ILLUSTRATIONS: GETTY IMAGES/E.
PENDANT LA GROSSESSE
Deux vaccins sont recommandés: celui contre
le virus de l’influenza (qui entraîne la grippe)
et celui contre la coqueluche. «Ce dernier est
conseillé depuis trois ans, explique Chantal
Sauvageau, depuis qu’on a constaté ses effets
positifs dans plusieurs études et programmes de
vaccination en Angleterre.» Le vaccin agit dou-
blement: il protège non seulement la mère de la
coqueluche, mais aussi son bébé. «La mère dé-
veloppe des anticorps, qui passent ensuite dans
le placenta. Le bébé est ainsi protégé dans les
premiers mois de sa vie, ce qui correspond au
moment où la coqueluche pourrait avoir des
conséquences graves», précise la Dre Sauvageau,
qui souligne que le vaccin est efficace à 90 % et
qu’il y a très peu de contre-indications.
Faut-il le refaire à chaque grossesse?
«Absolument! On souhaite que le taux d’anticorps
à passer au bébé soit le plus haut possible.»
À 50 ANS
Les vaccins contre le tétanos et la diphtérie
sont préconisés. Ces derniers étaient recom-
mandés tous les 10 ans encore récemment, mais
cela a changé: «La stratégie nord-américaine était
de donner les vaccins contre le tétanos et la diph-
térie aux 10 ans, mais ce n’est plus pertinent, dit
l’experte de l’INSPQ. Normalement, les gens ont
reçu une dernière dose en 3e secondaire, soit
vers 14-15 ans. Un rappel à 50 ans est suffisant.»
Les autorités de santé publique souhaitent
faire du passage à la cinquantaine un moment
crucial quant à la mise à jour vaccinale. «C’est
aussi un bon moment pour commencer les
mammographies, si ce n’est déjà fait, se faire
tester pour le diabète, vérifier son cholestérol et
recevoir du counselling antitabac, entre autres,
note la Dre Sauvageau. On veut donc faire d’une
pierre deux coups.»
Cinquante ans est aussi l’âge à partir duquel
on peut recevoir le vaccin contre le zona. À noter
qu’il ne fait pas partie, pour le moment, du pro-
gramme gratuit de vaccination.
À 65 ANS
C’est à l’intérieur de cette fourchette d’âge que l’on
conseille la vaccination contre les pneumocoques.
Normalement, les gens visés recevront une lettre du
ministère de la Santé et des Services sociaux, suggé-
rant de prendre rendez-vous au CLSC de leur secteur
pour l'avoir gratuitement. Pourquoi à ce moment-là
précisément? Parce que les études et les recherches,
résumées dans le rapport Impact du programme d’immu-
nisation contre les maladies invasives à pneumocoque au
Québec, 2010-2014 de l’INSPQ, montrent que les infec-
tions à pneumocoques sont particulièrement graves
chez les tout-petits de moins d’un an et chez les
adultes de 65 ans et plus.
En 2014, chez les gens de tout âge, il y a eu un peu plus
de 900 cas d’infections invasives, et donc plus graves, à
pneumocoques au Québec. «Ce type d’infection peut
envahir le sang, le cerveau, et la personne est hospitali-
sée rapidement», nous apprend la Dre Sauvageau.
À 75 ANS
Toutes les personnes de 75 ans et plus sont invitées
à recevoir le vaccin contre l’influenza. La recom-
mandation a changé, puisqu’il y a deux ans, le vaccin
était suggéré pour les 60 ans et plus. «Mais le risque
de grippe grave touche principalement les personnes
de 75 ans et plus, remarque la médecin-conseil, qui
est aussi chercheuse et professeure. Elles peuvent en
mourir.» En fait, parmi l’ensemble des décès liés à
l’influenza, près de 90 % sont des personnes âgées de
75 ans et plus, selon l’INSPQ.
On entend parfois dire que «le vaccin contre la
grippe ne fonctionne pas». Pourquoi? Chantal
Sauvageau avoue que le virus de l’influenza est «tan-
nant», car il s’adapte d’année en année. «Le vaccin ne
vise pas toutes les souches, explique-t-elle. Or notre
travail consiste à prédire quelles souches nous touche-
ront chaque hiver et à concevoir le vaccin en consé-
quence.» Bien sûr, de la justesse de nos prédictions
dépend l’efficacité du vaccin.
Chantal Sauvageau fait valoir que toutes ces re-
commandations concernent les personnes «en bonne
santé». Les gens ayant des maladies chroniques ou
respiratoires (asthme, emphysème, etc.) devraient
consulter un professionnel de la santé qui évaluera
s’ils doivent recevoir les vaccins plus tôt et lesquels.
4 MOMENTS-CLÉS POUR RECEVOIR DES VACCINS
LORSQU’ON EST ADULTE
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AVRIL 2020
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