maisc’était pour lescopains,
pour les freestylesàlaradio.Ce
n’estpasceque jevoulais pour
un disque.Sur un album, j’avais
envie de parleràtout le monde
et que mon discours tienne
dans letemps. »Àlamaison,
dans l’appartement de la place
desFêtes, lecœur n’y estpas, à
lafête :«Nos parentsvoyaient
les choses droites et carrées, et
là, pour eux, on amusait la gale-
rie,onprenait de la drogue...
Pendant longtemps,rapper,
c’était aussi seconfronterànos
parents,àleur désespoir,àleurs
inquiétudes, souvent justifiées
d’ailleurs. »
Dans “La nuit Du réveiL”,iL
Leur renD encore une fois un beL
hommageavecLeNombril.Pour
l’écrire,Oxmo leurademandé
deraconter leur vieavant sa
naissance.«Lenombril,c’estla
fenêtresur le monde quand tu
es dans leventredetamère
–j’airepris leconcept durap-
peur américain Nas sur le titre
Fetus,décrypte-t-il.Jeme
raconteinutero.Mon pèreétait
arrivéà17ans en bateauavec
mes oncles. Ilareprisses études
puis ilafaitvenir ma mère,qui
estretournée au Mali pour
accoucher de moi.Cetteexpé-
riencem’aimpacté:leson des
balafons, la chaleur,les singes
dans lacour de ma grand-mère,
les poules... »Àunan, le petit
Abdoulayerevient en France:il
neretourneraauMali que trente
ans plus tard. Entre-temps, il se
seraconstruitavec lerapetses
codes. Sous son nom d’artiste,
Oxmo Puccino,ilaacquis le
droit de chanterfaceàceux qui
considéraient lerapillégitime
mais aussi pour s’enconvaincre
lui-même.«Ledroit de chanter,
conclut-il,c’estlepublic qui
nous l’adonné.Silesrappeurs
existent depuis si longtemps
avec leurs erreurs, leurs frasques
ettous leurs défauts,c’estgrâce
auxfans, noscomplices. »
La Nuitduréveil(allPoints),
d’oxmoPuccino.
entournéeàpartirdu
8novembre, etdu8au
10 décembreàLacigale,àParis.