Dossier Apoptose

(Vadim Doro1J7ucA) #1

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— Si! Cosmética, barnices de uñas, etc. Les Américaines
raffolent de ses soins « made in Paris ». Elle va à domicile et elle fait
aussi des formations à la maison. Ça marche très bien et ça lui fait un
peu d’argent de poche.

Derrière eux, le ciel s’incendiait, en partie caché par de gros
cumulus menaçants, sur ce fond tourmenté se détachaient les
silhouettes sombres des buildings de « Canal Street ». Dans le
véhicule, il faisait presque froid tant la clim était à fond.

— Mais dis-moi, poursuivit Alain, tu te trompes de direction! Tu
vas vers l’Est maintenant, me semble-t-il!
— Tu ne le sais pas? Depuis ton dernier passage, nous avons
« transladé » dans un autre quartier, plus calme. C’est un peu loin
mais c’est très agréable tu vas voir.

Dix minutes plus tard, Ricardo quittait l’autoroute et après quelques
kilomètres entrait dans un ensemble résidentiel récent conforme à
tous ceux que font ici les promoteurs depuis de nombreuses années :
De grandes maisons en bois, bien isolées, confortables et plus ou
moins semblables. Un vrai décor de Desesperate Housewives.

Leur maison était située à un angle de rue, entouré d’un jardin sans
clôture. Ils avaient planté une grande quantité de rosiers de plusieurs
variétés. À cette saison, les boutons commençaient à fleurir et malgré
la pénombre qui gagnait, Alain percevait que cela devait être très
beau en plein soleil.

La première chose que fit son ami une fois entré dans le garage,
pendant que la porte automatique se refermait, fut de connecter son
véhicule à la borne d’alimentation pour la recharge nocturne de la
batterie. Puis, précédant Alain, il passa la porte qui donnait sur le
cellier et, de là, sur la cuisine.

Très enveloppé mais de corpulence normale pour un américain
moyen, le nicaraguayen avait des yeux marron vert qui illuminaient
son visage rond. Il dégageait une joie de vivre très sincère. Cet
homme avait une énergie lui donnant un optimisme inaltérable. Alain
admirait cette force.

Une fois les formulaires de sortie signés, ils allèrent vers le
parking sentant sur leurs épaules la moiteur de fin d’après-midi.
La voiture était au troisième étage. C’était le dernier modèle des
mid-size totalement électrique de Chrysler, d’une esthétique pataude
pour un Européen habitué aux lignes épurées italiennes et de couleur
grise très banale. Ce qui surprenait toujours Alain, c’était le silence
total à la mise en route. Il avait pourtant l’habitude depuis que cette
technologie avait envahi les rues dans les années 2030. Au bout de
quelques secondes il n’y pensait déjà plus.
À la sortie du bâtiment et après quelques carrefours immenses,
Ricardo se dirigea vers la bretelle du highway pour prendre la direction
Nord tout en engageant la conversation. Il n’avait pas besoin d’élever
la voix tant les bruits de roulement étaient faibles alors qu’ils étaient
déjà à 70 miles/h au compteur.

— Consuela t’attend avec impatience ça fait déjà dix jours
que tu es là et nous n’avions pas pu trouver un moment pour nous
voir.
— J’ai été très occupé pour préparer le colloque de Denver,
Comment va-t-elle?
— Bien! Elle suit toujours ses cours de perfectionnement
en anglais et elle fait de plus en plus d’esthétique.
— D’esthétique?
— Oui! tu sais quand nous étions à Paris, elle avait suivi de cours
de maquillage et de soins pour les mains.
— Ah oui! Des cours de cosmétique et de manucure. Je me
souviens.
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