage.com, spécia-
liste du remplacement des systè-
mes de chauffage.
Il est désormais aux couleurs
d’IZI by EDF, le service d’EDF qui,
depuis février 2019, assure des tra-
vaux de petit dépannage et de réno-
vation. Officialisée jeudi à Paris par
les deux partenaires, pour un mon-


NORMANDIE


Mychauffage.com, le
spécialiste havrais de
l’installation de systè-
mes de chauffage chez
les particuliers, est
racheté par IZI by EDF.


Frank Niedercorn
— Correspondant à Bordeaux


Développer un outil numérique
destiné aux urgentistes puis l’adap-


numériques simples comprenant
une application sur tablette et plu-
sieurs appareils connectés : stéthos-
cope, tensiomètre, appareil photo.
Une petite révolution dans le
monde des blouses blanches puis-
que, sous couvert d’utilisation d’appa-
reils médicaux numériques, Noma-
deec délègue à des tiers des gestes
jusqu’à présent réservés à des méde-
cins. La solution proposée par Exe-
dus semble aller dans le sens de l’his-
toire et du « pacte de refondation des
urgences » qui recommande l’utilisa-
tion de la « vidéo assistance » et le
recours aux « compétences des para-
médicaux ». L’entreprise d’une ving-
taine de salariés basée à Bordeaux a
équipé une vingtaine de Samu dont le
premier fut celui de Poitiers et enre-
gistré 25.000 actes de télérégulation.
En septembre 2018 suite à la décision
du gouvernement de rembourser les

mis au point Skoon Handle avec
Aurélien Vauquelin, ingénieur
spécialisé en mécatronique.
Protégé par un brevet interna-
tional, son système est astu-
cieux : chaque ouverture de
porte déclenche l’activation
d’une bague mécanique, qui sert
de réservoir au désinfectant. Pla-
cée sur la béquille – p artie mobile
de la poignée –, cette bague effec-
tue un aller-retour rapide dépo-
sant au passage l’agent net-
toyant. Il s’agit du Vapowax, à
base d e tensioactifs e t d’enzymes,
commercialisé par Enzynov.

800 précommandes
La Sk oon Handle est compati-
ble avec toute porte standard, le
mécanisme étant alimenté par
une pile de 9 volts. Le recharge-
ment en désinfectant s’effectue
via un applicateur injectant
dans l a bague la dose nécessaire
à « un fonctionnement de trois
jours à une semaine selon la fré-
quentation du site », précise-t-il.
Philippe Chaussard cible les
établissements collectifs, hôpi-
taux, Ehpad ou crèches, mais
aussi les bureaux ou hôtels. Il a
donc porté un soin particulier
au design de sa poignée, fabri-
quée en Inox chromé, dont les
bagues se déclinent en différents
coloris et matières, comme le
bois. Fabriquée par des indus-
triels implantés dans les Hauts-
de-France et le Grand Est, la
Skoon Handle est testée au
T’Aim Hôtel de Compiègne et
sur le site de Vic-sur-Aisne de
Babynov. Près de 800 poignées
sont déjà précommandées.

L’ INVENTION SKOON SMART HANDLE


Date de création : 2018
Président-fondateur :
Philippe Chaussard
Effectif : 1 personne
Secteur : hygiène

Guillaume Roussange
— Correspondant à Amiens

Bien avant que les consignes
d’hygiène se généralisent en
France pour ralentir l’épidémie
de coronavirus, Philippe Chaus-
sard, ingénieur mécanicien de la
région de Compiègne, dans
l’Oise, où se concentre par pure
coïncidence le premier foyer
infectieux, s’est attaqué à l’un des
principaux réservoirs à micro-
bes de notre quotidien : les poi-
gnées de porte. En 2018, il a
inventé Skoon Handle, la poi-
gnée autonettoyante qu’il espère
commercialiser auprès des éta-
blissements recevant du public.
« Avec les barres de métro, les poi-
gnées figurent parmi les objets les
plus souillés. Une seule peut con-
taminer un immeuble entier lors
d’une épidémie de gastro-entérite
ou de grippe. Elles sont aussi en
cause dans la propagation des
maladies nosocomiales », expli-
que Philippe Chaussard, qui a

Skoon

La poignée de porte


à bague autonettoyante


De son côté, IZI by EDF, qui sou-
haite « élargir sa gamme de presta-
tions aux solutions bas carbone pour
la transition énergétique », peut
désormais ajouter l’offre Mychauf-
fage à son panier de prestations clés
en main pour l’habitat. Son modèle
économique est celui de Mychauf-
fage avec une plateforme Web
adossée à un réseau de 1.000 pro-
fessionnels locaux et indépendants.
IZI by EDF, qui emploie une cen-
taine de salariés, est rémunéré par
le client pour l’ensemble de la pres-
tation, puis r émunère l ’artisan pour
les travaux effectués. Comme
Mychauffage, « IZI by EDF est
l’interlocuteur unique du client et le
contractant général pour le client,
jusqu’à la garantie décennale », sou-
ligne Eric Plantive, son directeur,
qui ne communique pas d’indica-
teurs d’activité.n

La PME normande Mychauffage.com


rachetée par EDF


actes médicaux courants effectués à
distance, Exedus a décidé d’adapter
Nomadeec à la téléconsultation. « La
France n’est pas très en avance et la
Sécurité sociale a remboursé
60 .000 téléconsultations sur la pre-
mière année, ce qui est très peu. Mais
cela va évidemment se démocratiser »,
explique Xavier Maurin.
Et l’un des premiers grands utili-
sateurs va être le groupe Orpea, qui
va déployer Nomadeec dans ses
350 maisons de retraite. Afin
d’accompagner la jeune entreprise,
Orpea a pris 25 % du capital d’Exe-
lus l’été dernier. La majorité restant
détenue par les fondateurs, le
management et investisseurs pri-
vés. « Cela va évidemment doper
notre chiffre d’affaires, qui devrait
passer de 1 million à 10 millions
d’euros en 2022 », explique Xavier
Maurin.n

quartier de Cannes La Bocca, la
rénovation de rames de métro, à
l’ouest de la ville, que le futur com-
plexe va être aménagé. La ville en
avait fait l’acquisition avant de la
céder à l’établissement public fon-
cier régional. « Après le départ
d’AnsaldoBreda France en 201 2,
nous voulions éviter toute spécula-

tion foncière et réserver cet espace au
développement d’activités en lien
avec la filière économie créative que
nous cherchons à développer avec le
projet Cannes on Air », précise
Thierry Migoule, directeur général
des services de la ville.
Situé à proximité du nouveau
campus universitaire qui

accueillera un millier d’étudiants à
partir de septembre 2020 et du
technopôle dédié aux métiers de
l’écriture et de l’audiovisuel, le nou-
veau site de Novelty va se doter
d’installations techniques répon-
dant aux besoins des profession-
nels.
« Outre le pôle d’activité événe-
mentiel avec ateliers et zones de stoc-
kage, nous allons construire un stu-
dio son de 1.500 m^2 » , détaille le PDG
dont le groupe réalise un chiffre
d’affaires consolidé de 230 millions
d’euros. Le complexe comprendra
également des bureaux et espaces
de co-working, ainsi que des zones
de stockage éphémères. Il dispo-
sera aussi de logements pour les
techniciens en déplacement et d’un
espace restauration.
La vente du terrain devrait être
signée dans les prochaines semai-
nes, i l faudra ensuite de 24 à 36 mois
de travaux pour un investissement
global estimé aujourd’hui entre 30
et 50 millions d’euros. A terme, le
nouveau complexe accueillera une
centaine d’emplois permanents.

4
À NOTER
Novelty, qui a créé en région
parisienne avec d’autres
professionnels et l’association
Apprentis d’Auteuil un groupe-
ment d’employeurs pour for-
mer des jeunes en difficulté,
envisage de reproduire
le modèle à Cannes.

Christiane Navas
— Correspondante à Nice


C’est un bon point dans la stratégie
de Cannes dans l’économie créa-
tive. Novelty, l’un des leaders en
Europe dans les prestations techni-
ques pour le secteur de l’événemen-
tiel, qui gère notamment le son, la
vidéo et l’éclairage, va construire un
nouveau complexe sur place pour
regrouper les installations de trois
de ses sociétés, Novelty Azur, Dus-
how Nice et Mash Production.
« La Côte d’Azur constitue notre
deuxième marché après Paris avec,
pour clients, le Palais des festivals,
mais aussi de nombreuses agences et
collectivités. Pour gagner en efficacité
et performance, nous cherchions
depuis longtemps un site adapté »,

précise Jacques de la Guillonnière,
PDG de Novelty.


Pa rtenariats avec l’université
C’est sur une friche industrielle de
5,7 hectares, qui accueillait, sur le


SPECTACLES


Ce nouveau pôle, qui
viendra compléter la
plateforme technique
basée en région pari-
sienne, va faire du
groupe français l’un
des piliers de la filière
que la ville développe
autour des activités
créatives.


Nove lty va construire un complexe


dédié à l’événementiel à Cannes


C’est sur une friche industrielle, sur le quartier de Cannes
La Bocca, que le futur complexe va être aménagé. Photo Novelty

Exelus déploie la télémédecine


dans les maisons de retraite Orpea


ter à la médecine de ville. C’est en
résumé l’histoire de la société Exe-
lus, fondée en 2015 par Xavier Mau-
rin, ingénieur, et Louis Rouxel,
médecin urgentiste. Leur objectif
est à l’époque de faciliter la tâche
des médecins régulateurs du Samu.
« Un médecin régulateur a moins de
1 minute et 20 secondes au téléphone
pour prendre une décision dans des
situations parfois compliquées. Notre
idée était de l’éclairer en lui apportant
des informations supplémentaires
utiles sous forme numérique »,
résume Xavier Maurin.

Appareils connectés
Le principe de leur application
Nomadeec é tait né, consistant à doter
les personnes amenées à intervenir
en situation d’urgence (pompiers,
infirmières, personnel des maisons
de retraite...) d’un ensemble d’outils

Date de création : 2011
Directeur : Olivier Rolland
Effectif : 90 personnes
Secteur : biotechnologies

Laurent Marcaillou
— Correspondant à Toulouse

Po ur la période 2020-2025, Tou-
louse White Biotechnology vient
d’obtenir une dotation de fonc-
tionnement de 7 millions
d’euros de l’Agence nationale de
la recherche, après une enve-
loppe globale de 20 millions
entre 2011 et 2019. Sous la tutelle
de l’Inrae, l ’Insa et du CNRS, cette
plateforme de recherche en bio-
technologies industrielles met
en relation entreprises et labora-
toires pour mener des projets de
R&D sur des produits biosour-
cés en vue de contrer le change-
ment climatique. Il s’agit de rem-
placer le carbone fossile dans la
fabrication des bioplastiques,
biocarburants, cosmétiques... A
fin 2020, TWB déménagera
dans un bâtiment neuf et deux
fois plus spacieux – 3.000 mètres
carrés – à l’Insa de Toulouse,

dont le coût de 6,5 millions est
financé par le contrat Etat-ré-
gion. D’ici à 2025, la plateforme
veut devenir le leader européen
des biotechnologies industriel-
les et répondre à un double
enjeu : la nutrition durable et la
baisse du coût des médica-
ments. « L’internationalisation
est un point clé et nous faisons
partie du projet d’infrastructure
européenne de biotechnologie
industrielle Ibisba, coordonné p ar
l’Inrae », précise son directeur
exécutif, Olivier Rolland.

S’autofinancer en 2025
Toulouse White Biotechnology
finance aussi des projets de
recherche a cadémique et
héberge six entreprises inno-
vantes dont Enobraq, qui mise
sur l’assimilation du CO 2 par
des micro-organismes pour
fabriquer des produits biochi-
miques ou Green Spot, venu de
Nouvelle-Zélande en 2019 pour
transformer des coproduits de
fruits en farine nutritionnelle.
Depuis l’an dernier, TWB par-
ticipe au projet BioImpulse, doté
de 28 millions sur six ans, pour
produire une résine adhésive
sans substance nocive à partir
de la biomasse, qui réunit
Michelin, Lesaffre, l’institut
FCBA, l’Insa et l’Ademe. Sur ses
50 partenaires, TWB compte
35 industriels : Total, Solvay,
Braskem, Michelin, Roquette,
L’Oréal, Servier... Il a réalisé un
chiffre d’affaires de 9 millions
d’euros en 2019, dont 70 % en
contrats industriels, et prévoit
de s’autofinancer en 2025.n

TWB cherche à remplacer


le carbone fossile


DR

L’AIDE TOULOUSE WHITE BIOTECHNOLOGY


LA PME À SUIVRE
NOUVELLE AQUITAINE


La jeune entreprise
a adapté Nomadeec,
sa solution numérique
conçue pour la régula-
tion des urgences,
à la médecine de ville.


Elle s’estime désor-
mais prête pour
multiplier son chiffre
d’affaires par dix
en deux ans.

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