J'irai manger des khorovadz

J'irai manger des khorovadz

laisser pénétrer par l’atmosphère de cet environnement. Je m’immerge de
plus en plus dans ce voyage une parenthèse unique dans ma vie.
Plus j’avance plus le fleuve grossit rendant nécessaire l’installation
d’énormes écluses qui permettent aux péniches de marchandises et aux
mastodontes de croisières de naviguer. Elles se situent en général au
niveau des barrages hydroélectriques qui procurent 25 % de l’énergie du
pays.
Voilà quinze jours que j’ai quitté la Drôme et je n’ai pas vu le temps
s’écouler.
Quinze jours à rouler non-stop sans un jour de repos quinze jours
initiatiques quinze jours de découvertes quinze jours d’émerveillement
quinze jours de bonheur!
Et aujourd’hui il s’agira de l’étape la plus longue de tout le voyage :
160 km. Neuf heures sur le vélo! Si dans mes années lycée l’on m’avait
dit qu’un jour je pédalerais autant je ne l’aurais jamais cru. Moi qui étais
parmi les plus mauvais en sport...

J’étais quelqu’un d’ordinaire sans capacités particulières pas à l’aise
dans la vie sociale. Mais rien n’est jamais perdu il y a toujours de
l’espoir. Il faut aller au bout de son imagination surmonter ses craintes
sans présumer de ses limites qui sont parfois simplement celles que nous
nous imposons. Illusions? Nous sommes capables d’aller toujours plus
loin de nous dépasser de réaliser des actions nous paraissant hors de
portée. J’ai pris le parti de rêver de croire d’avancer coûte que coûte. Je
me nourris des rencontres des échanges des saveurs des paysages. Je
m’accommode du provisoire je m’amuse de l’imprévu. Je goûte au
foisonnement de la beauté secrète que le monde et ses habitants peuvent
m’offrir.

J’atteins enfin Vienne fier d’y être parvenu car j’entrevois cette
aventure comme possible jusqu’au bout. Je m’étonne encore de m’être
lancé sans expérience dans une telle expédition. L’arrivée dans cette
capitale est un peu compliquée. La ville est immense et on peut sans
même s’en rendre compte tourner littéralement en rond sur le boulevard