part 6. 1981–2002: young poetry at the end of the millennium
Et je fermais les yeux
je ne voyais plus les branches ni le ciel
et je pouvais rester là
surveiller + travailler.
Le soir je devais continuer à faire le plan de l’île — préparatoire à la maquette en
volume — en utilisant des hachures dont l’espacement est en raison inverse de la
rapidité des pentes est égal au quart de la distance entre deux courbes consécu-
tives comme j’avais appris à le faire à***.
Tout en dessinant je me rendais compte que je devenais de plus en plus con-
templatif. Ça y est aujourd’hui je suis un saint — juste avant je n’étais pas un
saint — aujourd’hui Ça y est je suis un saint. St X. décide de devenir un saint (on
l’appellera désormais St X.) Un saint? Oui. Mais comment? Comment le devenir?
C’est par ennui qu’X devient un saint, par pur désœuvrement, mais ça c’est encore
«pourquoi il devient un saint» pas «comment».
Et depuis quand? Il est certain que si l’on mesure une côte accidentée il faut savoir
s’arrêter sinon on doit tenir compte de l’angle d’un caillou ou de la disposition
d’un grain de sable.
le saint
Dans ma cellule à écrire — relire — consulter — sur l’estrade en forme de maison
surélevée — avec les hautes fenêtres de l’espace contenant — le lion arrêté sur le
carrelage — le paon inactif et la perdrix absente — les oiseaux zébrant les fenêtres
en haut — pâle jour autour — moi logé dans l’espace en bois ingénieux — comme
rangé dans un bureau — écrivant dans un meuble — pensant dans les tiroirs — tout
autour noir — le lion au fond gambadant sur le carrelage. La perdrix absente et le
paon inactif.
Hep!
Hep!
Hé bonjour mes enfants**
(lé-zenfants)
l’ le. — les petits, l’, le
approchez, halte!
«cible»