Destructions et restauration^205
Défendons la biodiversité marine
artificielles plaquées le long des quais, (appelées
« biohut »). Ces structures artificielles devaient
également apporter la nourriture indispensable à
une croissance optimale des poissons juvéniles.
C’est l’ajout de coquilles d’huîtres dans la partie
centrale des biohuts qui favorise cette fonction. En
effet, ces coquilles se couvrent vite d’algues et de
petits organismes animaux fixés. Ainsi ces biohuts,
sortes de cages en acier inoxydable, ont pour but
d’apporter aux post-larves de poissons à la fois une
nourriture appropriée et un abri. C’est un habitat
favorable d’installation et de protection après leur
vie pélagique.
Sans ces abris artificiels, la mortalité des post-
larves est très forte dans le plan d’eau portuaire
aux parois lisses.
Les suivis réalisés pendant deux ans le long
des quais équipés ont montré à la fois une plus
grande biodiversité et une plus forte abondance
de poissons que sur des quais non équipés. La
succession écologique des espèces des milieux
naturels a également été constatée sur et autour
des biohuts. Au voisinage des biohuts, des espèces
emblématiques (telles que le mérou) ont même
été observées. Actuellement en Méditerranée,
plusieurs ports de plaisance (Marseillan, la Grande
Motte, Monaco, etc.) ont été équipés d’une
centaine de biohuts. Parallèlement, plus de 30
ports sont en cours d’être équipés de biohuts
dans le cadre du réseau de suivi du recrutement
des poissons (RESPIRE) et du programme de
surveillance du PAMM (Plan d’action pour le milieu
marin – DCSMM), soutenu par l’Agence de l’Eau
Rhône Méditerranée Corse et couvrant l’ensemble
du littoral méditerranéen français.
Taux de mortalité dans le cycle de développement naturel des poissons littoraux à partir des œufs
© Cyril FéDéRICO/écocean