De lâélégance du pardon
de repousser les limites de mon existence tranquille peut-être à la
recherche de lâinsouciance de lâenfance ou des loisirs que je nâai pas pu
pratiquer dans ma jeunesse tellement jâétais passionné par mon travail.
Jâavais un rêve et une mission ils se sont accomplis et câest lâessentiel.
Quelque part au fond de moi il reste un sentiment dâinachevé.
Jâaimerais bien un jour continuer ce parcours et reprendre cette route qui
mâa ouvert à lâesprit du voyage sans contraintes à la découverte de
nouvelles cultures à ces pays du bout de lâEurope. Jâai encore les larmes
aux yeux quand je pense à toutes ces émotions vécues et partagées :
lâhospitalité dâAnne et Yves lâaccueil de Josette et Ãdouard lors de mon
premier bivouac â les premières fois sont toujours mémorables et
indélébiles â la complicité dâÃric et Chantal le regard ingénu et
généreux de la grand-mère à la frontière autrichienne lâattachante Laura
le repas revigorant chez Adalbert lâingénieux Iulian lâaccueil si
prodigue du couple de Bender Alex et son dévouement Andrei et sa
bienveillance le jovial Christian lâétonnant Konstantin les discussions
passionnées chez Balto Felix le téméraire la générosité sublime dâIvan
et Liz lâamabilité dâAvetis Paul Sassoun... et toutes les autres
rencontres inattendues qui ont fait le plein de mon réservoir dâénergie. Je
me nourris de leur humanité. Mon regard sur les gens et sur le monde
sera désormais différent. Jâaimerais conserver cette spontanéité cette
simplicité des relations. Toutefois comment le vivre quand chacun reste
enfermé dans ses habitudes préoccupé par son programme
i n c o m p r e s s i b l e e t s e s o b l i g a t i o n s c o n d i t i o n n é â s o u v e n t
inconsciemment moi y compris â par le point de vue des médias sur le
monde? Ou par la fuite en avant de la société vers le « toujours plus »
dans une frénésie de consommation irrationnelle ne doutant pas de nos
ressources illimitées. Mais plus de quoi? De mieux vivre ou dâanxiété?
De contraintes ou de liberté? De bien-être matériel ou de satisfaction
morale?
Sachons de temps en temps nous libérer dâune vie trop oppressante et
jeter un regard sur notre destinée. Apprenons à savourer la vie et les
relations impromptues avec moins dâégocentrisme plus de sensibilité et
plus de solidarité. Réapprenons à vivre. Simplement. Jâai la conviction