June3] SOCIETYOF BIBLICAL ARCHEOLOGY. [189a
exemple, surtoutsi l'on réfléchit que le cheval a pu être souvent
impur(au même titre que le fer chez certains peuples), comme
l'indiquent un passage du Todtettbufh, l'absence de toute momie
de cheval, et la rareté des emprunts faits à l'animal par la médecine
pharaonique. On s'aperçoit bien que le cheval avaitjadismoins
d'importancedansl'arméequ'auNouvelEmpire,la cavalerie n'étant
pointmentionnéedansles titres des mastaba, maiselle l'était fort
peu aussi dansles titres de la 18e dynastie : conclure dès maintenant
à l'absence complètede l'animal aux anciennes époques,ce serait
se montrer aussi exclusif que l'ont été certains historiens grecs
affirmant,ou que Sésostris enseignal'usagedu cheval1 (parce qu'il
avait une belle cavalerie*), ou qu'après Sésostris il n'y eut plus
de chevaux ni de chars en Egypte5 (parceque la cavalerie devint
moinsnombreuseou moins prisée4).
Les Égyptiens, eux, faisaient remonter la domestication du
chevaljusqu'aurègnemythologiqued'Horus,d'aprèsune tradition
constantequi persistait aussibiendu temps des Grecs qu'àl'époque
de Séti 1/ Et en effet, qu'ils aient ou non adopté à la 18e
dynastie la même race chevaline que les Amazones, comme le
veutM. Piètrement, il serait étonnantque leurs premiersancêtres
n'eussent pas rencontré dans les plaines du Delta un animal qui
habitait à l'âge de pierre la Syrie, sans parlerde l'Afrique sep
tentrionale; qui était domestiqué dès le règne de Sargon I dans
la Chaldée, paysdontles vieux rois,correspondantsdes Pharaons
vers 1430, connurent l'Egypte de très bonne heure et peut-être
de tous temps; qui se trouvait jadiset se trouve encoreaujourd'hui
en liberté sur les bords du Tigre et de l'Euphrate, si semblables
à ceux du Nil ; et qui enfin paraîtavoir existéde même à l'état
sauvageou à demi sauvage (£,TOg,OOTS"T", eçuus sylvestris), en
Egypteou près de l'Egypte sousle nouvel Empire,dontles textes
parlent tantôtde poulains poursuivispar des lions, tantôtde mon
tagneshabitéespar des chevaux.6
1 Dicéarque, FragmentaHistoricorumgraecorum,éditionMueller,II, p. 235.
s Joséphe contreApion,I, 15.
3 Hérodote, II, 108.
* Cf. TodlenbucH, ch. 129, 1. 67; Naville,Todtenbuch,II, 333 ; et Le Page
Renouf,Proceedings,1884,pp. 41-2.
' Dicéarque, fragment 7 ; Plutarque, de Iside et Osiride, 19 ; et ChampoUion,
Notice;,II, p. 76.
1 Chabas, Étudessur l'Antiquitéhistorique,p. 542.
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