62 Méditerranée - Mer vivante
Gardons la mer vivante
Les crustacés protégés
Dr. Pierre Noël, Muséum national d’Histoire naturelle, UMS 2006 AFB-CNRS-MNHN,
« Patrimoine Naturel », 75231 Paris cedex 05 - [email protected]
Les crustacés comprennent un
grand nombre d’espèces de petite
taille (soixante mille espèces
décrites, environ trois mille neuf cents en France)
et quelques espèces plus grosses dont certaines
sont consommées par l’homme. Crevette,
homard, langoustine, langouste, cigale de mer,
pagure (bernard-l’ermite), crabe, mante de mer...,
sont les groupes les plus connus. L’aquaculture ne
compense pas les effets néfastes de la pollution
ni les excès de la pêche qui conduisent à une
diminution générale des stocks des espèces à
intérêt halieutique.
Parmi les 2250 espèces de crustacés présents
en Méditerranée seules deux espèces ont été
« strictement protégées » par la Convention de
Berne et ont été citées dans la liste d’espèces
« menacées ou en voie de disparition » par la
convention de Barcelone : la balane Pachyplasma
giganteum et le crabe Ocypode cursor. Ces deux
espèces, présentées ci-dessous, n’ont jamais
été rencontrées devant les côtes françaises de la
Méditerranée. Six autres espèces ont été inscrites
dans les listes d’espèces « dont l’exploitation est
règlementée » ( pour « Barcelone ») ou « à protéger »
( pour « Berne »).
Les états doivent assurer le maintien de ces
espèces en règlementant leur exploitation
( pêche, vente...). Il s’agit du homard (Homarus
gammarus), de la langouste (Palinurus elephas),
de la grande araignée de mer (Maja squinado),
de la grande cigale de mer (Scyllarides latus)
et deux espèces de cigales de mer plus petites
(Scyllarides pygmaeus) et (Scyllarides arctus).
Ces deux dernières espèces de petite taille sont
peu convoitées par les pêcheurs.
Parmi tous les crustacés cités dans les conventions
internationales, une seule espèce a été protégée
par un arrêté en France : la grande cigale de mer ;
il est strictement interdit de la prélever.
Pour les principales espèces commerciales de
crustacés, il existe en France une règlementation
qui peut varier en fonction du lieu et évoluer
au cours du temps. Cette règlementation peut
différer pour la pêche de loisir et pour la pêche
professionnelle (tailles, limites des captures,
engins autorisés ou prohibés, tailles des mailles à
respecter pour les filets ou les casiers...).
Dans tous les cas, il convient de se renseigner
auprès des administrations compétentes pour
connaître la règlementation en vigueur.
L’ocypode chevalier Ba Be
Ocypode cursor
L’ocypode chevalier est un « crabe fantôme » de
taille moyenne. Il est très particulier à bien des
égards. Avec sa carapace rectangulaire, ses pattes
relativement longues et la touffe de poils qu’il
porte sur les yeux, il ne ressemble à aucun autre
crabe. Sa pince, qui possède une rangée d’environ
80 dents, est un appareil stridulant. Sa couleur
gris clair est exactement de la teinte du sable des
plages qu’il fréquente. Ce crabe vit essentiellement
sur les plages sableuses dans les zones le plus
souvent hors de l’eau. Il creuse des terriers de
50 cm de profondeur dans le sable fin. Il s’y réfugie
dans la journée en cas de danger. Il est très agile
et court si vite en « volant » à la surface du sable