part 3. 1931–1945: prewar and war poetry
Il dessèche le tonnerre. Il sème dans le ciel serein. S’il touche au sol, il se
déchire.
Sa repartie est l’hirondelle. Il déteste la familière. Que vaut dentelle de la
tour?
Sa pause est au creux le plus sombre. Nul n’est plus à l’étroit que lui.
L’été de la longue clarté, il filera dans les ténèbres, par les persiennes de
minuit.
Il n’est pas d’yeux pour le tenir. Il crie, c’est toute sa présence. Un mince fusil
va l’abattre. Tel est le coeur.
Toute vie...
Toute vie qui doit poindre
achève un blessé.
Voici l’arme,
rien,
vous, moi, réversiblement
ce livre,
et l’énigme
qu’à votre tour vous deviendrez
dans le caprice amer des sables.
Le Mortel Partenaire
à Maurice Blanchot
Il la défiait, s’avançait vers son coeur, comme un boxeur ourlé, ailé et puissant,
bien au centre de la géométrie attaquante et défensive de ses jambes. Il pesait du
regard les qualités de l’adversaire qui se contentait de rompre, cantonné entre
une virginité agréable et son expérience. Sur la blanche surface où se tenait le
combat, tous deux oubliaient les spectateurs inexorables. Dans l’air de juin vol-
tigeait le prénom des fleurs du premier jour de l’été. Enfin une légère grimace
courut sur la joue du second et une raie rose s’y dessina. La riposte jaillit sèche et
conséquente. Les jarrets soudain comme du linge étendu, l’homme flotta et
tituba. Mais les poings en face ne poursuivirent pas leur avantage, renoncèrent à