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— Ça va, Phi-Phi, ça va! C’est ton bureau? Je n’y étais jamais
venu.
— Normal, nous n’y sommes que depuis l’année dernière. On est
très bien ici. C’est calme, on a une vue splendide, on est à côté de la
gare pour les clients et les agences de province. Mais ne parlons pas
business, je sais que tu n’aimes pas. Entre, tout le monde t’attend!
En entrant dans le bureau, Alain reconnu Le Cohadec et Maunier.
Il y avait également une femme qu’il ne connaissait pas parmi la
dizaine de personnes présentes. Philippe prit la parole :
— Madame et Messieurs, Vous savez tous pourquoi nous sommes
là. Notre ami le professeur agrégé Alain Joubert qui était jusqu’à
l’année dernière chef de travaux au CNRS est un chercheur
connu et respecté dans toutes les universités du monde.
Alain tempéra :
— Tu exagères!
— Non, c’est vrai! Vous avez tous connaissance du scandale qui
vient d’éclater à propos d’un programme secret qui aurait pour but
de contrôler artificiellement la durée de nos vies. Après la presse,
quelques télés commencent à en parler. Sachez qu’une partie de ses
travaux ont été réquisitionnés par les services médicaux de l’armée
sous ordre venu directement du ministère des affaires sociales. Malgré
toutes ses tentatives pour arrêter le processus, il n’a rien pu empêcher.
Il vient de perdre son poste et souhaite maintenant s’impliquer dans
une campagne d’information de la population. Il faut créer un comité
de soutien pour appuyer cette action. Je me propose, si vous êtes
d’accord, de coordonner toutes les initiatives que vous prendrez pour
lui apporter votre aide.
présentée comme très performante. Il en résultait des carambolages
qui faisaient les titres des journaux de la capitale dans leur rubrique
faits divers.
Alain se dirigeait vers le métro en observant ces objets survolant
la chaussée de quelques centimètres, ça lui rappelait les vieux
films de science-fiction. Il prit la ligne 4, direction Montparnasse-
Bienvenue. Le type assis en face de lui lisait un exemplaire de
Nouvelle Europe , publication pro-gouvernementale subventionnée,
vendue dans tous les pays des EUE dans toutes les langues nationales
mais avec beaucoup d’articles systématiquement rédigés en
Anglais. On pouvait apercevoir le titre en première page : « Notre
mort est-elle programmée? ». Il ne cessait de dévisager Joubert.
Son regard allait de l’hebdo au visage d’Alain qui commençait à
se sentir gêné.
Heureusement, ils arrivaient à la station. En sortant au pied de la
tour, il s’arrêta un instant pour respirer avant d’entrer dans le hall.
L’ascenseur dont la lumière bleue donnait un air blafard le monta
en quelques dizaines de secondes au 30e étage. À l’ouverture des
portes, il eut comme l’impression d’être « craché » hors d’un sas
d’aseptisation. La salle où se tenait la réunion était comme toutes les
pièces de bureau de ce type : Neutre, murs clairs, quelques photos
sans intérêt, des sièges en simili cuir, faussement luxueux, une grande
table en faux bois précieux synthétique. Le tout respirait le paraître
hypocrite propre à tous les espaces dédiés aux affaires. Par contre, la
vue sur Paris était magnifique.
Dès qu’il l’aperçut, Philippe se précipita pour l’accueillir et comme
à chaque fois qu’ils se retrouvaient, lui fi t une grande accolade avec
force bisous et tapes dans le dos.
— Salut mon frérot, comment vas-tu?