Le Monde - 14.11.2019

(Tina Meador) #1
« JE
RENCONTRE
PLEIN
D’ÉTUDIANTS
PASSIONNÉS »

LÉONIE, page de gauche
et ci-contre, 20 ans, est
étudiante en licence de
psychologie à l’université
de Strasbourg.

« En terminale, quand je
disais que je voulais m’ins-
crire en psychologie, on me
répondait souvent que c’était
la voie de garage pour ceux
qui ne savent pas quoi faire
de leur vie. Mais j’ai rencontré
dans cette filière plein d’étu-
diants passionnés. Bien sûr,
en première année, j’ai été
surprise par le programme
des matières scientifique, on
avait même parfois le même
que les étudiants en méde-
cine, c’est dire! Mais j’ai aussi
été épatée par les sujets
de recherches de mes pro-
fesseurs, de l’étude de la
psychologie des terroristes
à celle des auteurs de violen-
ces conjugales. Pour tout
cela, on comprend peu à peu
à quoi servent les cours
de statistiques et les connais-
sances en lien avec le cer-
veau qu’on nous demande
d’ingurgiter. »j
S U I T E P A G E 1 4

AMPHI, AMITIÉS, PROJETS... LA VIE D’UNE ÉTUDIANTE À LA FAC
céens vont de plus en plus loin dans leurs
réflexions d’orientation », pointe­t­il.
« Parcoursup permet de soumettre à
tous les candidats une description de la
discipline, quand, auparavant, nos
actions d’information ne touchaient
qu’une partie marginale des candidats »,
abonde Tanguy Leroy.


PLUS D’INFOS DÈS LA SECONDE
La plate­forme d’inscription dans le su­
périeur a­t­elle pour autant modifié les
profils des étudiants? Difficile à dire, à
peine deux ans après sa mise en applica­
tion. A l’université Paris­Descartes, où
l’on enregistre 12 000 candidatures pour
675 places, on remarque un véritable im­
pact : nettement plus de bacheliers scien­
tifiques dans les effectifs, et une hausse
de 10 % du taux de présence aux exa­
mens et de la réussite en première an­
née. Mais c’est loin d’être le cas dans tou­
tes les universités. « A ce stade, on ne note
aucune inflexion majeure, que ce soit sur
les profils ou la réussite des étudiants »,
argue David Clarys.
Même son de cloche du côté de l’univer­
sité Lyon­II. Pour sa vice­présidente,
Valérie Haas, seuls des efforts concentrés
sur l’orientation pourront efficacement
diminuer le phénomène de désillusion
des néo­étudiants. « Nous devons conti­
nuer de mener un travail soutenu dans le
secondaire, pour expliquer les attendus des
formations et déconstruire les préjugés. »
Un travail d’information qui, avec la ré­
forme du bac, devra désormais débuter
dès la seconde, moment charnière de dé­
cision des spécialités pour les lycéens.
Malgré une insertion parfois difficile,
les débouchés des études de psychologie
s’avèrent aussi multiples, parfois inatten­
dus pour les étudiants : psychologue du
sport, neuropsychologue, consultant en
entreprise... « Il faut savoir explorer l’en­
semble du champ disciplinaire et ne pas se
contenter de la psychologie clinique, qui
n’est pas celle qui sera la plus pourvoyeuse
d’emplois... », observe Tanguy Leroy.j
alice raybaud


LE MONDE CAMPUS JEUDI 14 NOVEMBRE 2019
spécial université| 13

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