Les Echos - 22.10.2019

(avery) #1
en 2021 –, Triller concentre 65 %
de son audience aux Etats-Unis,
où la proportion des consomma-
teurs visionnant des vidéos courtes
a augmenté de 74 % en 2018 par
rapport à l’année précédente, selon
une étude Deloitte.
La frénésie devrait également
atteindre l’Europe. Paris est la
deuxième ville à utiliser le plus
l’application de clips musicaux,
avec des stars françaises comme
Lea Elui, influenceuse française la
plus suivie sur Instagram. Au total,
la France représente 10 à 12 % de
l’audience quotidienne de Triller.n

géants de la tech. Le monde de la
vidéo s’extrait peu à peu du champ
de Google et YouTube, et la vidéo
courte tournée sur smartphones
devient le nouveau standard. Face-
book a lancé Lasso, une société
similaire, en 2018. La société Snap,
longtemps la favorite des jeunes, a
lancé des fonctionnalités permet-
tant elles aussi de faire ses propres
vidéos courtes. Mais alors que Tik-
Tok domine surtout la C hine – où les
revenus annuels de la vidéo courte
devraient passer de 100,6 milliards
de yuans (12,7 milliards d’euros) à
211 milliards (26,7 milliards d’euros)

L’application a noué une série de
partenariats – notamment avec la
plus grande major au monde, Uni-
versal Music Group. « Triller s’est
distingué pour devenir une plate-
forme importante qui connecte nos
artistes à leurs fans », déclare l a mai-
son de disques dans un communi-
qué. Il n’est p as r are d e voir des artis-
tes comme le rappeur 21 Savage ou
encore la star Cardi B s’emparer de
l’application pour interagir avec les
passionnés de musique.
C’est cette particularité qui per-
met à Triller de se différencier sur
un marché qui attire l’attention des

IL YA


DESSITES


QUIFONT


DU CLIC


et d’autresquifont


avancer le business.


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BIENVENUEDANSLANOUVELLEECHOSNOMIE

ment des clips, donnant à tous
l’impression d’être des stars de la
chanson.
Aujourd’hui, Triller revendique
60 millions de téléchargements et
13 millions d’utilisateurs actifs, soit
des augmentations respectives de
50 et 73 % par rapport à janvier de
cette année. « Triller utilisera les
fonds levés pour soutenir sa crois-
sance et améliorer ses produits, alors
qu’il devient la deuxième destination
de création de contenu et de décou-
verte d’artistes dans l’industrie de la
musique, juste derrière TikTok aux
Etats-Unis », affirme la société.

Se différencier
par la musique
Triller s’est essentiellement focalisé
sur les courtes vidéos musicales,
quand son rival chinois au milliard
de téléchargements a élargi son
spectre à d’autres types de conte-
nus, comme les sketchs ou les répli-
ques de films. « Notre audience est
plus âgée que celle de TikTok et se
focalise vraiment sur la musique en
termes de contenus », indique le
PDG de Triller, Mike Lu.
Alors qu’habituellement, les
plates-formes comme TikTok sont
accusées de lancer leur service
d’abord et de négocier les droits
ensuite, Triller se targue de sa
bonne relation avec les labels.
« Nous sommes d’abord allés les
voir », témoigne Mike Lu. Résultat?

Jean-Philippe Louis
@JPhLouis


Il faut une sacrée ambition pour
aller concurrencer TikTok (Byte-
Dance), rien de plus que la start-up
ayant l’une des plus fortes valorisa-
tions au monde. Pourtant, avec une
croissance organique de 500 % sur
un an, Triller, l’application améri-
caine qui utilise l’intelligence artifi-
cielle pour créer des clips vidéos
musicaux sur son smartphone,
est bien partie pour empiéter sur
le marché du leader chinois. Mardi,
la start-up annonce une levée en
série B de 28 millions de dollars,
menée par Proxima Media, société
appartenant à l’homme d’affaires
Ryan Kavanaugh.
Lancée en 2015 par deux déve-
loppeurs américains, puis rachetée
par des entrepreneurs, la plate-
forme permet de synchroniser ses
mouvements avec un large catalo-
gue musical, puis de monter facile-


NUMÉRIQUE


L’application qui
permet à ses utilisa-
teurs d’être des stars
de clips musicaux
se positionne comme
un outsider face
au chinois TikTok.


Triller, le concurrent américain


de TikTok, lève 28 millions de dollars


Claude Crevelle, directeur
général (à gauche), et Mike Lu,
PDG de Triller. Photo Triller

et celle liée à l’immobilier ont des
mécaniques totalement différentes,
notamment concernant l’acquisition
des clients, raconte Thomas Rivoire.
Cela créait une confusion chez l es p ro-
fessionnels, et ils ne comprenaient
plus très bien notre positionnement. »
Les startuppeurs décident de don-
ner un nom à cette nouvelle activité,
et c’est « Unlatch » (« déverrouiller »
en anglais) qui est retenu.
Cette nouvelle étape marque un
virage dans l’histoire de la start-up
qui assure être rentable à la fois sur
son activité B to C et B to B. Son outil
a évolué pour répondre aux besoins
spécifiques de la promotion immo-
bilière, et son ambition est désor-
mais très forte sur le secteur. Il intè-
gre les fonctions propres aux
acteurs positionnés sur la construc-
tion de logements neufs, depuis la
mise en ligne des annonces jusqu’à
la signature électronique, en pas-
sant par le CRM. Mais il s’adresse
également aux acteurs de l’ancien,
comme l es foncières, qui ont des l ots
importants à vendre.

Trois nouveaux pays
au début de 2020
Si les documents digitalisés sont
partagés avec les notaires pour leur
permettre d’accélérer la rédaction
des documents, ce sont les promo-
teurs immobiliers qui paient cette
solution logicielle, à un prix qui varie
en fonction du volume d’apparte-
ments mis en vente par le profes-
sionnel. Avec un marché d’environ

1.200 promoteurs en France, le mar-
ché domestique est trop petit. La
jeune pousse se tourne donc vers
l’international et compte déjà
trois clients en Belgique, explique
Thomas Rivoire : « Nous pilotons
cette activité depuis la France, mais
rapidement nous devrions y installer
un bureau. Nous étudions également
les opportunités sur d’autres territoi-
res en Europe, et nous devrions con-
crétiser l’ouverture de trois nouveaux
pays d’ici au début de 2020. »
Pour nourrir cette croissance
dans le secteur immobilier, U nlatch
réfléchit à lever des fonds. La
start-up, qui emploie une trentaine
de personnes, assure en avoir les
moyens, mais n’exclut pas d’être
accompagnée par des fonds pour
accélérer face à une concurrence
croissante. Qu’elle émane des legal-
techs ou du CRM, ses principaux
acteurs c herchent e ux aussi de nou-
velles perspectives pour assurer
leur avenir. L a piste d e la promotion
immobilière est désormais l’une
des plus évidentes.

4
À NOTER
Le marché de la construction
en Europe constitue le terrain
de jeu d’Unlatch. Il représente
280.000 constructions
par an en Allemagne,
195.000 au Royaume-Uni,
178.000 en Pologne, 50.000 en
Espagne et 44.000 en Belgique.

Guillaume Bregeras
@gbregeras

Lorsque François Marill, Thomas
Rivoire et Olivier Adam lancent
LegaLife en 2013, les avocats et les
experts-comptables ne sont pas
encore totalement prêts à auto-
matiser la rédaction des docu-
ments juridiques. Si l’activité des-
tinée aux particuliers se développe
bien, celle consacrée aux entre-
prises rencontre des freins à un
développement rapide.
C’est pourquoi les trois entrepre-
neurs partent en quête d’une niche
où les besoins sont plus prégnants,
et les acteurs capables de basculer
plus massivement dans un proces-
sus d’automatisation e t de digitalisa-
tion. Ancien notaire, Thomas
Rivoire connaît la chaîne de valeur
du secteur immobilier et tente avec
son équipe une incursion sur ce
marché. Nous sommes alors en jan-
vier 2018 et, dix-huit mois plus tard,
LegaLife compte 180 promoteurs
immobiliers clients de sa solution.
« L’activité destinée aux particuliers

IMMOBILIER


La start-up qui
digitalise la chaîne
de la promotion
immobilière compte
180 clients en France
et se lance en Belgique.

LegaLife se renforce dans


l’immobilier et devient Unlatch


START-UP


Mardi 22 octobre 2019Les Echos

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