Destructions et restauration^189
Défendons la biodiversité marine
de peintures toxiques qui trempent et se diluent
dans l’eau des ports. Considérons qu’en moyenne,
il faut 1 kilo de peinture pour 8 mètres carrés de
coque. Cela fait donc près de 1062,5 tonnes de
peintures antisalissures qui se diluent lentement
chaque année dans les ports de notre littoral. Ces
substances sont responsables en grande partie, de
la contamination des sédiments portuaires. Ceux-ci
sont tellement pollués que lors des opérations de
dragage du port, il est le plus souvent interdit de les
rejeter en mer. Ils doivent être traités à terre^2.
Les plans d’eau portuaires sont ainsi des zones
polluées en permanence par un cocktail de
substances extrêmement néfastes pour les
organismes marins.
Il faut donner une image terrestre à cette pollutioncachée. Un plan d’eau portuaire doit d’abord être
considéré comme étant une zone « ratiboisée ».
Les écosystèmes naturels ont été détruits dans son
enceinte. Ensuite, c’est comme si cette surface était
arrosée en permanence par du round up et des
insecticides. Jamais la richesse de la vie antérieure
ne pourra s’y développer.
Cela étant bien exposé, s’ajoutent d’autres
pollutions. Les rejets des eaux usées dans le plan
d’eau par les bateaux habités. Pour lutter contre ces
rejets, certains ports se sont équipés de systèmes
d’aspiration des eaux usées (fixes ou embarqués
sur un bateau). Malheureusement tous les bateaux
habités à quai ne sont pas équipés de cuves de
rétention des eaux et ceux qui en disposent n’ont
pas nécessairement des regards d’aspiration
normalisés. Très rares sont donc les ports où toutes
les eaux usées provenant des bateaux sont collectées
et transférées vers les réseaux d’assainissement
des villes littorales. Une pollution bactérienne et
organique s’observe ainsi dans les plans d’eaux
portuaires.S’ajoutent à ces deux vecteurs de pollution
l’incivisme de certains plaisanciers avec notamment
toutes sortes de rejets dans le plan d’eau, tels que
les huiles de moteur, les batteries usagées ou les
macrodéchets.
Face à ces problématiques, un label et deuxSystèmes de pompage des eaux sanitaires par des postes fixes ou embarqués