Espèces protégées La Faune 49
Protégeons ces espèces menacées
Les mollusques marins de Méditerranée à protéger selon
les conventions internationales
Jean-Pierre Sidois - SOS Grand Bleu. Quai du Vieux-Port - bp 29 - 06230 Saint-Jean Cap-Ferrat.
[email protected]
En Méditerranée 2045 espèces de
mollusques ont été inventoriés
dont 1500 élaborent des coquilles
calcaires. Seules 17 espèces sont citées dans la
convention de Barcelone et 16 dans celle de Berne
(les mêmes que celles de Barcelone, seule Pinna
nobilis n’y figure pas). Douze de ces espèces
peuvent se rencontrer devant les rivages des côtes
françaises et trois d’entre elles sont protégées
par un arrêté en France (Pinna nobilis, Patella
ferruginea et Lithophaga lithophaga).
Nous présentons ici toutes ces espèces. Deux
d’entre elles (Patella ferruginea et Pinna nobilis)
font l’objet d’un développement plus important
( p.54 à 55)
Les trois espèces protégées par la loi
en France
L’arapède ou patelle ferrugineuse
Patella ferruginea
Sa description et sa biologie font l’objet d’un
article pages 53-54. Le diamètre de la coquille peut
atteindre dix centimètres. Appelée parfois patelle
géante, la patelle ferrugineuse est endémique
de la Méditerranée. Elle a presque disparue des
côtes continentales françaises. L’homme a récolté
la patelle ferrugineuse pour la consommer ;
deux ou trois de ces mollusques suffisaient
pour accommoder un repas. On la trouve fixée
uniquement au niveau de la mer sur les rochers
très exposés aux vagues. Elle reste fréquente
en Corse, en Sardaigne, en Algérie. et sur
La datte de mer
Lithophaga lithophaga
La coquille mesure onze centimètres. Espèce
endémique de la Méditerranée et du proche
Atlantique, la datte de mer vit à l’intérieur du
coralligène et des roches calcaires qu’elle creuse
avec l’acide qu’elle produit.
Cette espèce comestible n’est pas rare, mais elle est
très protégée, car pour la récolter, des plongeurs
indélicats détruisent avec des pics ou à l’explosif
les roches calcaires dans lesquelles ces dattes de
mer sont logées.
les enclaves espagnoles de la mer d’Alboran.
Quelques individus ont été observés dans le Parc
national de Port-Cros. L’inventaire des patelles
des aires marines protégées des côtes françaises a
commencé en 1991. Dans les années 1990 il y en
avait plus de dix mille dans l’archipel des Lavezzi,
mais seulement près de 1500 à Scandola. De
nouveaux dénombrements réalisés de 2000 à 2010
ont permis de constater une nette augmentation
des populations de patelles ferrugineuses en
Corse.
Ba Be F
Ba Be Wa F
Dattes de mer insérées dans une roche
© André HOARAU
© Jean-Pierre SIDOIS