Les Echos - 07.10.2019

(Michael S) #1

Les Echos Lundi 7 octobre 2019 FINANCE & MARCHES// 31


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BOURDIN


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Romain Gueugneau
@romaingueugneau


Elles sont arrivées! Les premières
plaquettes tarifaires de 2020 ont été
dévoilées par les banques. Après le
gel des tarifs décidé en 2019 (confor-
mément à l’engagement pris dans l e
contexte de la crise des « gilets jau-
nes ») et en raison de marges ban-


BANQUE


Les premières
plaquettes commercia-
les pour 2020 ont été
dévoilées.


Pas de grosses
surprises, seulement
la confirmation des
tendances qui caracté-
risent le secteur
depuis quelques
années, avec une
incitation à limiter les
opérations en agences
et l’usage du chéquier.


caires sous forte pression, on pou-
vait s’attendre à ce que les prix
repartent nettement à la hausse.
Pour l’instant, il n’en est rien.
Société Générale fait partie des
premiers établissements à avoir
actualisé ses brochures commer-
ciales. La patronne de la banque de
détail, Marie-Christine Ducholet,
avait prévenu lundi dans « Les
Echos » qu’il ne serait « pas illogique
de les relever » en 2020. Au final,
l’augmentation s’avère plutôt sage,
comme l’a souligné le site spécialisé
MoneyVox.

Des frais de tenue
de compte inchangés
Les coûts liés à la gestion d u compte
courant, qui s’appliqueront à partir
du 1 er janvier prochain, ne bouge-
ront pas. Les frais de tenue de
compte, notamment, resteront
inchangés, à 2 euros par mois. « Ils
n’ont pas évolué depuis 2016 », rap-
pelle-t-on au sein de la banque. Pas
de changement non plus sur le coût
des cartes bancaires, les virements,
l’opposition de chèque, ou
encore les frais liés aux incidents
bancaires.

Les seules hausses notables con-
cernent finalement les frais de
transfert de produits d’épargne
(PEA, PEL) vers une autre banque,
ainsi que la tenue de comptes titres.
Les opérations relatives au traite-
ment d es c hèques voient aussi leurs
prix augmenter (envoi de chéquier
par lettre recommandée, émission
de chèque de banque). La location
de coffre-fort coûtera également
plus cher.
Outre Société Générale, plu-
sieurs banques régionales mutua-
listes ont actualisé leur catalogue
pour 2020. La baisse des frais n’est
pas au menu, mais les hausses pas-
sées demeurent, là aussi, plutôt
sages. Pour la gestion des comptes
courants, les prix restent inchan-
gés, à quelques exceptions près,
comme chez Caisse d’Epargne Côte
d’Azur (+ 5 % pour les frais de tenue
de compte). Certains établisse-
ments augmentent les cotisations
pour les cartes bancaires.

Coûteux chèques
Mais globalement les hausses cons-
tatées dans ces plaquettes reflè-
tent la tendance observée au cours

des dernières années : les banques
cherchent à limiter le nombre
d’opérations réalisées en agence et
à freiner l’utilisation des chèques,
des prestations devenues trop coû-
teuses à traiter pour une industrie
en quête d’économies.
Ainsi, un virement en agence
coûtera-t-il respectivement 4,5 %
et 8 % plus cher pour les clients
de Banque Populaire Rives de Paris
et de Caisse d’Epargne Bretagne
Pays de Loire, selon les données
recensées par le comparateur
MoneyVox.
La facture relative à l’envoi d’un
chéquier à domicile et celle de
l’émission d’un chèque de banque
vont également augmenter p our les
clients de Crédit Agricole Champa-
gne Bourgogne.
Reste à savoir maintenant quels
tarifs pratiqueront les autres ensei-
gnes, comme BNP Paribas, La Ban-
que Postale, Crédit Mutuel, LCL et
les autres banques régionales. La
tendance devrait rester similaire,
compte tenu de l’extrême concur-
rence dans le secteur. Après le gel de
2019, le dégel de 2020 s’annonce
progressif.n

Hausse mesurée des tarifs bancaires en 2020


On pouvait s’attendre à ce que les tarifs repartent nettement
à la hausse. Pour l’instant, il n’en est rien. Photo Pascal Sittler/RÉA

Leïla Marchand
@leilamarchand

Les vives critiques que suscite le
libra ont achevé de décourager
PayPal. Le spécialiste américain
des paiements électroniques a
annoncé vendredi dernier qu’il
quittait le projet de cryptomon-
naie de Facebook. L' entreprise
californienne de services de
paiements n'a pas justifié sa
décision, déclarant simplement
qu'elle se retirait de l'association
Libra. « Il faut de l'audace et une
certaine force morale pour entre-
prendre un projet aussi ambi-
tieux que le libra, l'occasion pour
notre génération de faire les cho-
ses bien et d'améliorer l'inclusion
financière », a réagi Dante Dis-
parte, de l'association Libra. « La
détermination à accomplir cette
mission compte plus que tout
pour nous. Nous préférons être
au courant de ce manque de
détermination le plus tôt possi-
ble », a-t-il asséné.
La décision de PayPal est
néanmoins un coup dur pour le
projet, dirigé par David Marcus,
dirigeant de Facebook qui occu-
pait auparavant le poste de pré-
sident de PayPal.

La France n’en veut pas
Et PayPal n’est pas le seul à nour-
rir des doutes. Visa et Master-
card, deux futurs membres du
consortium de gestion de Libra,
seraient en train de « reconsidé-
rer leur implication », d’après un

CRYPTOMONNAIE


Le spécialiste améri-
cain des paiements
électroniques
s’inquiétait des
réticences des Etats,
et du fait que la
cryptomonnaie
puisse être utilisée
pour le blanchiment.

Un coup dur pour
Facebook et le libra.

article publié mardi dans le
« Wall Street Journal ». L’agence
Bloomberg ajoute que Stripe,
spécialiste des paiements en
ligne, hésiterait également à
s’engager.
Face à la levée de boucliers
que suscite le Libra, les partenai-
res du projet craignent de voir
leurs relations avec les Etats et
les autorités de régulation se
dégrader. En juillet, le président
de la Réserve fédérale améri-
caine, Jerome Powell, a estimé
que la cryptomonnaie de Face-
book soulevait de « grandes
inquiétudes » en termes de « res-
pect des informations personnel-
les, de la protection des consom-
mateurs et de la stabilité
financière ».
La taille de Facebook, pre-
mier réseau social au monde,
avec 2,7 milliards d’utilisateurs,
implique aussi que la nouvelle
monnaie pourrait perturber le
système financier mondial, et
compliquer la tâche des ban-
ques centrales.

Les Européens ont aussi
sonné la charge. Cet été, les auto-
rités de la concurrence de
l'Union européenne ont com-
mencé à enquêter sur le sujet,
puis les responsables de 26 ban-
ques centrales ont convoqué les
représentants de la future cryp-
tomonnaie, en septembre. Pour
sa part, la France a été claire : e lle
ne veut pas du libra en Europe.
Le lancement de la crypto-
monnaie étant prévu pour 2020,
les partenaires n’ont plus beau-
coup de temps pour se décider.
D’après Bloomberg, les 28 mem-
bres de l’association, qui n’ont
jusqu’ici signé qu’une lettre
d’intention, doivent réaffirmer
leur engagement à la fin du
mois.n

Libra : PayPal se retire


du projet de Facebook


Les 28 membres
de l’association
doivent réaffirmer
leur engagement
à la fin du mois
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