Les Echos - 13.03.2020

(sharon) #1

Les Echos Vendredi 13 et samedi 14 mars 2020 ENTREPRISES// 21


(+ 20 %) et de l’informatique
(+ 1 0 %). Ces deux secteurs sont
entre autres portés par le dévelop-
pement de technologies indispen-
sables à la mise en place de la 5G et à
l’essor de l’intelligence artificielle.

Guerre des télécoms
Avec une augmentation de plus de
65 % des demandes de brevet dans
le secteur de la communication
numérique, les entreprises chinoi-
ses ont largement contribué à son
essor, tout comme les entreprises
sud-coréennes et américaines. Fort
de 3.524 demandes, Huawei est
même le premier demandeur de
brevets européens, tous secteurs
confondus, suivi par Samsung et
LG. Cela vient rappeler que le géant
chinois des télécoms entend bien
jouer un rôle majeur en Europe en
dépit des pressions de Donald

Derek Perrotte
@DerekPerrotte
—Bureau de Bruxelles


Avec 10.163 demandes de brevets
européens déposées, la France est
restée en 2019 le deuxième produc-
teur européen de brevets, derrière
l’Allemagne, selon le baromètre
annuel de l’Office européen des
brevets (OEB), publié jeudi.
Le rythme a toutefois fléchi, avec
un nouveau recul du nombre de
demandes hexagonales (– 2,9 %
après déjà – 1,4 % en 2018). C’est
notamment le cas dans les trans-
ports, où Valeo a nettement réduit
la cadence en 2019, et dans la
communication numérique. Plus
encourageant, les demandes de
brevets venant de France affichent
encore une belle croissance d ans de
nombreux secteurs clés et/ou d’ave-
nir, comme les biotechnologies
(+ 12 %), les techniques de mesure
(+ 9 %), les pièces mécaniques
(+ 7 %), le génie chimique (+4 %) et
les technologies médicales (+2 %).


Nouveau record d’Europe
L’Ile-de-France concentre deux
tiers des demandes du pays et
demeure l a deuxième région la plus
innovante d’Europe, derrière la
Bavière. Avec 597 demandes,
comme en 2018, le Commissariat à
l’énergie atomique, fer d e lance de la
recherche publique française, ravit


BREVETS


Avec l’arrivée de la 5G,
l’Office européen des
brevets a enregistré
en 2019 un nombre
record de demandes.


Huawei est très actif
en dépit des menaces
d’un accès limité
aux futurs réseaux.
Le secteur de la bio-
tech est toujours très
actif en France.


Trump et des barrières que prépa-
rent certains pays européens.
En dix ans, la Chine est passée
de 2.000 demandes de b revets euro-
péens par an à 12.000. Elle ravit
cette année à la France la quatrième
place du classement mondial. Ce
dernier reste dominé par les Etats-
Unis, d’où émane une demande de
brevets européens sur quatre, avec
pour leader United Technologies et
Qualcomm.n

La France, deuxième pays


le plus innovant d’Europe


à suivre


Bolloré tire un trait sur l’autopartage
mais pas sur les batteries électrique

ÉNERGIE Ce n’est encore qu’un confetti sur la carte de l’empire Bol-
loré, à côté du géant des médias Vivendi et du moins connu vaste
réseau de transport et de logistique, mais Cyrille Bolloré, patron du
conglomérat familial, n’entend pas s’en séparer. Le groupe a passé u ne
dépréciation d’actifs de 269 millions d’euros sur ses comptes 2019 sur
toutes les activités d’autopartage et de stockage électrique, actant la
fin d’Autolib et l’arrêt du développement de l’autopartage, tout
comme des lignes de production de batteries dans l es u sines de Quim-
per et du Québec. Lesquelles vont produire la nouvelle génération de
batteries pour deux marchés porteurs, les bus électrique et le station-
naire. Bolloré prévoit un chiffre d’affaires de 150 millions d’euros en
2021 (fois quatre par rapport à 2019), avec un Ebitda positif. Au total, le
chiffre d’affaires du groupe s’est établi à 24,8 milliards l’an dernier
(+3% à périmètre et change constants), pour un Ebita à 1,6 milliard, en
hausse de 20% hors éléments exceptionnels.

BMW : une année 2019 en demi-teinte


AUTOMOBILE Pour BMW, 2019 restera une année en demi-teinte.
Malgré un chiffre d’affaires record de 104 milliards d’euros ali-
menté par la tenue des ventes des voitures les plus luxueuses de sa
gamme, le groupe bavarois affiche un bénéfice net en recul de près
de 29 %, à seulement 5 milliards d’euros, et une marge opération-
nelle en recul de trois points sur un an, à 6,1 %. Pour les analystes,
ces résultats sont d’ailleurs légèrement décevants même si « globa-
lement en ligne pour l’exercice 2019 ». « Le chiffre clé étant un “free
cash flow” de 2,6 milliards d’euros, conforme au consensus de 2,5 à
2,8 milliards mais légèrement décevant dans un contexte où les con-
currents ont généralement dépassé les attentes », explique dans une
note Angus Tweedie de Citi. BMW a essuyé des éléments exception-
nels l iées au Dieselgate et doit investir pour électrifier ses véhicules.

Fromages : Bel acquiert la start-up
végétale All in Foods

PRODUITS LAITIERS Le fromager Bel, père de La Vache Qui Rit,
poursuit son virage vers le végétal en prenant 80 % du capital de
la start-up All in Foods qui produit la marque Nature & Moi,
basée à Saint-Nazaire. La famille fondatrice conserve les 20 %
restants. Pour le groupe Bel, c’est un pas de plus pour devenir « un
acteur majeur du snacking sain ». Bel a fait plusieurs opérations
dans ce sens ces dernières années notamment avec le rachat de
Materne et Pom’potes. All in Foods produit une gamme d’alter-
natives végétales au fromage (tranches, blocs et tartinables) et de
sauces végétales. Son savoir-faire permettra à Bel d’acccélérer le
développement de son offre végétale sous l’ensemble de ses mar-
ques (Vache qui rit, Kiri, Mini Babybel et Boursin).

à l’équipementier Valeo la place
d’acteur le plus actif. Safran com-
plète le podium. Saint-Gobain, Tha-
les, Sanofi et l’Inserm suivent.

Plus largement, 2019 a marqué
un nouveau record p our les deman-
des de brevets européens. L’OEB
en a reçu 181.000 (+ 4 %), avec
des bonds dans les secteurs de
la communication numérique

L’ Ile-de-France
concentre deux tiers
des demandes
du pays et demeure
la deuxième région
la plus innovante
d’Europe,
derrière la Bavière.

d’approvisionnement du système
électrique ». Il « oblige les fournis-
seurs à s’assurer que la consomma-
tion de leur client pourra être couverte
[...] lors des périodes de tension du sys-
tème électrique ».
Des appels d’offres avaient été lan-
cés en juin 2019 pour « assurer le
développement des nouvelles capaci-
tés nécessaires ». Total avait été sélec-
tionné parmi les lauréats via
sa filiale Total Flex, consacrée aux
énergies renouvelables et aux solu-
tions de consommation électrique,
pour fournir 58 mégawatts de stoc-
kage sur la période 2021-2027 et
45 mégawatts supplémentaires sur
la période 2022-2028. « Avec plus de
40 % des capacités de stockage attri-
buées, Total a été le principal lauréat
du premier appel d’offres organisé
par RTE », s’est félicité le PDG de
Total, Patrick Pouyanné.
Outre ces appels d’offre, Réseaux
de transport d’électricité (RTE)
investit aussi directement dans des
batteries qui pourraient lui permet-
tre d’éviter de construire de nouvel-
les lignes à haute tension. Le prin-
cipe du dispositif, encore en phase
d’expérimentation, est simple : stoc-
ker de l’électricité à un endroit et en
libérer à l’autre bout du réseau per-
met d’équilibrer ce dernier.
—Les Echos, avec agences

de soutenir le développement de capa-
cités électriques par des mécanismes
de capacité », précise Total dans un
communiqué. « Il servira de réserve
primaire pour soutenir la stabilité
du réseau de transport d’électricité »,
ajoute l’entreprise.

« Garantir la sécurité
d’approvisionnement »
Avec le développement des énergies
renouvelables solaires et éoliennes,
par nature intermittentes, le stoc-
kage de l’électricité devient crucial
pour assurer le bon fonctionnement
du réseau – car l’équilibre entre
l’offre et la demande d’électricité doit
toujours être maintenu dans un
réseau électrique.
Dans une note datée du 26 février,
le ministère de la Transition écologi-
que et solidaire avait ainsi précisé
que « le mécanisme de capacité a pour
objectif de garantir la sécurité

Petit à petit, Total avance ses pions
dans le stockage d’électricité. Jeudi,
le groupe p étrolier français a
annoncé le lancement de la cons-
truction du plus grand site français
de stockage d’électricité par batte-
ries. Installé sur la zone portuaire
de Dunkerque, celui-ci devrait être
opérationnel fin 2020. Il disposera
d’une capacité de stockage de
25 mégawattheures. Construit en
collaboration avec sa filiale spécia-
liste des batteries de haute technolo-
gie SAFT, il nécessitera un investis-
sement d’environ 15 millions
d’euros. Ce projet « s’inscrit dans le
cadre de la politique du gouvernement


ÉNERGIE


L’énergéticien français
veut créer avec sa
filiale SAFT un site
capable de stocker
25 MWh d’électricité.


Installé sur le port de
Dunkerque, il vise à
garantir l’approvision-
nement en électricité
lors des périodes de
tension sur le réseau.


Total va construire le plus


grand site français de stockage


d’électricité par batterie


La date


Fin 2020


Le nouveau site devrait être
opérationnel dès la fin de l’année.
Free download pdf