Le Monde Diplomatique - 11.2019

(Sean Pound) #1

NOVEMBRE 2019 –LEMONDEdiplomatique
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«LAPLUS GRANDE DESTRUCTION


Allemagne de l’Est,


qu’onne dissoutpas un peuplecommeon
ferme un combinat.

Pourcomprendrela malfaçon del’his-
toireofficielle,àlaquellenul ou presque
ne croitàl’Est,ilf aut se débarrasserdu
mot mêmequi la résume:iln’y ajamais
eu de«réunification». Àcet égard,
M. Wolfgang Schäuble,ministrede l’in-
térieurde la RFAchargé desnégociations
du traitéd’unification,tientàladélégation
est-allemande,au printemps1990,des
propossans ambiguïté :«Chers amis,il
s’agit d’uneentréedelaR DA dansla
Républiquefédérale,etpasducontraire.
(...)Cequi sedéroule icin’estpasl’uni-
ficationdedeuxÉtatségaux(4).»Plutôt
que de faire voter auxdeuxpeuplesalle-
mandsrassemblésune nouvelle Constitu-
tion,conformémentàlaLoi fondamentale
de laRFA(article146)et au souhaitdes
mouvementsciviques, Bonn impose l’an-
nexion pureet simple de sonvoisin, en
vertu d’uneobscuredispositionutilisée
en 1957pourrattacher la SarreàlaRépu-
blique fédérale.Signéle 31 août 1990et
entré envigueur le3octobre suivant, le
traitéd’unificationétendsimplementla
Loi fondamentaleouest-allemandeàcinq
nouveaux Länder crééspour l’occasion,
effaçant d’untrait de plume unpays, dont
on ne retiendra plusdésormaisque l’in-
flexibledictaturepolicière,le kitschvesti-
mentaireet laTrabant.

Bonn.Jusque-làsceptique,lechancelier
Kohladoptedébutfévrierl’idéed’uneunion
monétaireimmédiate,sanstenirlemoindre
comptedel’oppositionduprésidentdela
Bundesbank–théoriquementindépen-
dante–,quimangerasonchapeau.

Vis-à-visdupublic,cetteperspective
agitcommeunformidableaccélérateurde
campagne.Lemarkdel’Ouestvalantàce
moment4,4marksdel’Est,lapromesse
d’unéchangeimmédiatautauxdeunpour
unenthousiasmeleshabitantsdel’Est,
familiersdespénuries.Etinstallelethème
del’unificationdesdeuxÉtatsaucœurde

lacampagne.LaCDUetsesalliésrefont
leurretardetremportentlescrutinavec
plusde 48 %dessuffrages,contre 21 %
pourleSPDet 16 %pourlePartidusocia-
lismedémocratique(PDS,issuduSED).
Maisderrièrel’«actedegénérositépoli-
tiquedelaRépubliquefédéralealle-
mande»louéparM.LothardeMaizière,
chefdelaCDUdel’Estetgrandvainqueur
desélections,secacheunedécisionpoli-
tique:celled’«assurer,aumoyendumark,
l’annexionrapidedelaRDAàlaRFA»,
commel’observeraMmeChristaLuft,
ministredel’économiedu 18 novem-
bre 1989 au 18 mars 1990 (7).

©ADAGP,PARIS, 2019

-GALLERIA CONTINU

A-P

HOTO :LORENZ

OFIASCHI

U


NEfois la République démocratique allemande (RDA)
annexéeàlaR épubliquefédéraled’Allemagne(RFA),non
seulement ses institutions et son économie, mais aussi ses
maisonsd’édition,soncinéma,seschaînesdetélévisionetses
stationsderadio,sesartistes,sesnomsderuesetdebâtiments
publics disparurent en quelques années (1). Journaux et
magazines,hierinféodésaupouvoir,furentprivatisésauprofit
d’éditeurs occidentaux. Lerégime ouest-allemand anéantit
également le système de formation professionnelle, le droit à
lacultur egratuite,lescrèchesetlesjardinsd’enfants.Licenciées
prioritairement,lesfemmes,dontletauxd’activitéétaitjusque-
là le plus élevé du monde, tentèrent par tous les moyens
d’échapperàlas ainte trinité de l’ordrefamilial allemand,
«enfants, cuisine, église»(Kinder,Küche, Kirche).«Pour
augmenter leurs chances deretrouver un travail, elles furent
nombreusesàsef airestériliser.Alors que le centrehospitalier
de Magdebourg avait pratiqué8stérilisationsen1989, celles-
cipassèrentà1200en1991»,observentFritzVilmaretGislaine
Guittard. Reflet de l’état des infrastructures sociales et du
rapport àl’avenir,let aux de natalitéàl’Est passa entre
et1993de14enfantspour1000habitantsà...5(2).
Le chômage, qui, selon le sociologue Paul Windolf, toucha
temporairement ou durablement 80%des actifs durant les
cinqannéesquisuivirentlachutedumurdeBerlin(3),suscita
une vague d’émigration laborieuse. Entre1991 et 2017, on
dénombre3,7millionsdedéménagementsàl’Ouest,soitprès
duquartdelapopulationest-allemande,tandisque2,45millions
depersonneseffectuentletrajetinverse,revenantsetnouveaux
entrants confondus (4). Il enrésulte un profond déséquilibre
socio-démographique:les jeunes diplômés s’exilaient bien
plus souvent que la moyenne, et deux tiers de ceux qui ne
revinrent pas étaient des femmes. D’après Reiner Klingholz,
directeurdel’Institutberlinoispourlapopulationetledévelop-
pement,«cefut le cas le plus extrême de fuite de femmes
observé en Europe»(The NewYork Times,5n ovembre2018).

Ensensinverse,desbataillonsdecadresoccidentauxvinrent
occuper des postes de direction dans tous les secteurs,
notamment dans l’administration, où les fonctionnaires
touchaient pour leur peine une compensation ironiquement
baptisée«primedebrousse»(DerSpiegel,4septembre1995).
Alorsquelemondeentiercélébraitl’«économiedelaconnais-
sance»,l’Allemagneliquidaitlacouchesocialedesintellectuels.
De 1989à1992, le nombredes alariés àtemps plein de la
recherche, de l’enseignement supérieur,ycompris industriel,
passaitdanslesnouveauxLänderde140567àmoinsde38000,
au rythme des fermetures de centres derecherche et d’aca-
démies des sciences. Parmi les scientifiques de l’ancienne
RDA, 72%furent démis de leurs fonctions en trois ans;ils
durentémigrerousereconvertirdansdesmétierssansrapport
avec leurs qualifications. Le personnelrésiduel fut soumis à
des tests d’aptitude évaluant notamment ses convictions
politiques. Cette élimination de trois quarts des scientifiques
futjustifiéeparunimpératifidéologique.«Ilfautéradiquerl’idéo-
logie marxiste en procédantàdes changements de structure
et de personnel»,expliquaitainsienjuillet1990undocument
d’évaluationdel’Académiedessciences(5).

R. K.ETP. R.

(1)Cf.Hannes Bahrmann et Christoph Links,Am Ziel vorbei.Die deutsche
Einheit–EineZwischenbilanz,Ch. LinksVerlag, Berlin, 2005;Nicolas Offenstadt,
LePaysdisparu.SurlestracesdelaRDA,Stock, Paris, 2018.
(2) FritzVilmar et Gislaine Guittard,LaFacecachéedel’unificationallemande,
L’Atelier, Paris, 1999.
(3) PaulWindolf,«Die wirtschaftlicheTransformation. Politischeund ökono-
mische Systemrationalitäten», dansWolfgang Schluchter et Peter Quint (sous
la dir. de),Der Vereinigungsschock.Vergleichende Betrachtungen zehn Jahre
danach,VelbrückWissenschaft,Weilerswist, 2001.
(4) «Die Millionen, die gingen», ZeitOnline,2mai 2019.
(5) Cité par FritzVilmar et Gislaine Guittard,LaFacecachéedel’unification
allemande,op.cit.

Liquiderunesociété


Un tempssidéréspar les événements, les
dirigeants de Bonn–alors capitale de la
RFA–se lancentàlaconquête électorale
du pays voisin. Leur ingérence dans le
scrutin législatif du 18 mars 1990, le
premier soustraitàl’influence de l’État-
parti et de Moscou, est telle qu’Egon Bahr,
ancien ministre social-démocrate et artisan
dans les années 1970 du rapprochement
entre les deux Allemagnes, parle des«élec-
tions les plus sales [qu’il ait] observées
dans[sa]vie(3)».F ort du soutien des États-
Unis et de la passivité d’une URSS affaiblie,
la République fédérale dirigée par le chan-
celier conservateur Helmut Kohl procède
en quelques moisàunspectaculaire coup
de force:l’annexion d’un État souverain,
la liquidation intégrale de son économie et
de sesinstitutions, la transplantation d’un
régime de capitalisme libéral.


Pourtant, quatredécennies après la fonda-
tion de la RDA, en 1949, la population avait
forgé une identité spécifique, marquée, d’un
côté, par les conquêtes socialistes en matière
de travail, de solidarité, de santé, d’éduca-
tion ,decultureet,del’autre,par unehosti-
lité craintiveenversl’État-parti autoritaire,
par un repli sur la sphère privée et par un
attrait pour l’Ouest. Les architectes de la
«réunification»s’aviseront un peu tard


(Suitedelapremièrepage.)

(3) Cité par Ralph Hartmann,DieLiquidatoren.Der
ReichskommissarunddaswiedergewonneneVaterland,
Edition Ost, Berlin, 2008.
(4) Wolfgang Schäuble,Der Vertrag. Wieich über
diedeutscheEinheitverhandelte,DVA, Stuttgart, 1991.
(5) Vladimiro Giacché,Le Second Anschluss.
L’annexiondelaRDA,Éditions Delga, Paris, 2015.
(6) Thilo Sarrazin,«Die Entstehung und Umsetzung
des Konzepts der deutschenWirtschafts- und Währung-
sunion», dans TheoWaigel et Manfred Schell,Tage,
die Deutschland und dieWelt veränderten,Ferenczi
bei Bruckmann, Munich, 1994.
(7) Christa Luft,ZwischenWEndeundEnde,Aufbau,
Berlin, 1991.
(8) Cité par Vladimiro Giacché,LeSecondAnschluss,
op.cit.
(9) Richard Schröder,DiewichtigstenIrrtümerüber
die deutsche Einheit,Herder,Fribourg-en-Brisgau,
2007.
(10)Der Spiegel,Hambourg, 19 décembre 1994.
Compte tenu de l’inflation,1000 marks de 1990
équivalentàenviron 300 euros d’aujourd’hui.
(11) Marcus Böick,Die Treuhand. Idee-Praxis-
Erfahrung, 1990-1994,WallsteinVerlag, Göttingen,
2018.
(12)Wolfgang Dümcke et FritzVilmar (sous la dir.
de),Kolonialisierung der DDR.Kritische Analysen
und Alternativen des Einigungsprozesses,Agenda
Verlag, Münster,1996.
(13) Marcus Böick,DieTreuhand,op.cit.

Une union monétaire accélérée


Le choix de la démolition sociale


DEUXforces inégales s’opposent alors.
Les Allemands de l’Est désirent les libertés
politiques et la prospérité, mais sans
renoncer aux caractéristiques de leur
société. Pour Bonn, explique l’universi-
taire italien Vladimiro Giacché, auteur
d’une éclairanteétude intituléeLeSecond
Anschluss,«laprioritéestlaliquidation
absoluedelaRDA(5)».


La première étape consisteàremplir
simultanément les urnes et les porte-
monnaie, deux objets passablementnégligés
par l’État-SED. Quand Kohl propose, le
6février 1990, d’étendreàl’Est le deutsche-
mark de l’Ouest, il poursuit plusieurs objec-
tifs. Il entend d’abord arrimer fermement
la RDAàl’Ouest au cas où le très accom-


modant Mikhaïl Gorbatchev serait renversé
àMoscou.Mais il s’agit surtout de
remporter les élections législativesprévues
en RDA le 18 mars. Or les sondages crédi-
tent le Parti social-démocrate (SPD), fraî-
chement créé, d’une large avance sur
l’Union chrétienne-démocrate (CDU) de
l’Est, qui participe depuis des décennies au
gouvernement dominé par les communistes.
La solution d’une«intégrationimmédiate
del’économiedelaRDAdansl’aireécono-
miqueetmonétairedud eutschemark(6)»
concilie les deux exigences. Inspirée notam-
ment par le spécialiste des questions moné-
taires Thilo Sarrazin–qui deviendra célèbre
vingt ans plus tard avec son livre xénophobe
L’Allemagne disparaît –,elle émerge en
janvier 1990 au ministère des finances à

Ironie de l’histoire, laTreuhand créée
en mars 1990 ne vise initialement pas à
privatiser l’économie. Imaginée dans les
cercles dissidents et les mouvements
civiques, cette«sociétéfiduciairepourla
préservation des droits des citoyens est-
allemandssurlepatrimoinedupeuplede
RDA»devait redistribuer les parts des
entreprises d’Étatàlapopulation. Le
syndicat IG Metallproposaitdeson côté
d’en transmettrelapropriété directement
aux salariés. Mais le triomphe des conser-
vateurs aux élections est-allemandes du
18 mars rebat les cartes. Deux semaines
avant l’entrée en vigueur de l’union moné-
taire, le 1erjuillet, laVolkskammer–le
Parlement est-allemand–adoptedans l’ur-
genceune «loi pour la privatisation et l’or-
ganisation du patrimoine du peuple».
Ainsi s’achève la recherche d’un
compromis entre socialisme et capita-

PA

AVECla monnaie, c’est l’ensemblede
l’économie de marché qui se trouve d’un
coup transplantée en RDA.«Onnep ouvait
donner le deutschemark qu’en échange
d’unetransformationcomplètedusystème
économique»,se souvient M. Sarrazin. Les
termes du traité signé le 18 mai entérinent
un changement de régime.«L’unionécono-
mique repose sur l’économie sociale de
marché en tant qu’ordreéconomique
commundesdeuxpartiescontractantes.Ce
dernierestdéterminéenparticulierparla
propriétéprivée,laconcurrence,laliberté
des prix ainsi que par la librecirculation
fondamentaledelamain-d’œuvre,descapi-
taux, des biens et des services»(article
premier). Dès lors qu’elles contredisent le
libéralisme politique, le libre-échangeainsi
que«lapropriété des investisseurs privés
surlesterresetlesmoyensdeproduction»,
«les dispositions de la Constitution de la
République démocratique allemande sur
les fondements jusque-là socialistes de la
société et de l’État ne seront plus appli-
quées»(article 2).

Peu après la mise en œuvre du traité, le
1 erjuillet 1990, et la ruée vers les banques
qui s’ensuit, les Allemands de l’Est
déchantent.Tandis que les consommateurs
se tournent frénétiquement vers les
marchandises de l’Ouest, les prix réels des
biens et des services produitsàl’Est
bondissent de 300à400 %, et les entre-
prises perdent d’un coup toute compétiti-
vité. Les voici privées non seulement du
marché intérieur,capté par les groupes
occidentaux, mais également de leurs
clients de l’Est, notamment l’URSS,qui
absorbent alors 60à80%des exportations
est-allemandes. De l’aveu même de l’ex-
président de la Bundesbank Karl Otto
Pöhl, le pays avalealors«unremède de
cheval qu’aucune économie ne serait en
mesuredes upporter(8)».Convaincus
comme le médecin de Molière des vertus
de la saignée, les négociateurs de Bonn

refusent toute contre-mesure de soutien
(alignement progressif du taux de change,
subvention de la productionàl’Est,
surtaxe des produits de l’Ouest).

En une nuit, la RDA accomplit la libé-
ralisation économique que l’Allemagne
occidentaleavait menée après-guerre en
une décennie. En juillet, la production
industrielle chute de 43,7%par rapport à
l’année précédente, de 51,9%enaoût et
de près de 70%fin 1991, tandis que le
nombre officiel de chômeurs grimpera d’à
peine7500 en janvier 1990à1,4 million
en janvier 1992–plus du double en comp-
tant lestravailleurs au chômage technique,
en reconversion ou en préretraite. Aucun
pays d’Europe centrale et de l’Est sorti de
l’orbite soviétique ne réalisera plus
mauvaise performance...

Le choix de la démolition sociale fut déli-
béré:des dizaines de rapports en avaient
détaillé les conséquences.«Plutôtparvenir
àl’unité avec une économie ruinée que
demeurerpluslongtempsdansleblocsovié-
tiqueavecuneéconomieàmoitiéruinée»,
estimait le théologien social-démocrate
Richard Schröder (9). C’est peu dire que
sa prièrefut exaucée. Dans l’esprit des
Ossis–les habitants de l’Est –, l’ange
exterminateur porte un nom:laTreuhand,
abrégé deTreuhandanstalt, ou«agence
fiduciaire». Créée le 1ermars 1990, elle sera
l’outil de conversion de l’ex-RDA au capi-
talisme. LaTreuhand s’acquitte de sa
missionen privatisant ou en liquidant la
quasi-totalitédu«patrimoine du peuple»
–nom donnéaux entreprisesetaux biens
d’État dont elle reçoit la propriété le
1 erjuillet 1990.Àlatête de8000 combi-
nats et sociétés, avec leurs 32000 établis-
sements–des aciéries aux colonies de
vacances en passant par les épiceries et
les cinémas de quartier –, d’une surface
foncière représentant 57%delaRDA,
d’un empire immobilier,cette institution
devenue en une nuit le plus grand conglo-
mérat du monde préside aux destinées de
4,1 millions de salariés (45%des actifs).
Àsadissolution,le31décembre 1994, elle
aprivatisé ou liquidé l’essentiel de son
portefeuille et peut s’enorgueillir d’un
bilan sans équivalent dans l’histoire écono-
mique contemporaine:une ex-RDA désin-
dustrialisée, 2,5 millions d’emplois
détruits, des pertes évaluéesà256 milliards
de marks pour un actif net initial estimé
par son propre président, en octobre 1990,
à600 milliards (10)!

Ce prodige du libéralisme représente pour
MmeLuft, dernière ministre de l’économie
de la RDA,«laplusgrandedestructionde
capital productif en temps de paix(11)».
Les chercheursWolfgang Dümcke et Fritz
Vilmaryvoient de leur côté un temps fort
de la colonisation structurelle subie par la
RDA (12):investisseurs et entreprises
ouest-allemandes ont racheté 85%des sites
de production est-allemands;les Allemands
de l’Est,6%seulement.

L’idée d’une guerre-éclair contre l’éco-
nomie planifiée du voisin remonte aux
années 1950. Auteur en 2018 d’une
somme sur la Treuhand, l’historien
Markus Böick attribueàLudwig Erhard,
ministre de l’économiedel’après-guerre
et gardien du temple ordolibéral, la pater-
nité intellectuelle de cette étrange créature
bureaucratique.Dans son essai prospectif
sur les«problèmes économiques de la
réunification», paru en 1953, Erhard plai-
dait pour une union monétaire rapide et
livrait, écrit Boïck, le«modèle,quin’était
pas du tout sans alternatives, d’une
“thérapiedechoc”(13)».
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