Les options alternatives du Projet
de Gestion Intégrée des
Ecosystèmes
C’est dans le contexte que nous venons
brièvement de résumer que le Projet de
Gestion Intégrée des Ecosystèmes dans
quatre paysages représentatifs du Sénégal
(PGIES), avec l’assistance du PNUD-FEM, a
entrepris, sur une base délibérative, l’affec-
tation légale de terres d’une série d’UPs au
Ferlo au profit des communautés de pas-
teurs. La stratégie du projet a visé à la fois
le rétablissement des règles traditionnelles
de gestion et la mobilité en tant qu’élément
essentiel de cette gestion. Ainsi on prévoit
des voies migratoires du bétail, mais aussi
de la faune, le long du corridor biologique
principal entre le Ferlo et le Parc National
du Niokolo-Koba. Cette mobilité est essen-
tielle pour une répartition des charges ani-
males aussi bien dans le temps que dans
l’espace, gage principal d’une utilisation
durable des ressources naturelles des fragi-
les écosystèmes du Ferlo.
L’alternative représentée par ce nouveau
projet de gestion intégrée des écosystèmes
démarra, avec son atelier de lancement en
fin février 2003, par une large sensibilisation
de tous les acteurs concernés sur la ques-
tion pastorale et la conservation de la biodi-
versité. Après le recrutement du personnel
du projet en mars 2003, le premier semes-
tre fut consacré à une série d’ateliers d’in-
formation et de briefing des acteurs concer-
nés tant au niveau national que local. Les
ateliers ont concerné les Directions
Techniques Nationales compétentes en ges-
tion des ressources naturelles, les autorités
administratives comme les Gouverneurs des
régions, les Préfets des départements, les
Sous-préfets des arrondissements (chargés
d’approuver, pour validation, les délibéra-
tions des Conseils Ruraux), les responsables
des commissions environnement dans les
Conseils Ruraux, les agents des équipes plu-
ridisciplinaires locales des Centres
d’Expansion Rurale Polyvalents (servant de
conseillers techniques aux Conseillers
Ruraux et chargés d’établir les plans des
terres affectées), les éleveurs sédentaires et
transhumants et les Chefs de Villages.
Au niveau de ces ateliers, des exposés ont
été tenus concernant, entre autres : l’évolu-
tion du comportement des éleveurs dans
l’utilisation des ressources naturelles depuis
la gestion collective traditionnelle des
hurums ; les tentatives de sédentarisation
des éleveurs avec leurs impacts sur la
dégradation des terres et leurs conséquen-
ces socioéconomiques ; la loi sur le
domaine national et la marginalisation du
pastoralisme perçu à travers ses réactions
de survie et ce, dans un contexte d’absence
de droits réels sur le foncier ; les limites
des projets antérieurs, qui n’ont pas pu
résoudre les problèmes à leurs racines. Ces
débats communautaires portant sur la pro-
blématique pastorale, la conservation de la
biodiversité, la lutte contre la dégradation
des terres et contre la pauvreté, ont
convaincu les parties concernées de la
nécessité d’un rétablissement de l’équité
des systèmes de production dans l’accès
légal à la terre. Cette iniquité était enfin
perçue en tant que barrière essentielle à
lever pour la conservation des écosystèmes.
History, cculture aand cconservation
Figure 3 .Forage de Péthiel dans le Ferlo Nord.
Concentration énorme de troupeaux autour du peu de
forage fonctionnel pendant la saison sèche. (Courtoisie
PGIES)
