Coup de Pouce - (06)June 2020

(Comicgek) #1

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PHOTOS: ADOBE STOCK/E.


On se crée un coin de retrait positif dans
la maison, et l’on y met un sac de plumes
ou un mobile. La personne qui se fâche,
que ce soit l’enfant ou le parent, peut aller
dans ce coin et souffler sur les plumes.
La respiration aide beaucoup à faire baisser
la colère, la frustration et la tension.»


  • BRIGITTE RACINE, infirmière, mère et grand-mère


«Lorsqu’on donne des consignes ou des règles,
elles doivent être cohérentes, constantes et
claires. Le protocole doit toujours être le même:
par exemple, on demande une première fois,
on fait un rappel en reformulant, on énonce
la conséquence, comme un retrait de privilège,
et l’on s’y tient.»


  • STÉPHANIE DESLAURIERS, psychoéducatrice
    et maman d’une fillette de 2 ans


«J’ai installé un pot “pour la paix” sur le
rebord de la fenêtre, dans la cuisine.
Si ma conjointe ou moi crions après l’un
des enfants, on doit y déposer 2 $... L’argent
amassé leur est remis pour qu’ils s’achètent
quelque chose, ensemble.»


  • RÉMI LOISELLE, père de trois enfants de 5 à 12 ans


«On prend de 15 à 20 minutes par jour
pour se détendre et faire des choses qu’on aime:
aller au gym, sortir faire une marche,
écouter des vidéos de chats, jouer avec
son chien, peu importe!


  • NADIA GAGNIER, psychologue,
    maman d’une fillette de 9 ans


E


stime de soi, lien d’attachement, sentiment
de sécurité, respect de l’autorité, confiance
et respect: tous ces aspects, si importants
pour le développement des enfants, sont ébranlés
chez ceux qui se font crier après. «Quand on crie,
on est en réaction, c’est une décharge émotionnelle,
dit Stéphanie Deslauriers, psychoéducatrice. La
spécialiste rappelle que l’abus verbal, lorsqu’il est
répété et qu’il monte en intensité, peut ouvrir la
porte au débordement... et aux abus physiques.
Même en situation de stress, de fatigue ou d’ur-
gence, aucun parent ne souhaite perdre son calme
et exploser. La meilleure façon de se contenir?
Instaurer en amont un style d’éducation bienveil-
lant qui répond à la fois aux besoins de base de
l’enfant (dont les besoins affectifs) et à ceux d’enca-
drement. «Il faut être chaleureux et aimant tout en
mettant des limites, explique Nadia Gagnier, psy-
chologue. Personne ne peut atteindre l’équilibre
parfait, mais il faut tenter de s’en approcher. Si l’on
développe un style d’éducation dans lequel on offre
du plaisir par de l’affection, du jeu, de l’attention, et
de l’autorité par un encadrement bienveillant et des
règles, l’enfant se sentira protégé et en sécurité. Et
son estime personnelle sera bonne.»
Oui, mais... ce n’est pas toujours facile. Jannie
Poirier, mère de quatre enfants âgés de 5 à 10 ans, a
cessé de crier contre ses enfants lorsqu’elle a fait un
peu d’introspection. «J’ai réalisé qu’il y avait un
déséquilibre dans ma vie: je donnais trop aux
autres, note la femme de 37 ans. Mes limites étaient
atteintes rapidement et régulièrement.» En prenant
du temps pour elle, en rechargeant ses batteries en
faisant des choses qu’elle aime, elle a pris un peu de
recul... et est devenue plus calme et plus posée de-
vant les comportements et les agissements de son
quatuor. Nadia Gagnier le confirme: «Si l’on se sent
ressourcée, il y a plus de chances qu’on intervienne
de façon rationnelle, ce qui n’est pas possible
lorsqu’on est à terre.» »»

Des moyens à déployer


pour ne pas crier


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JUIN 2020
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