part 4. 1946–1966: the death of andré breton, the beginning of l’éphémère
Le Livre, pour vieillir
Étoiles transhumantes; et le berger
Voûté sur le bonheur terrestre; et tant de paix
Comme ce cri d’insecte, irrégulier,
Qu’un dieu pauvre façonne. Le silence
Est monté de ton livre vers ton cœur.
Un vent bouge sans bruit dans les bruits du monde.
Le temps sourit au loin, de cesser d’être.
Simples dans le verger sont les fruit mûrs.
Tu vieilliras
Et, te décolorant dans la couleur des arbres,
Faisant ombre plus lente sur le mur,
Étant, et d’âme enfin, la terre menacée,
Tu reprendras le livre à la page laissée,
Tu diras, C’étaient donc les derniers mots obscurs.
Une voix
Nous vieillissions, lui le feuillage et moi la source,
Lui le peu de soleil et moi la profondeur,
Et lui la mort et moi la sagesse de vivre.
J’acceptais que le temps nous présentât dans l’ombre
Son visage de faune au rire non moqueur,
J’aimais que se levât le vent qui porte l’ombre
Et que mourir ne fût en obscure fontaine
Que troubler l’eau sans fond que le lierre buvait.
J’aimais, j’étais debout dans le songe éternel.
À la voix de Kathleen Ferrier
Toute douceur toute ironie se rassemblaient
Pour un adieu de cristal et de brume,
Les coups profonds du fer faisaient presque silence,
La lumière du glaive s’était voilée.
Je célèbre la voix mêlée de couleur grise
Qui hésite aux lointains du chant qui s’est perdu