J'irai manger des khorovadz

Russie impénétrable

Aujourd’hui lever dans la nuit obligatoire. Le ferry partira dès potron-
minet. C’est la seule possibilité d’atteindre le pays du rouble L’État le
plus étendu du monde.
La veille je me suis couché tard car comme à l’accoutumée quand je
tente de rejoindre mon lit – en l’occurrence le canapé dans le bureau de
Sergey – à une heure « raisonnable » le sommeil me fuit. Je ne suis
décidément pas fait pour me coucher tôt... Vers 23 heures extinction des
feux. Et à 3 h 30 je suis déjà réveillé ; je somnole encore un peu jusqu’à
4 h 25 puis je décide de me lever. Le temps de me préparer d’avaler
quelques céréales et l’heure du départ retentit.
À 5 heures les rues obscures sont désertes aussi bien sur la chaussée
que sur les trottoirs. J’allume ma lampe frontale puisque je n’ai emporté
que la lumière arrière pour mon vélo du poids en moins dans les
bagages. Je m’enfonce dans le clair-obscur et après une quinzaine de
kilomètres voilà le port incontournable du bout de l’Ukraine l’unique
endroit pour traverser au plus court. Que vais-je découvrir en face? Déjà
quelques voitures et des passagers patientent. Certainement la plupart
sont des habitués engoncés dans leurs manteaux et doudounes car
confrontés de bonne heure à une température fraîche. Comme je suis en
avance et que trente minutes de retard sont annoncées pour le départ du
bateau je m’octroie une ultime collation sur la terre d’Ukraine. Un thé
pour me réchauffer un beignet pour me rassasier. Je mords à pleines

Vodka on the beach