Libération - 22.10.2019

(Michael S) #1
Elisabeth
borne
ministre de
la Transition
écologique Reuters

Le PDG d’EDF, Jean-Bernard Lévy, s’est-il emballé en
­confirmant dans le Monde la construction de six nouveaux
réacteurs nucléaires de type EPR en France? C’est «un des
scénarios parmi d’autres», a semblé démentir lundi la minis-
tre de la Transition écologique, rappelant l’engagement de
ramener à 50 % la part du nucléaire en France d’ici à 2035.
«Ce que l’on attend d’EDF, c’est d’abord des explications sur
les dépassements de coûts et les délais de Flamanville», a-t-
elle taclé. Le gouvernement tente d’être discret sur la cons-
truction de ces EPR. Mi-septembre, Borne et Le Maire ont
écrit à Lévy, selon le Monde, et fixé une feuille de route pour
«l’exécution d’un programme de construction de trois paires
de réacteurs sur trois sites distincts». 3 × 2 = 6. Coïncidence?


«Ce n’est pas


EDF ni son


PDG qui fixent


la politique


énergétique


du pays.»


Personne


animale


C’est le statut juridique réclamé lundi par la
fondation 30 Millions d’Amis, qui demande
son inscription dans le code civil afin de
­conférer plus de droits aux animaux. Cette dé-
marche fait suite à un sondage Ifop réalisé à l’ini-
tiative de la fondation, qui souligne que sept Fran-
çais sur dix sont ­favorables à cette évolution, a
indiqué l’association dans un communiqué. De-
puis 2015, l’animal est considéré dans le code civil
comme un «être vivant doué de sensibilité», et non
plus comme un «bien meuble». «La modification
du statut civil de l’animal a été une étape indispen­-
sable [...] mais de trop nombreux animaux sont
­encore victimes des pires sévices. Pour mieux les
­défendre et les protéger, la loi doit désormais leur
conférer la personnalité juridique. Une évolution
juridique inéluctable», estime Reha Hutin, la pré-
sidente de l’association.

JO Un nouveau logo pour Paris 2024
Pour une fois, Paris n’est pas symbolisé par une danseuse de
french cancan ou la tour Eiffel... Si l’emblématique amas de fer-
raille figurait sur le logo du comité de candidature de la capitale
pour l’organisation des JO de 2024, il a disparu de celui du co-
mité d’organisation qui a dévoilé lundi soir, à 20 h 24 (vous
l’avez ?), sa nouvelle identité visuelle. Elle est construite sur
deux symboles olympiques : la médaille d’or et la flamme. La
combinaison des deux dessine le visage d’une Marianne dont
la féminité est soulignée par une paire de lèvres à la pulposité
qui pourrait s’avérer polémique. «C’est la première fois qu’un
visage apparaît sur un logo olympique, trompette-t-on au co-
mité d’orga­nisation. Et la première fois qu’on utilise le même em-
blème pour les Jeux olympiques et paralympiques.» Le logo, créé
par l’agence Royalties Ecobrandings, se veut un double clin
d’œil aux Jeux olympiques précédemment organisés à Paris :
ceux de 1900, où les femmes furent pour la première fois autori-
sées à participer, et ceux de 1924, en pleine période art déco,
évoquée par une police de caractères spécialement dessinée
pour l’occasion. Photo Comité d’organisation pour Paris 2024

C’est lourd d’être malade, et
parfois même la prise en
charge est perçue comme
«insupportable». On pouvait
le deviner, mais les chiffres
sont là. Et ils font frémir :
«38 % des patients chroniques
en France estiment le fardeau
de leur traitement inaccep­-
table.» Voilà une étude sacré-
ment utile que rendent
­publique ce mardi des cher-
cheurs de l’Assistance publi-
que-Hôpitaux de Paris
(AP-HP). L’enjeu est de taille,
les maladies chroniques tou-
chant plus de 20 millions de
personnes en France.
Le point de départ de cette
enquête repose sur la consti-
tution, depuis quelques an-
nées, d’un groupe de malades
uniques en France, dans le
cadre de ComPaRe (la Com-


munauté de patients pour la
recherche). Plus de 2 400 pa-
tients sont ainsi ­suivis pour
des maladies chro­niques,
comme un diabète, un can-
cer, de l’hypertension, etc.
En 2018 l’équipe du centre
d’épidémiologie clinique
de l’Hôtel-Dieu et de l’Uni-
versité de Paris
leur a envoyé
un question-
naire en ligne
où on leur demandait d’éva-
luer la charge que représen-
tent la prise des médi­-
caments, l’autosurveillance,
les analyses en laboratoire,
les consultations médicales,
les besoins d’organisation,
les tâches administratives,
le suivi des recommanda-
tions médicales sur l’ali­-
mentation et l’activité phy­-

sique, ainsi que les répercus-
sions sociales de leurs traite-
ments. Exemple : un ­patient
suivi pour un diabète de
type 2 consacre 143 minutes
en moyenne par jour à
ses soins.
«En plus du fardeau que
constitue la maladie, les
­patients chro-
niques doivent
donc supporter
un véritable
fardeau du traitement»,
­notent les auteurs. Au total
donc, 38 % des patients chro-
niques en France estiment
le poids de leur traitement
inacceptable. Les causes?
«Les soins réguliers rappel-
lent trop la maladie», disent-
ils. Puis ce constat alarmant :
«Le fardeau financier du
traitement», mais aussi «le

fardeau d’organisation des
rendez-vous médicaux et
d’analyses». Enfin, les diffi-
cultés dans les relations avec
les soignants.
«Ces résultats soulignent
qu’une part importante du
“fardeau du traitement” est
structurelle et qu’il est lié
à l’organisation des soins»,
concluent les chercheurs.
En 2017, la même commu-
nauté de patients avait été
interrogée : la plupart des
1 701 idées d’amélioration
proposées portaient sur la
qualité des échanges entre
médecins et patients et
l’adaptation du traitement
en fonction des préférences
de ces derniers et du con-
texte dans lequel ils évo-
luent. Reste à agir.
éric Favereau

Le «fardeau» des maladies chroniques


13 Novembre : l’enquête judiciaire est
bouclée Les cinq juges chargés d’enquêter sur
les attentats du 13 novembre 2015 (130 morts et plus
de 400 blessés) ont clôturé leurs investigations. Quatorze personnes,
dont onze en détention provisoire, sont mises en examen. Parmi elles,
Salah Abdeslam, seul survivant du commando ayant frappé Paris et
Saint-Denis. Le procès-fleuve, prévu en 2021, se tiendra sans doute
sur l’île de la Cité. Abdeslam pourrait y être détenu afin d’éviter des
déplacements trop lourds à sécuriser. PHOTO édouard Caupeil

LIBÉ.FR

Justice Jean Nouvel porte plainte
contre la Philharmonie de Paris

L’architecte Jean Nouvel porte plainte contre la Philhar-
monie de Paris, l’accusant de lui réclamer des sommes «in-
dues», a-t-on appris lundi. Au cœur du bras de fer : le déra-
page financier survenu lors de la construction du
bâtiment, dont le coût est passé de 173 millions d’euros lors
du lancement du projet en 2006 à 386 millions lors de son
inauguration en 2015. Pour les Ateliers Jean Nouvel, ce dé-
passement s’explique par la gestion défaillante de la Phil-
harmonie. Pour cette dernière, il est imputable à l’archi-
tecte, accusé d’avoir fortement sous-évalué les coûts et
d’avoir effectué des «modifications permanentes».

General Electric Même désunis,
les salariés choisissent le compromis

Malgré la désunion syndicale apparue au grand jour en fin
de semaine, le nouveau plan de sauvetage de l’emploi de
l’usine GE de Belfort a été approuvé lundi à une très large
majorité. Réunis ce matin à l’appel de l’intersyndicale CFE-
CGC et SUD section turbines gaz, près d’un millier de sala-
riés, dont de nombreux cadres, ont approuvé lors d’un vote
à main levée le compromis âprement négocié ces derniers
jours à Bercy. Il prévoit de sauver 307 emplois en échange
de mesures d’économies annuelles de 12 millions d’euros.

Aux petits
soins

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