74 Méditerranée - Mer vivante
Gardons la mer vivante
l’homme est différent : on arrive à les approcher
de très près. C’est le fruit de leur protection et
c’est vrai que le spectacle de ces bancs de corbs
valorise les sites de plongée. Le souvenir de ces
corbs majestueux dans leur milieu naturel reste
plus longtemps que celui d’un trophée de pêche
au fond d’une assiette.
Des arrêtés préfectoraux interdisent sa pêche de
loisir à l’hameçon et en chasse sous-marine devant
les côtes françaises de la Méditerranée jusque fin
- Les effectifs des corbs sont encore trop faibles
et avec peu de gros individus (reproducteurs les plus
efficaces) pour que les populations se renouvellent
durablement si ces pêches ciblées reprenaient.
Chasseurs sous-marins : respectez sa protection.
Pêcheurs à la ligne : relâchez-le avec délicatesse.
Le corb Ba II Be II Sciaena umbra
Le corb est un poisson magnifique. Il ressemble à
une pièce d’art en bronze. Il en a la couleur. Sa robe
est un dégradé d’or et de noir. Il se voit immobile
entre deux eaux ou nageant nonchalamment près
des ragues et herbiers de posidonies. A la moindre
alerte, il nage lentement pour se rapprocher de ses
refuges. Les chasseurs sous-marins néophytes ne
comprennent pas comment ce poisson indolent
est si difficile à attraper en pleine eau. Doté
d’organes sensoriels très développés, il esquive
souvent la flèche et disparaît immédiatement. Les
plus gros spécimens, pouvant être agés de plus
de 30 ans, atteignent 4 kg et peuvent dépasser 50
cm de longueur. Ils s’observent par groupes d’une
dizaine d’individus, au dessus ou dans des cavités
obscures.
Dans les espaces protégés, où la chasse sous-
marine est interdite, leur comportement face à
Corbs (Sciaena umbra)
© Sandrine RUITTON
Alexandre Meinesz, professeur émérite à Université Côte d’Azur (CNRS UMR 7035 « ECOSEAS »)
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