J'irai manger des khorovadz

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J'irai manger des khorovadz

Je parviens à Neuburg-sur-le-Danube un des plus beaux sites de
l’Allemagne du Sud. Dans la vieille ville la cour aux arcades du Château
Neuburg me fait penser à la place d’une cité du Midi de la France. Cette
demeure historique abrite maintenant un musée de la préhistoire et d’art
religieux ainsi que la plus ancienne église protestante de Bavière. J’y
admire sur les murs des fresques monumentales certaines représentant
des scènes bibliques. On y retrouve Samson Joseph et tous leurs amis.
Une charmante petite cité dont les quartiers médiévaux sont séparés de la
partie moderne par le somptueux Danube qui la traverse. J’ai du mal à
imaginer que tous les ans en janvier dans ce fleuve légendaire se
déroule ici le plus grand concours européen de natation d’hiver le
« Neuburger Donauschwimmen » énorme fête attirant deux mille
nageurs escortés par un corso sur l’eau. Vrais frissons garantis. En pleine
chaleur rien que d’y penser je grelotte!
Vingt kilomètres plus à l’est je rejoins la ville fortifiée d’Ingolstadt
siège de la marque automobile aux quatre anneaux enlacés. Avant de
traverser la localité je m’arrête dans une banlieue verdoyante dernier
rempart de nature avant la ville et ses fantasmes. Mon choix se porte sur
un champ derrière une haie d’arbres à dix mètres de la piste. Il n’est pas
loin des habitations séparé par un séduisant ruisseau avare de son eau.
Alors que je commence à déballer mon matériel je sens des petites
piqûres nombreuses aux pieds et aux jambes. Encore des moustiques
qui m’en veulent? Eh bien non cette fois-ci il s’agit de leurs cousines
terrestres de la famille des formicidés petits insectes rouges avec des
antennes. Je me suis juste posé sur leur passage! Évidemment si
quelqu’un venait s’installer sur le chemin d’accès à ma maison je ne
serais pas pleinement satisfait. Après les huit heures de pédalage je n’ai
pas trop envie de déménager et de partir à la recherche improbable d’un
nouveau lieu de bivouac. Je décide cependant de me décaler de cent
centimètres laissant ces fourmis graciles vaquer sereinement à leurs
petites affaires et transporter leur matériel. La cohabitation va tout de
suite s’améliorer. Parfois pour être tranquille des concessions – et non
des compromissions – s’avèrent nécessaires. Même si elles sont petites

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