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— Ce n’est pas une hypothèse, l’article, très complet, du
journaliste d’investigation Kuiper dans Nouvelles Internationales
explique bien le déroulement de l’affaire. Par ailleurs, si je viens
d’être licencié sans aucun motif sérieux, c’est bien parce que mes
déclarations dérangent.
— Excusez-moi, Professeur, mais cet article n’apporte aucune
preuve et vous non plus!
— Il donne tout de même des informations précises sur la nature
du « projet Apoptose » et le contenu des mails échangés entre le
ministère des armées et les biologistes impliqués. Pour ce qui me
concerne, j’ai des arguments techniques qu’il serait trop long de
développer ici mais que je tiens à la disposition des spécialistes qui
souhaitent s’y intéresser.
Barnadel qui attendait l’occasion intervint.
— En fait, il est vrai que, en laboratoire, nous savons modifier la
durée de vie des cellules mais il est impossible d’avoir une influence
effective sur la totalité d’un organisme aussi complexe que l’être
humain.
— Non, c’est inexact! Vous pouvez impacter les cellules
spécialisées comme celles du tissu cardiaque ou hépatique, rétorqua
Alain.
Tardieu stoppa leur dialogue :
— Messieurs, nous entrons dans des arguments qui dépassent un
peu nos spectateurs et de toute façon, l’important est de savoir si
ce programme existe vraiment où s’il s’agit, excusez-moi Professeur
Joubert, du fantasme d’un chercheur remercié.
Pendant les longues minutes au cours desquelles Tardieu présentait
son émission et les parcours de ses invités. Joubert apercevait
Barnadel, en attente derrière le décor. C’était un homme maigre,
petit, presque chauve, au visage rond, des yeux inexpressifs et un
menton proéminent, la cinquantaine bien tassée. Il avait mis un jean,
sans doute pour faire « peuple ». Lorsque le présentateur lui fit signe
d’avancer, Alain se leva pour l’accueillir. Leur poignée de main fut
« mondaine » sans un mot de part et d’autre.
Tardieu attaqua :
— Professeur vous êtes ici ce soir car vous êtes à l’origine
d’une polémique qui prend de l’importance, toute la presse en
parle. Vous prétendez que les autorités gouvernementales auraient
commandité un programme secret destiné à contrôler le vieillissement
de notre population. Qu’est-ce qui vous permet de porter d’aussi
graves accusations?
— Je ne prétends pas, j’accuse! Un projet secret de « mort
programmée » a fait l’objet de recherches dont la mise en application
sur la population est déjà planifiée.
— Vous voulez dire que l’on, disons « on » pour l’instant, se
propose de déclencher la fin de vie des plus de 70 ans à grande
échelle? C’est ça selon vous?
— Exactement! Les personnes âgées ne sont plus utiles à notre
société dont l’économie est basée sur le consumérisme. Donc, on
s’en débarrasse! En effectuant par là même, un effacement de la
mémoire collective portée par les anciens.
— Comment pouvez-vous l’affirmer? Un dossier secret est par
définition non divulgué, vous n’avez aucun élément pour étayer cette
hypothèse!