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D I M A N C H E 8 - L U N D I 9 M A R S 2 0 2 0
Lille
Une ville,
cinq possibilités
Un des plus grands marchés
d’Europe, des espaces pour les
enfants, un itinéraire gourmand,
des merveilles architecturales
et un parcours de la bière.
Cinq propositions pour découvrir
la capitale des Flandres
Paula Ravaux et Yoanna Sultan-R’bibo
WEEK-END
Un dimanche au marché,
au son des Zazous
Le dimanche, alors que le reste de la
ville ronronne, le marché de Wazem-
mes bouillonne. C’est là qu’il faut être
absolument! Wazemmes a des airs de
village dans la grande ville. Il y a les hal-
les couvertes, de style Baltard, superbes,
avec 25 étals. Mais c’est surtout autour,
dans le marché en plein air, l’un des plus
grands d’Europe, qu’il faut déambuler.
Certes, on n’est pas seuls : chaque week-
end, près de 50 000 visiteurs viennent
acheter (ou regarder) fromages locaux,
épices, fruits bio, viande, plats exoti-
ques, fringues, et autres babioles.
Achetez des olives et du maroilles,
et installez-vous pour le café au Relax,
sur la place de la Nouvelle-Aventure,
pour boire un Picon bière et observer
le spectacle. Ensuite, c’est au Cheval
Blanc qu’il faut passer l’après-midi. Un
bar mythique posé depuis vingt ans rue
des Sarrazins et géré par la pétulante
Monique. On mange un bout avant
de voir le bar se transformer en bal
populaire, au son de l’accordéon et des
Zazous, qui enchaînent tube sur tube
de la chanson française... A ne manquer
sous aucun prétexte.
Marché de Wazemmes,
place Nouvelle-Aventure,
mardi, jeudi et dimanche matin.
Les halles : tous les jours sauf lundi.
Gaufres, Lego et zoo : en avant les enfants!
Lille est une ville éminemment « kids friendly ». Le programme idéal? Après une gaufre (liégeoise)
sur la Grand’Place, un tour au rayon BD de l’immense librairie Furet du Nord, on file par beau
temps au zoo, au pied de la citadelle Vauban et de son immense parc. S’il pleut (vraiment ?), on
optera pour une visite au très beau Musée d’histoire naturelle, pour découvrir sa grande verrière
d’animaux naturalisés plus vrais que nature et sa section insectologie... Pour le déjeuner, direction
St So! L’ancienne gare de marchandises Saint-Sauveur a été transformée en 2009 en lieu culturel
et d’expositions, avec un chouette bistrot. Dans l’immense hangar, les enfants pourront jouer aux
Lego et bâtir leur maison idéale, courir entre les sculptures ou les tableaux exposés, puis gambader
dehors entre les jardins partagés et les espaces de pique-nique. Pour les ados, on peut aussi choisir
l’immersion chez Koezio. Un parc de jeux indoor, où des équipes de deux à cinq joueurs doivent
résoudre des énigmes dans un univers ludique.
Musée d’histoire naturelle, 19, rue de Bruxelles. Gare Saint-Sauveur, 17, boulevard
Jean-Baptiste-Lebas. Koezio, 31, rue Alfred-de-Musset.
Un jeu de piste... de bière en bière
Gambrinus, roi légendaire des Flandres et du
Brabant et prince de la bière, a égaré sa précieuse
chope d’or, gage d’immortalité. Votre mission : la
retrouver... en trempant vos lèvres dans le houblon.
Un jeu de piste imaginé par l’Echappée bière, qui
permet de visiter la ville de bar en bar. Par équipes,
munis d’un smartphone (on doit immortaliser
certains détails architecturaux) et d’un roadbook
racontant l’histoire des monuments ou curiosités
croisés sur le parcours, on sillonne les rues lilloises
pendant trois heures. Après le défi de l’orientation
- en clair, trouver les bars –, vient celui de la dégus-
tation. Les participants goûtent à l’aveugle quatre
galopins de bière, et doivent deviner leur prove-
nance, le degré, la famille. Lud... hic!
Jeu de piste La chope d’or de Gambrinus,
tous les samedis à partir de 14 heures.
Circuit de trois heures. 25 euros, sur réservation.
Echappee-biere.fr
Un marathon gastronomique,
du welsh aux Merveilleux
La capitale des Flandres n’a pas une, mais des dizaines de
spécialités régionales! Comment tout goûter en un week-end?
On commence par une pause à La Chicorée, place Rihour,
pour goûter un potjevleesch – ce petit pot de viandes prises
dans de la gelée légèrement vinaigrée –, une carbonade
flamande, plat à base de viande (encore) mijotée dans la bière,
ou encore un cultissime welsh, fait à base de bière (encore), de
cheddar et de jambon. On peut aussi déguster celui du Barbier
qui fume, rue de la Monnaie, dans le Vieux-Lille, où l’on
entre par la boucherie, tout en gardant un œil sur la fabrication
des Merveilleux de Fred. La queue ne s’arrête jamais devant
cette pâtisserie, qui a inventé un délice de meringue et de
crème fouettée. Encore une petite faim? On s’arrête pour une
gaufre (plate) chez Meert, l’emblématique salon de thé classé
aux monuments historiques et situé à quelques pas de la
Grand-Place. Pour tester l’accord mets-boissons, direction
l’étoilé Rozo, qui revendique des « plats singuliers » (68 euros
le menu dégustation). Ou encore le Bloempot, cantine fla-
mande dirigée par l’ancien top-chef Florent Ladeyn.
Un bol d’art et d’archi
Férus d’histoire, assoiffés de culture
ou encore mordus d’architecture?
Foncez à Lille. Parmi les classiques,
attardez-vous au Palais des Beaux-
Arts, situé place de la République,
deuxième plus grand musée de
France en termes de collections.
Celui de l’Hospice Comtesse, rue
de la Monnaie, retrace la vie politi-
que, économique et sociale de la ville
depuis sa fondation au XIIIe siècle.
A deux pas, dans le Vieux-Lille
toujours, on s’arrête sur le parvis de
la dernière cathédrale du précédent
millénaire : débutée en 1854, la
construction de Notre-Dame-de-la-
Treille ne s’est achevée qu’en 1999.
Sur le chemin, halte à la Vieille
Bourse, place Charles-de-Gaulle.
Cette superbe bâtisse, construite au
XVIIe siècle, est le repaire des bou-
quinistes et des disquaires. Puis on
prend le métro pour Roubaix, où se
trouve La Piscine. Ce musée, unique
en son genre, associe beaux-arts
et tradition industrielle autour d’un
bassin olympique. Dans la région, un
autre chef-d’œuvre mérite le détour :
la Villa Cavrois, située à Croix et
accessible en tramway. Cinq minutes
de marche suffisent ensuite pour
découvrir la monumentale maison
(2 800 m^ de plancher) construite par
l’architecte Robert Mallet-Stevens
pour la famille d’un riche industriel
du textile, et rouverte en 2015 après
douze années de rénovation.