Coup de Pouce - (04)April 2020

(Comicgek) #1

M


aux de tête intenses, vertiges, fatigue
extrême. Zoé, 52 ans, ne s’explique pas
ces symptômes violents. À l’urgence
de l’hôpital de sa région, en Estrie, on lui pres-
crit une batterie de tests et de prises de sang.
On soupçonne la maladie de Lyme. En attente
de résultats et d’un diagnostic, Zoé se repose
chez elle... jusqu’à ce qu’elle se lève, un matin,
avec une paralysie au visage. «J’ai paniqué! J’ai
pensé que je faisais un accident vasculaire cé-
rébral, raconte la comptable, mère de trois
adolescents. Mon médecin a d’abord cru que
c’était la paralysie de Bell, souvent liée à la
maladie de Lyme. Mais on a su quelques jours
plus tard que c’était du zona!»
Le système nerveux de Zoé a été attaqué
par un type de zona en particulier, celui de
Ramsay Hunt, très rare (son incidence serait
de 5 personnes sur 100 000, selon un numé-
ro récent d’une revue médicale publiée par
l’Institut national de santé américain).
Pendant plusieurs mois, Zoé en a bavé. Elle
a eu de sérieux problèmes d’ouïe et de vue

(du côté paralysé), une très grande fatigue... et
une question: «Je me suis demandé: si j’avais
reçu le vaccin, est-ce que j’aurais eu tous ces
symptômes? Est-ce que j’aurais eu le zona?»
Personne ne peut être certain de la réponse
à cette question. «Les vaccins n’ont pas tous la
même efficacité, explique Chantal Sauvageau,
médecin-conseil à l’Institut national de santé
publique du Québec (INSPQ). Et leur action est
préventive. Si l’on ne contracte pas une mala-
die, il n’y a aucune façon de vérifier si c’est
grâce au vaccin. Par contre, c’est sûr qu’on aug-
mente notre risque d’attraper une maladie
évitable en ne recevant pas de vaccin.»
Certaines personnes choisissent de ne pas
faire vacciner leurs enfants ou de ne pas rece-
voir eux-mêmes de vaccins. Ce n’est pas le cas
de Zoé, qui ne connaissait tout simplement pas
l’existence du vaccin contre le zona... avant de
développer la maladie. «Juste pour m’éviter les
douleurs, l’arrêt de travail et les risques de
complications, avoir su qu’il y avait un vaccin,
je l’aurais reçu!» lance Zoé, convaincue.

LA VACCINATION FAIT PARTIE DES PRÉOCCUPATIONS DES
PARENTS DÈS LA NAISSANCE DU PREMIER ENFANT. ET ELLE
NOURRIT AUSSI LES DISCUSSIONS LORSQU’IL EST QUESTION
DE DÉCOUVRIR UN PAYS, HORS DES SENTIERS BATTUS. MAIS
IL EXISTE D’AUTRES MOMENTS-CLÉS OÙ UN ADULTE DEVRAIT
RÉFLÉCHIR À LA VACCINATION ET LA RECEVOIR, AU BESOIN.
Par Maude Goyer

LA VACCINATION


chez les


adultes


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AVRIL 2020
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