Courrier international — no 1633 du 17 au 23 février 2022 360 o. 47
↙ Dessin de Illustrateur
paru dans Journal, Ville.
↙ Légende photo italique.
Photo
apparaît en costume cravate. Président de la Fédération
internationale de gymnastique, il a été chargé d’orga-
niser les compétitions de boxe aux Jeux olympiques de
Tokyo [de 2020, reportés en 2021]. Mais auparavant,
en 2019, Watanabe a laissé sa veste chez lui et a revêtu
une chemise blanche à col rond et un pantalon gris pour
se rendre dans toutes les salles de boxe du Nicaragua où
pratiquaient des enfants. Par un après-midi d’août, il est
entré au Tropical Boxing, dans le quartier Altagracia, dans
le sud de Managua. Bryan s’y entraîne sous la direction de
Sergio Quintana, un petit homme replet qui, depuis sept
ans, prépare des enfants et des adolescents.
Tropical Boxing n’est pas une école de boxe normale.
Elle est située dans un centre récréatif qui, vers le fond,
est équipé d’une piscine, entourée de tables et de chaises
en plastique. Il y a ici un service de restauration, et des
boissons alcoolisées sont proposées à la vente. Dans cer-
tains quartiers de la ville, on trouve ce type de lieux, visi-
tés par des voisins presque tous les week-ends.
Le jour où Watanabe est arrivé à un angle du Tropical
Boxing, Bryan Mercado tapait sur un sac de frappe dont
il faisait grincer la courroie métallique qui le soutient.
Il plaisantait avec son frère Edwin, 18 ans, qui lui aussi
pratique la boxe. Pour profiter de la visite du Japonais,
Sergio Quintana a organisé un après-midi de sparring. Un
entraînement comme les autres pour Bryan au gymnase.
Il n’avait pas de vraies raisons de croire qu’il reverrait un
jour Watanabe, même si le Japonais l’avait invité à se faire
photographier avec lui en fin d’après-midi.
↓ Bryan et son père,
Edwin (à gauche),
gagnent leur vie en
vendant des jus de
fruits dans les rues.
→ Le jeune boxeur
(de face) sur le ring
du Tropical Boxing.