184 Méditerranée - Mer vivante
Gardons la mer vivante
Destructions et restauration
des fonds marins littoraux
L
a restauration des fonds marins est un thème récent. C’est sans doute la
prise en considération des multiples atteintes physiques au milieu marin
littoral qui a suscité le développement de techniques de restauration de cet
environnement. Rappelons que devant les côtes françaises méditerranéennes près
de 1000 ouvrages ( ports, terre-pleins, plages alvéolaires, épis, digues etc.) ont
détruit de façon irréversible par recouvrement ou endigage près de 5500 hectares
de petits fonds, artificialisant près de 220 km de côtes (voir p. 185 à 187).
En Méditerranée, les petits fonds (essentiellement entre 0 et -20 m) sont à la fois les
plus menacés par les activités humaines et les plus riches en terme de biodiversité
marine avec un rôle fonctionnel fondamental pour de multiples espèces. Il
convient ainsi de tenter de compenser les dégâts causés par les aménagements
gagnés sur la mer. Cependant cette bonne intention part d’un principe erroné.
Rien ne compensera un espace de petits fonds détruit car la vie, les écosystèmes
qui y sont présents ne peuvent se développer que sur des surfaces aux conditions
similaires. Ainsi, pour compenser la destruction provoquée par un ouvrage gagné
sur la mer, il faudrait créer ailleurs une zone de petits fonds identique et de surface
égale. Or l’idée de construire des plateaux sous-marins relevant les fonds aux
profondeurs utiles (surtout 0/-5m et -5/-10m), ou celle de creuser sur terre un plan
d’eau pour reconstituer des prairies sous-marines sont tout à fait utopiques. Les
tentatives dites de restauration doivent être considérées comme étant des mesures
d’accompagnement et non comme des mesures compensatrices pour un projet
d’aménagement. Pour un littoral dont le bon état écologique est à jamais réduit par
de multiples aménagements gagnés sur la mer, il s’agit d’améliorations écologiques
de ce qu’il reste.
Pour ces raisons les petits fonds doivent désormais être préservés de toute atteinte
physique. Le cumul des destructions passées a atteint un pic non soutenable. Le
capital vie sur la frise étroite des petits fonds qui borde le littoral a déjà été trop
entamé.
Restauration
Destructions
La restauration des fonds marins : p. 196
La transplantation des plantes à fleurs sous-marines : p. 199
La transplantation des algues littorales (des cystoseires) : p. 202
La création de nurseries à poisson dans les plans
d’eaux portuaires : p. 204
L’impact du cumul des aménagements construits sur la mer : p. 185
Améliorer la qualité des eaux portuaires p. 188
L’impact du mouillage des bateaux sur les petits fonds : p. 192
Les filets perdus, un désastre pour la faune : p. 195