MÉDIAS
LIVRES
« J’ai toujours eu
dumalavecle
faitd’êtrereconnu.
Çamefatigue.
Surtoutpour
mesproches»CHARLIEROQUIN
LESPUCESÀL’OREILLE
C’est un personnage qui nous ressemble. Il déjeune
seul devant son ordinateur plutôt que de chercher une
table accueillante à la cantine, il fait la cuisine chez lui
et même la vaisselle, il suit des stages de formation
ridicules... Le soir, sa femme lui demande de raconter les
faits marquants de sa journée. L’ennui, c’est qu’il n’y en a
pas. Chargé de la maintenance i nformatique
d’une multinationale, il va de bug en bug et de
plantage en mot de passe oublié. Rien de grandiose. Le
pire, c’est qu’il n’a pas de hobby non plus, ni de passion,
à part flâner dans les rues, boire à une terrasse de café ou
rêvasser. Ce François Martinez est une proie
rêvée pour Woody Allen. Aller au mariage
d’une amie de sa femme le plonge dans une
profonde solitude. Accompagner un collègue à
une reconstitution de la bataille de Bouvines le
laisse en plein désarroi. Nous, en revanche, on
en redemande. Ce personnage est trop décalé
pournepasêtreirrésistible.Onfiniraitpresque
parcroirequ’en 2020 lavieenFranceétait
drôle.^ GILLES MARTIN-CHAUFFIER« Métadata », de Charlie Roquin, éd. Most,
270 pages, 17,90 euros.VINTAGETV!
Uneplateforme, oui, mais qui
proposeuniquementdu flux continu.
Pasdereplay,pasdevidéo à la demande,
retouraumodèledubon vieux poste
detélévision,oùleprogrammateur
estleseulmaîtreà bord. Netflix n’a
qu’àbien setenir.Disponible sur
ordinateuretSmartphone, Pluto TV
propose 4 chaînesthématiques iné-
dites(PlutoTVCiné,Pluto TV Action,
PlutoTVDrama...)avecdes programmes
essentiellementréchauffés. Une idée
bizarre? Pastantque ça... Propriété
dugéantViacomCBS, qui détient
notammentParamount, Pluto TV a
déjàfaituncartondans 24 pays avec
36 millionsd’utilisateurs. Son atout
séduction: elleesttotalement gratuite.
Mercilapub. C.D.L’émotion est la même. Quelques ingrédients
servent à créer une multitude de plats, en
musique, quelques notes donnent lieu à une
grande variété de genres. » Il ne se contente
pas de la batterie de cuisine, il en joue éga-
lement dans un groupe, en amateur. Quant
à sa playlist, elle est aussi éclectique que
lui : une pincée d’AC/DC, un peu de Blur,
du Bowie, mais aussi Michel Delpech, les
Beatles et... « Renaud, j’adore Renaud. »
En avril dernier, il a lancé un appel au gou-
vernement pour sauver son secteur. D’abord
indigné, il est désormais soulagé d’avoir
enfin été entendu. « Je n’ai pas envie de
faire de politique, mais ça fait des années
que je défends les restaurateurs à la télé.
Qu’auraient-ils dit si, quand le “cauchemar”
est devenu national, je m’étais défilé? »
La notoriété aurait
donc aidé? « Ça m’a
servi, mais je suis
souvent emmerdé. »
Il détaille une sombre histoire de chantage
concernant le chantier de son prochain
restaurant. Un procédurier voudrait lui faire
payer 130 000 euros. « J’ai toujours eu du
mal avec le fait d’être reconnu, de toute
façon. Ça me fatigue. Surtout pour mes
proches. » A peine passe-t-il une tête dehors
que des promeneurs l’accostent pour une
photo. Il s’exécute, courtois, avant d’enfiler
son bonnet et de remonter son masque : « Et
hop, ni vu ni connu! Il faut bien que cette
pandémieaitunintérêt.»« Top chef », tous les mercredis à 21 h 5 sur M6.
DU 11 AU 17 FÉVRIER 2021 PARISMATCHLA SEMAINE DE