April] SOCIETYOFBIBLICALARCH/EOLOGY. [1890.
LES COUPES MAGIQUES ET L'HYDROMANCIE DANS
L'ANTIQUITÉ ORIENTALE.ParMse. Schwab.(Communicationfaiteà l'Académie des Inscriptions les 3 Août 1883 et
25 Septembre 1885.)Les Orientaux ont accordé grandecréanceaux pratiques de
magie. Les coupesjudéo-chaldéennes, à formules d'incantation,
trouvéeslors des fouilles récentesfaitesen Babylonie, sontla preuve
palpablede ces superstitions populaires. C'estdoncde la Chaldée
que les pratiques magiqueset divinatoires se sont répanduesdansle
monde,et qu'elles ont pénétré mêmedans les milieux d'où elles
auraientdû être plusparticulièrementbannies. Ainsi,M. Edmond
Le Blant* a démontré que chez les premiers chrétiens, certains
versets inscritsdesphylactères devaient sauvegarderleurs posses
seursdes effets de la torture. Par exemple, un texte de saint Jean
au sujet de la Passion, t qui contient ces mots : Non comminvetis
os ex eo, était considéré commepossédantune vertupréservatrice
et permettait aux patients,soit coupables,soit martyrs, qui le récitaient,
de demeurer impassiblesau milieu des souffrances. Celaest si vrai
qu'attribuant à l'emploi de pratiques secrètes la constance des
premiers chrétiens suspects, à leurs yeux,de magie,{ les païens
s'appliquaientà chercher les moyens de rompre le charme.
L'origineantérieurede cet usage se retrouve chezles Assyriens.?
A cet effet, il suffit de rappeler, outrele poème de " la descente
d'Istar"(trad.Oppert,FragmentsMythologiques,p. 8), les Inscrip
tionsde Nabuchodonosor dansles West-Asia Inscriptions(T. I, pi.
61-63), cellesde Negrilissor, pi. 67, et les termes d'hydromancie
* Actes des Martyrs, dansles Mémoires de l'Académie des Inscriptions et
Belles-Lettres,T. XXX, 2e part, p. 105.
t S. Jean xxi, 36 ; cf. Exode xii, 46 ; Nombres ix, 12.
î E. Le Blant, Mémoiresur l'accusation de Magie dirigéecontreles premiers
Chrétiens,dansles Mém. de la Soc. des Antiquaires de France, T. XXXI.
§ Les recherchesdansle domaine de l'Assyriologie utiliséesici, sont dues
à l'obligeancede M. Babclon.
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