Espèces protégées La Faune 69
Protégeons ces espèces menacées
L’oursin diadème Ba Be F Centrostephanus longispinus
Patrice Francour, à Université Côte d’Azur (CNRS UMR 7035 « ECOSEAS »)
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Les oursins diadèmes, si fréquents aux Antilles et en
Mer Rouge, ne sont pas que des espèces tropicales.
En effet, un oursin diadème particulier vit en
Méditerranée et dans le proche Atlantique. Il possède
de très longs piquants, dix centimètres ou plus,
pour un test de six centimètres de diamètre. Bien
que présent partout en Méditerranée, Adriatique
comprise, il est peu habituel de le rencontrer en
plongée. Le jour, il vit caché et, comme tous les
oursins de sa famille, il préfère les eaux chaudes. Il
est donc plus commun dans la partie orientale
de la Méditerranée. Il est le plus souvent
signalé sur la roche, à partir de quinze ou vingt
mètres, mais il lui arrive de faire une escapade
dans l’herbier de posidonies, ou même de
s’installer sur un fond vaseux, bien loin de la
surface, vers deux cents mètres de profondeur.
La reproduction, la nutrition et la biologie
de cet oursin sont encore peu connues. On
sait qu’au cours de sa vie, l’oursin diadème
passe par une phase larvaire dans le plancton
(en pleine eau, comme beaucoup d’œufs de
poissons), mais la larve est encore inconnue
de nos jours! Les très jeunes, issus de ces
larves, n’ont jamais été vus. Les plus petits
oursins diadèmes connus, encore plus rares
que leurs parents, mesurent un centimètre
de diamètre. Selon le biotope qu’il fréquente,
on retrouve dans son contenu stomacal des
débris d’animaux (spicules d’éponges, restes
de coquillages...) ou une forte proportion de
végétaux (algues ou posidonies).
L’oursin diadème de Méditerranée a été classé
comme étant la seule espèce d’échinodermes
strictement protégée en France, il figure sur les listes
d’espèces « à protéger strictement » de Berne et « en
danger ou menacées » de Barcelone probablement
en raison de sa rareté, de son aspect peu commun
et de son appartenance à une famille tropicale.
Toutefois, cet oursin intouchable et non comestible
ne subit aucune pression anthropique directe.
Oursin diadème
© Patrice FRANCOUR