Le Monde - 28.03.2020

(Chris Devlin) #1
0123
SAMEDI 28 MARS 2020 coronavirus | 5

Haïti désarmé face au risque d’une catastrophe due à la pandémie


Le pays caribéen le plus pauvre d’Amérique ne compte que 124 lits de soins intensifs pour onze millions d’habitants


O


fficiellement, Haïti re­
cense à ce jour six per­
sonnes contaminées par
le coronavirus. D’un point de vue
strictement comptable, c’est peu.
Mais pour un Etat comme Haïti,
un des plus pauvres de la planète,
un des plus densément peuplés
aussi et dont le système de santé
est en chute libre depuis des an­
nées, c’est déjà beaucoup trop. Six
patients éparpillés sur le terri­
toire, on le sait, en annoncent
d’autres et pourraient rapidement
plonger toute l’île et ses onze mil­
lions d’habitants dans une nou­
velle catastrophe sanitaire.
La première personne contami­
née par le virus, un artiste haïtien
âgé de 32 ans ayant séjourné en
France, a été signalée par les auto­
rités jeudi 19 mars, à Port­au­
Prince. Elle a été suivie d’un se­
cond cas, quelques instants plus
tard, dans le département de l’Arti­
bonite, un directeur d’orphelinat
d’origine belge de 63 ans. Lui aussi
de retour d’un voyage en Europe.
Le président, Jovenel Moïse, a
annoncé immédiatement des
mesures draconiennes pour con­
tenir la propagation de la pandé­
mie. Il a décrété l’état d’urgence
sanitaire, enjoint les habitants de
rester chez eux ou de limiter leurs
déplacements au strict néces­
saire, imposé un couvre­feu de
20 heures à 5 heures du matin
pendant un mois, l’interdiction
également de rassemblements de
plus de dix personnes et la ferme­
ture des écoles et des universités,
des ports et aéroports, des lieux
de culte et des usines.

Dans son allocution télévisée,
l’homme d’affaires, élu en 2017 à
la suite d’élections controversées,
a aussi appelé la population au
calme, donnant la garantie que
l’Etat sanctionnera tous ceux qui
ne respecteront pas les consignes.
Le ton a d’abord surpris. « En
écoutant le président Moïse, écrit
le journaliste Jean Pharès Jérôme
dans le quotidien Le Nouvelliste ,
on a l’impression que l’Etat haïtien
a retrouvé son autorité à la faveur
de l’arrivée du coronavirus dans le
pays. » Une allusion aux mois de
violences et de blocages, de Peyi
lok (« pays bloqué »), comme on
dit ici, qui ont paralysé le pays
en 2019, à la suite de plusieurs
mouvements de protestation
contre la misère et la corruption
des dirigeants.

Pénurie d’oxygène
Un mouvement de panique a
suivi l’adresse du président. Les
habitants sont sortis précipitam­
ment pour faire des provisions
dans la soirée. Encore le lende­
main, les gens ont envahi les su­
permarchés, les stations d’es­
sence, les échoppes de distribu­
teurs de gaz et les banques com­
merciales. La panique était visible
dans plusieurs zones de la capi­
tale. Et puis plus rien, ou presque.
L’ordinaire a repris ses droits,
mais avec la peur au ventre.
« Les gens sont très inquiets et
pourtant leur attitude n’a pas
changé d’un iota, même le couvre­
feu n’est pas respecté, affirme
Serge, joint par WhatsApp, chauf­
feur occasionnel et père de deux

enfants qu’il élève seul à Bicente­
naire, un des nombreux quartiers
populaires de la capitale. Ceux qui
pouvaient se le permettre se sont
rués dans les magasins, mais,
après, tout est redevenu normal,
avec cette étrange impression que,
dans ce pays déjà exsangue, l’étau
allait encore se resserrer... »
Même son de cloche pour Pau­
line Lecarpentier, avocate au Bu­
reau des droits humains en Haïti,
contactée par téléphone : « Le pré­
sident a pris des dispositions, mais
il n’a pratiquement rien annoncé
en matière de mesures d’accom­
pagnement. Du coup, la popula­
tion s’angoisse à l’idée même de
restreindre ses activités, étant
donné que la majorité des Haï­
tiens sont dans un système de sur­
vie au jour le jour. Avec plus de
60 % de la population qui vit avec
moins de deux dollars par jour,
dans quelle mesure un confine­
ment peut­il être viable? »
L’avocate rappelle que le gou­
vernement est intervenu diman­

che 22 mars, pour sanctionner
plusieurs responsables religieux,
des pasteurs ou maîtres vaudou
qui avaient célébré leurs cultes.
Une vidéo montrant un prêcheur
évangélique frottant le même
mouchoir contre les visages des
membres de l’assistance, adultes
et enfants, afin d’« éloigner » le
coronavirus avait suscité l’émoi
sur les réseaux. Cinq pasteurs ont
depuis été arrêtés.
Les autorités ont aussi sanc­
tionné des dirigeants de magasins
pour avoir augmenté leurs prix.
« Mais quid des prisons surpeu­
plées où les détenus s’entassent par
dizaines dans les cellules? », inter­
roge la juriste. Selon elle, les mesu­
res préventives pourraient même
aggraver la crise alimentaire qui
sévit dans le système carcéral.
« Rien n’est fait non plus pour les
hôpitaux » , insiste­t­elle, rappe­
lant les nombreux témoignages
dans les médias illustrant la peur
des personnels hospitaliers par
rapport à l’absence de moyens de

protection. « La rumeur veut que
les praticiens des hôpitaux publics
envisagent même de démission­
ner pour éviter d’avoir à gérer la
crise » , se désole­t­elle.
Une enquête réalisée par une
équipe de chercheurs de l’univer­
sité de Maryland et de l’hôpital St­
Luc, publiée en 2019, a pointé les
défaillances abyssales du système
de santé haïtien. D’après l’étude,
ressortie par la presse locale la se­
maine dernière, le pays ne compte
que 124 lits de soins intensifs pour
l’intégralité de sa population.
Parmi tous les établissements,
précise l’enquête, seulement huit
(21,1 %) ont déclaré avoir reçu une
formation en médecine d’urgence
et en soins intensifs. Un tiers des
établissements ont déclaré dispo­
ser de médecins 24 heures sur 24
pour ces soins. Et seulement le
tiers des établissements dotés de
soins intensifs a déclaré avoir reçu
une formation basée sur les soins
critiques pour leurs médecins.
Le rapport souligne que Haïti a
les indices de santé les plus bas de
l’hémisphère occidental. « Les ma­
ladies graves affectent les systèmes

de santé dans le monde entier,
mais les pays à revenu faible et in­
termédiaire supportent un fardeau
disproportionné » , rappellent les
enquêteurs, en insistant sur le fait
que le système de santé haïtien a
été d’autant plus mis à rude
épreuve qu’il a subi de plein fouet
les catastrophes naturelles dévas­
tatrices récentes (ouragan, trem­
blement de terre) et les épidémies
(choléra, chikungunya, zika).
Déjà, lors d’une visite dans plu­
sieurs hôpitaux de l’île en novem­
bre 2019, Le Monde avait pu cons­
tater la pénurie d’oxygène aux
soins intensifs, l’absence de gants
et de matériel de base dans plu­
sieurs services. Certains hôpitaux
publics étaient en grève. Certains
le sont encore aujourd’hui. Les re­
vendications pour de meilleures
conditions de travail et des équi­
pements n’ont pas changé. Ils
sont seulement devenus plus dra­
matiques avec l’arrivée du virus.
Le gouvernement a sollicité
l’appui de pays « amis » en vue de
faire face aux dégâts du Covid­19,
a affirmé en début de semaine le
ministre des affaires étrangères,
Claude Joseph. « L’un de nos parte­
naires privilégiés, les Etats­Unis, en
dépit de ses propres difficultés, se
mobilise pour nous venir en aide.
Le gouvernement travaille [aussi]
en étroite collaboration avec Cuba
en vue de l’envoi de nouvelles équi­
pes médicales » , a­t­il indiqué.
Mais en raison du caractère « glo­
bal » de la catastrophe, a­t­il cru
bon d’ajouter, « les options de coo­
pération sont limitées » .
nicolas bourcier

« Plus de 60 %
de la population
vit avec moins
de 2 dollars
par jour »
PAULINE LECARPENTIER
avocate au Bureau
des droits humains en Haïti

« Dans les favelas, les gens ne peuvent tout


simplement pas s’arrêter de travailler »


Au Brésil, les habitants des quartiers déshérités s’inquiètent de l’arrivée du coronavirus


rio de janeiro ­ correspondant

R


osali Batista de Assis n’en
revient pas. « On dirait
qu’on est dans un film, c’est
du jamais­vu! » , se morfond cette
femme de 56 ans, habitante de­
puis toujours de la favela de Taba­
jaras, à Rio, surplombant le légen­
daire quartier de Copacabana.
« En bas, tout est fermé, il n’y a plus
personne dans la rue à part la po­
lice, qui dit aux gens de rentrer
chez eux et nous empêche de tra­
vailler » , poursuit cette vendeuse
de sacs à la sauvette, jointe par té­
léphone, désormais repliée chez
elle par peur du coronavirus, avec
la boule au ventre... mais sans une
goutte d’eau au robinet.
« L’eau est coupée depuis plus
d’un mois! Alors, dites­moi : com­
ment est­ce que je suis censée me
laver les mains toutes les heures,
me protéger de l’épidémie? » ,
s’agace Rosali, furieuse. Privée de
son maigre salaire (1000 reais par
mois, à peine 182 euros), il lui est
impossible d’acheter de l’eau ni
du gel hydroalcoolique, et encore
moins de faire les courses. « Je suis
propriétaire de ma maison et ma
fille qui a un emploi fixe va
m’aider. Mais les autres dans la fa­
vela, plus isolés, qui doivent payer
le loyer et l’électricité, comment
vont­ils faire? On va vers la catas­
trophe » , s’inquiète­t­elle.

« La main-d’œuvre de Rio »
A mesure que le Covid­19 se dif­
fuse, la tension monte dans les
mille favelas de Rio et les innom­
brables bidonvilles du pays, où ha­
bitent au total quelque 13 millions
de Brésiliens. « Il règne un climat
de peur, d’inquiétude. Les habi­
tants ne savent encore pas com­
ment réagir » , témoigne Vania Ri­
beiro, vice­président de l’associa­
tion des voisins de Tabajaras.

« Pour l’instant, même si beaucoup
essaient de se confiner, les rues res­
tent pleines de monde. Je dis aux
gens : rentrez chez vous, fermez vos
boutiques. Mais ils me répondent :
“Ok, mais comment je vais man­
ger? Comment mon fils va man­
ger ?” Les gens ne peuvent tout sim­
plement pas s’arrêter de travailler.
C’est désespérant » , poursuit­t­elle.
Dans les quartiers populaires,
pandémie et crise sociale ne font
qu’un. « Les habitants des favelas
sont la main­d’œuvre de Rio, et ser­
vent de travailleurs informels, fem­
mes de ménage, caissières,
ouvriers journaliers, vendeurs de
rue... » , insiste Mme Ribeiro. Autant
de professions informelles lour­
dement impactées par la ferme­
ture des commerces et les restric­
tions de mouvement décrétées
par les municipalités. Selon une
étude de l’ONG Data Favela, qui a
interrogé plus de 1 100 personnes
dans 262 favelas du Brésil, 79 %
des familles auraient déjà com­
mencé à couper dans leur budget
à cause de la crise.
Officiellement pourtant, le virus
se tiendrait encore à l’écart des bi­
donvilles de Rio : un seul cas a été
confirmé dans la célèbre Cité de

Dieu. « Mais ces chiffres sont sous­
évalués : le virus circule, il est déjà
là, il est rentré dans les favelas », es­
time Rita Borret, docteure de fa­
mille dans la favela de Jacarezinho,
au nord de Rio. Elle­même attend
le résultat des analyses de trois pa­
tients aux symptômes grippaux
inquiétants. « Mais s’ils sont testés
positifs, on en fera quoi? Où est­ce
qu’on les met en quarantaine?
Comment on les isole? Tout le
monde vit les uns sur les autres, les
maisons sont petites, n’ont souvent
qu’une pièce, mal aérée, où vit
toute la famille. Les plans de crise
qu’on peut établir dans un quartier
“normal” n’ont aucun sens ici. »

« Une énorme solidarité »
« Si des gens doivent mourir pen­
dant cette crise, on sait qui ce sera :
les Noirs et les habitants des fave­
las, dont les droits les plus basiques
ont de toute façon toujours été
niés » , poursuit la docteure Bor­
ret. Pour le moment, les autorités
locales se contentent de timides
mesures, installant çà et là quel­
ques citernes d’eau et appelant la
population à rester chez elle : un
vœu pieu dans des quartiers pri­
vés de services publics, où la po­
lice n’ose pas s’aventurer en
temps normal. Depuis quelques
jours, dans certains endroits, ce
sont les trafiquants de drogue, in­
quiets de la propagation du virus,
qui imposent un couvre­feu aux
favelas la nuit tombée.
« Ce dont nous avons besoin, c’est
d’un programme d’aide financière
massif pour ses quartiers ultravul­
nérables, avec revalorisation des
aides sociales, telle la Bolsa Fami­
lia [bourse familiale] » , insiste Re­
nata Souza, députée à l’assemblée
régionale de Rio pour le Parti so­
cialisme et liberté (PSOL, gauche).
Distribution de matériel d’hy­
giène, Internet gratuit, report des

factures de gaz et d’électricité, lo­
cation de chambres d’hôtel pour
accueillir les malades en quaran­
taine... les propositions ne man­
quent pas. « On est face à une crise
abyssale. Si on ne fait rien, j’ai peur
que tout cela finisse en violence et
en pillage des magasins... » , s’in­
quiète la députée.
Pour les ONG, le nerf de la guerre
reste l’information. « C’est notre
première bataille », insiste Isabela
Souza, directrice de l’ONG Obser­
vatoire des favelas, qui, cha­
que jour, envoie par WhatsApp
auprès de son réseau présent dans
les centaines de favelas des con­
seils pratiques et des informa­
tions fiables sur la pandémie.
« Aujourd’hui, beaucoup ne savent
même pas ce qu’est le coronavirus.
Les gens sont isolés, bombardés
d’informations contradictoires et
de rumeurs », insiste­t­elle. En li­
gne de mire : rien moins que le
président Jair Bolsonaro, qui con­
tinue, jour après jour, à nier la gra­
vité de la pandémie.
« La force des favelas, c’est que la
société civile est hyperactive. Il y a
une énorme solidarité, et les gens
sont habitués à remplacer l’Etat ab­
sent et à prendre soin les uns des
autres », insiste Rafael Soares Gon­
çalves, enseignant à l’Université
pontificale de Rio (PUC) et fin con­
naisseur des favelas. Depuis la mi­
mars, les initiatives se multiplient,
en particulier à Rio. Dans la Cité de
Dieu, un cabinet de crise a été créé
par les habitants. A Maré ou Ro­
cinha, des bannières ont été dé­
ployées pour alerter les habitants
sur la gravité de la crise. Ailleurs,
on ouvre des caisses de mutuelle
pour acheter du gel hydroalcooli­
que et du savon... « La réponse à
l’épidémie dans les favelas passera
par la mobilisation sociale » , con­
clue M. Soares Gonçalves.
bruno meyerfeld

« Si des patients
sont testés
positifs, on en fera
quoi? Où est-ce
qu’on les met
en quarantaine?
Comment
on les isole? »
RITA BORRET
médecin de famille
dans la favela de Jacarezinho

La Chine ferme


ses frontières


Pékin interdit son territoire aux étrangers
et réduit les vols internationaux

pékin ­ correspondant

L


a Chine a annoncé coup
sur coup, jeudi 26 mars,
deux mesures spectacu­
laires pour bloquer le nombre
de cas importés : la forte réduc­
tion des vols internationaux dès
le 29 mars, et la fermeture « pro­
visoire » de ses frontières aux
ressortissants étrangers le
28 mars à minuit.
Depuis le 19 mars, la Chine af­
firme n’avoir quasiment plus de
nouveaux cas d’origine locale,
mais annonce chaque jour quel­
ques dizaines de nouveaux cas
importés. Vendredi 27 mars, la
Chine a ainsi fait état de 55 nou­
veaux cas dont 54 importés. Selon
la télévision d’État, 90 % des voya­
geurs infectés entrant en Chine
sont des Chinois dont, très sou­
vent, des étudiants qui revien­
nent en raison de la fermeture de
leur université à l’étranger.

Visas suspendus
C’est sans doute pour réduire ces
arrivées sans interdire formelle­
ment à ses nationaux de rentrer
que Pékin a décidé de restreindre
ses vols internationaux. Chaque
compagnie aérienne n’est plus
autorisée qu’à effectuer un vol
par semaine à destination d’un
pays étranger. Qui plus est, pas
plus de 75 % des sièges ne pour­
ront être occupés. Alors que le
nombre de vols hebdomadaires
entre la Chine et la France était
déjà réduit à 15, contre 86 aupara­
vant, il devrait l’être à trois dès la
semaine prochaine.
Une seconde mesure touche,
elle, exclusivement les étrangers.
Dès le 28 mars, ceux­ci, qu’ils pos­
sèdent un visa de tourisme ou un
permis de résident, ne peuvent
plus entrer en Chine, à l’exception

essentiellement des diplomates.
Du jamais­vu depuis la fin de la
Révolution culturelle. Dans un
communiqué, le ministère des af­
faires étrangères explique que
« la Chine est contrainte [de sus­
pendre les visas], à la lumière de
l’épidémie et des pratiques
d’autres pays ».
Pékin avait pourtant condamné
la décision prise, fin janvier, par
les Etats­Unis d’interdire l’entrée
du territoire américain à tout
étranger venant de Chine. « Il n’est
pas nécessaire de paniquer inutile­
ment, ni de prendre des mesures
excessives », avait déclaré l’ambas­
sadeur chinois à l’ONU à Genève,
Xu Chen. L’ambassadeur de Chine
en Israël, Dai Yuming, avait
même commenté, début février,
que « les erreurs visant à limiter ou
même interdire l’entrée aux ci­
toyens chinois » lui rappelaient
« les vieilles histoires qui se sont
produites pendant la seconde
guerre mondiale, l’Holocauste, les
jours les plus sombres de l’histoire
de l’humanité ». Il avait par la suite
présenté ses excuses. Entre­
temps, nombre de pays, notam­
ment ceux de l’Union euro­
péenne, ont fermé leurs frontiè­
res aux étrangers.
La décision chinoise va poser
de nombreux problèmes aux ré­
sidents étrangers qui avaient
quitté le pays début février, lors­
qu’il est apparu que les écoles in­
ternationales n’allaient pas rou­
vrir à l’issue des vacances du
Nouvel an lunaire, et qui s’apprê­
taient à rentrer, anticipant une
reprise des cours en avril. Les
Chinois semblent approuver les
mesures prises. Un certain nom­
bre d’étrangers craignent, eux,
une recrudescence d’actes hosti­
les à leur égard.
frédéric lemaître

Plusieurs cessez-le-feu décrétés


L’ONU a salué, jeudi 26 mars, la proclamation de cessez-le-feu
dans plusieurs pays en conflit, aux Philippines, au Cameroun, au
Yémen et en Syrie, après l’appel solennel, lundi, du secrétaire gé-
néral de l’ONU, Antonio Guterres, « à un cessez-le-feu immédiat,
partout dans le monde » afin de préserver, face à la « furie » du Co-
vid-19, les civils les plus vulnérables dans les pays en conflit. An-
tonio Guterres espère que ces cessez-le-feu « vont servir d’exem-
ple dans le monde pour faire taire les armes et réunir les gens face
à la menace mondiale du Covid-19 ». Un projet de résolution est
en cours, qui bute sur les réticences russes à ce que le Conseil de
sécurité se saisisse d’un sujet de santé et au discours des Etats-
Unis sur le virus chinois, qui heurte Pékin.
Free download pdf