266 Méditerranée - Mer vivante
Gardons la mer vivante
Deux exemples de zones marines cogérées pour un développement durable
Avant la mise en mise en place des zones Natura 2000 en mer, certaines collectivités territoriales ont commencé
par prendre en charge la gestion des espaces marins très fréquentés situés devant leur territoire. Depuis que
ces zones remarquables sont devenues des sites « Natura 2000 » les collectivités ont trouvé un cadre juridique
favorable qui les conforte dans leurs actions. Il est ainsi utile de mettre en valeur deux initiatives particulièrement
réussies : celle de « l’observatoire marin de la communauté de communes du golfe de Saint-Tropez » et celle de la
commune d’Agde « l’aire marine protégée de la côte agathoise ». Ces structures locales œuvrent avec succès pour
Pour comprendre le vocabulaire et les
sigles de Natura 2000
Le processus de désignation et de validation des
sites Natura 2000 en mer se fait en trois temps :
- Un site une aire est proposée par l’Etat à la
commission européenne (sigle consacré : « pSIC »). - Il est inscrit sur la liste des sites d’importance
communautaire par la commission
européenne (sigle consacré : « SIC »). - Un arrêté ministériel désigne ce site
d’importance communautaire en zone spéciale
de conservation (Sigle consacré : « zSC »).
Il y a très souvent une longue période
( plusieurs années) entre l’inscription sur la
liste des sites d’importance communautaire
par la commission européenne et l’arrêté
ministériel désignant chaque site en tant que
zone spéciale de conservation. Mais dans cette
période d’attente le document d’objectifs
(sigle consacré « docob ») peut être préparé. Il
y a ainsi des sites Natura 2000 où le document
d’objectifs a été approuvé par arrêté d’un Préfet
avant que l’arrêté ministériel de désignation
en zone spéciale de conservation ne soit sorti.
Actuellement, dans chaque site Natura 2000, un
comité de gestion (où l’Etat et les collectivités
territoriales sont bien représentés) est censé se
réunir régulièrement pour harmoniser tous les
usages du domaine marin parfois conflictuels
( pêche, plongée, plaisance, mouillages...).
Cette réelle cogestion d’un domaine maritime
jusqu’alors dépendant exclusivement de l’Etat,
est localement mieux acceptée. Ces sites Natura
2000, zones marines de développement durable
cogérées, seront ainsi mieux valorisées avec une
meilleure sensibilisation des usagers de la mer.
Lorsque les collectivités territoriales s’impliquent
financièrement dans la gestion des sites Natura
2000, une valorisation remarquable du milieu marin
est mise en place au bénéfice de tous les utilisateurs
du domaine maritime. Nous donnons ( p. 267 à
270) deux exemples réussis de cette cogestion
(les sites Natura 2000 de la Corniche varoise et des
posidonies du Cap d’Agde).
Une autre avancée à mettre à l’actif de la mise en
place des sites Natura 2000 concerne les efforts
déployés par l’Etat pour améliorer les connaissances
sur la flore et la faune sous-marines. C’est surtout
l’exploration des grands fonds des sites Natura 2000
(des canyons sous-marins) qui a été privilégiée avec
des moyens très onéreux. Si les bureaux d’études
n’ont jamais trouvé les larges bancs de coraux
communs d’Atlantique, ils ont certainement fait
progresser les connaissances de ces milieux peu
explorés jusqu’alors (un rapport des missions
profondes d’observation décrit avec précision les
richesses surtout faunistiques de certains canyons).
Il convient quand même de souligner que les
espèces observées ne sont pas vraiment menacées
par une atteinte imminente et massive. Les sites
concernés, (des canyons sous-marins) sont très
localisés, profonds, en pente raide et ne sont pas
impactés par la pêche industrielle.
Dans l’attente d’une révision drastique et plus
pertinente du label attribué, des tracés, des objectifs
annoncés et la suppression des sites Natura 2000
déjà gérés par d’autres « aires marines protégées »,
nous présentons dans ce livre les localisations des
sites Natura 2000 situés en mer devant les côtes
françaises de la Méditerranée. Trente-six zones
uniquement marines ou à cheval sur la terre ont
été créées (15 en Provence-Alpes-Côte d’A zur,
13 autour de la Corse et 8 devant les côtes du
Languedoc-Roussillon).