part 3. 1931–1945: prewar and war poetry
tout le rideau du poème
où
Dieu que tu es belle
mais longue à être nue
Je parle dans tous les âges
Attention, la perle au fond des siècles futurs aux roues de cuivre hurlantes, qui
sont les anciens, la perle est dans son écaille vivante sur la table où l’ancêtre
rompt le granit chaque matin, qui dure des siècles, pour la nourriture des fils à
venir aux places marquées, vêtus d’astres, et celle des fils morts habillés de pierre.
Attention, la perle est dans le creux de la seule main, au croisement des rayons
sous le ciel solide qui ne pèse pas lourd dans ta gorge, vieux buveur!
À ma voix familière tu me reconnais et cette main c’est la mienne, tu n’y peux
rien, tu ris, vieux toucheur de mondes, mais j’ai saisi la perle et te voilà détrôné,
tout en bas.
Va-t’en régner sur les peuples nomades et les douces nations pastorales, j’ai
l’œil aussi sur tes vieux bergers et ils en savent long sur la nuit de ta bouche.