174 Méditerranée - Mer vivante
Gardons la mer vivante
Des cartes sous-marines de plus en plus précises
Patrick Bonhomme, chargé de mission - Parc national des Calanques
[email protected]
Denis Bonhomme en reconversion professionnelle
Anciens ingénieurs, chargés d’études au GIS Posidonies
http://mio.pytheas.univ-amu.fr/gisposidonie/
Ces dernières années, les multiples sources
d’informations cartographiques sont devenues
de plus en plus fines en terme de résolution
( plus petit élément visible) et précises en terme
de positionnement (localisation d’un élément en
longitude, latitude, profondeur). Ces données
peuvent être combinées grâce aux puissants
outils informatiques que sont les systèmes
d’information géographique (S.I.G.).
L’Observatoire marin du littoral des Maures
chargé de la gestion d’une zone marine côtière
(Natura 2000) de plus de 800 ha a fait réaliser une
carte (ci-contre) grâce à un ensemble des toutes
dernières technologies.
Les images satellitaires et les photographies
aériennes ont permis de cartographier les
fonds littoraux jusqu’à 15 m de profondeur,
limite de visibilité due à la transparence des
eaux méditerranéennes. Des clichés avec une
résolution de 50 cm, voir 10 cm, peuvent être
obtenus.
Au-delà des 15 m, il faut savoir écouter la mer :
les sondeur multifaisceaux et le sonar latéral sont
alors utilisés.
Leur technique est basée sur la très bonne
propagation du son dans l’eau. Les sondeurs
multifaisceaux les plus perfectionnés sont
capables aujourd’hui de mesurer 101 valeurs de
profondeur toutes les secondes! L’interpolation
de toutes ces valeurs de sondes permet de
générer une image très précise de la forme des
fonds marins, appelée Modèle Numérique de
Terrain (MNT ). Grâce à ce MNT il est possible
de générer des images ombrées du fond, des
représentations en trois dimensions, d’identifier
des reliefs particuliers et même de distinguer
différents types d’herbier de posidonie.
Ces interprétations nécessitent ensuite d’être
validées sur le terrain par des observations
directes en plongée, en ROV ( petit sous-marin
téléguidé) ou encore en tractant une caméra. La
taille réduite des systèmes de positionnement par
satellite (GPS) permet aujourd’hui aux plongeurs
évoluant au fond de les tracter en surface. Ainsi
les observations relevées et les photographies
sous-marines prises peuvent être parfaitement
positionnées.
Sous S.I.G., l’ensemble des données acquises
parfaitement localisées, peut alors être
superposées, confrontées et combinées. Ceci
permet de dessiner avec une grande exactitude
les contours des différents habitats identifiés et
de dresser une carte des fonds marins où le bleu
de la mer a disparu et dévoile complètement ses
secrets. La carte ci-contre en est un exemple.