Télérama Magazine N°3632 Du 24 Août 2019

(coco) #1
vendredi

102 t On aime un peu... y ... beaucoup u ... passionnément r ... pas du tout I Pas vu mais... faut voir


tnt


t 0.4 0 Arte Documentaire

Love Rituals


Aux Etats-Unis
| Série documentaire de Viktor Apfelbacher (4/6, Allemagne, 2018)
| 45 mn. Inédit.
Après le Japon, son festival du phallus et ses lieux insolites mêlant
pop culture et rituels ancestraux, l’auteure et animatrice alle-
mande Charlotte Roche débarque à La Nouvelle-Orléans (Loui-
siane). La communauté noire y renoue avec ses racines africaines
notamment en redécouvrant le vaudou. Pendant la majeure par-
tie du reportage, la présentatrice tente de mesurer l’influence de
cette religion animiste tant sur la culture locale que sur la vie sen-
timentale des habitants, au-delà des poupées, philtres d’amour et
autres lieux communs.
Comme dans l’épisode précédent, un micro-trottoir sert de
préliminaire à des rencontres approfondies avec des intervenants
choisis. Le poète et activiste Chuck Perkins ouvre à Charlotte
Roche les portes du temple de Sallie Ann Glassman, une des rares
femmes blanches à avoir été ordonnées prêtresses vaudou à Haïti.
Elle l’invite à participer à un rituel d’amour à rebours de l’image
effrayante de la transe de possession. « Est-il possible de manipuler
[ce sentiment]? », demande Roche. Même réponse de la prêtresse
que d’une guérisseuse : « Si l’on parvient à s’ouvrir à l’amour, la ma-
gie opère d’elle-même. » A l’arrivée, pas mal de grigris mais rien de
grivois dans cet épisode centré sur le pouvoir spirituel des rituels
et des femmes qui les pratiquent. — Yohav Oremiatzki

t 20.50 France 5 Documentaire

Lucie, mission Brésil - Lucie au pays du Soleil-Levant


y 22.15 Canal+ Family Film

L’Extravagant Voyage


du jeune et prodigieux T.S. Spivet


| Film de Jean-Pierre Jeunet (France/Canada, 2013) | 95 mn. VM
| Avec Kyle Catlett (T.S. Spivet), Helena Bonham Carter (sa mère),
Callum Keith Rennie (son père), Judy Davis (G.H. Jibsen).
| GenRe : lA VIe eST BIzARRe.
Le papa d’Amélie Poulain, pape d’un cinéma où tout est inven-
tion, se devait de raconter un jour l’histoire d’un inventeur.
Le voici, sorti du premier roman de Reif Larsen. Il habite le
Montana, il s’appelle T.S. Spivet, et il a 10 ans. Ce petit génie a
mis au point une machine au mouvement perpétuel et s’élance
dans un grand voyage pour Washington, où un prix doit lui être
remis. Mais dans la vie du jeune Spivet, quelque chose s’est
arrêté pour toujours. Son frère jumeau est mort en tirant avec
une carabine, dont il devait, lui, mesurer les ondes de choc.
Dans les grands espaces d’une Amérique stylisée, joliment
simplifiée, Jean-Pierre Jeunet nous raconte une histoire où
s’invitent des émotions complexes, difficiles à exprimer pour
T.S. Spivet comme pour ses parents. Se révélant aussi pudique
qu’il est imaginatif, le réalisateur nous embarque dans un
voyage tout à la fois exaltant et mélancolique. Le ton est grave,
mais aussi, curieusement, léger. C’est bien ce que raconte
J eunet : l’étrangeté des êtres, des choses de la vie. Et des
inventeurs. — Frédéric Strauss
Rediffusion : 4/9 à 14.45. La Gr

Osse ÉquiPe |

aP PhO

tO/har

OLd FiLan

De l’espoir, de la curiosité, de l’audace, une volonté à toute épreuve... Pour Lucie, handicapée, la valeur n’attend pas le nombre des virées.

| Documentaires de Jérémy Michalak (France,
2019 et 2017) | 2�50 mn. Inédit et rediffusion.
L’attelage est baroque, mais il fonctionne.
D’un côté, Jérémy Michalak, animateur et
producteur qui a révélé Nabilla avec Les
Anges de la téléréalité ; de l’autre, Lucie
Carrasco, créatrice de mode condamnée
au fauteuil roulant par une maladie dégé-
nérative, l’amyotrophie spinale. Après
une première virée aux Etats-Unis en 2016,
le duo a retenté l’expérience au Japon et,
dernièrement, au Brésil. Tokyo, Kyoto,

Hiroshima, Copacabana, Corcovado,
Iguaçu... Question programme, on révise
les immanquables — quitte à verser dans
les poncifs. Mais l’essentiel est ailleurs.
Ces voyages portent d’abord un message
d’espoir : les frontières du handicap ne
sont pas immuables.
Ils proposent aussi un éclairage
l ucide — jamais plaintif — sur ses difficul-
tés grâce au ton juste trouvé par le couple.
Alternant humour et échanges sérieux,
Jérémy Michalak trouve la bonne dis-

tance pour accompagner Lucie qui, elle,
épate par son courage. Si le volet brésilien
multiplie les séquences émotion un peu
faciles, l’épisode japonais offre des
moments inattendus et profonds. Lucie y
aborde des sujets intimes comme la dimi-
nution de ses forces, la mort qui guette,
mais aussi l’amour ou la féminité lorsque,
maquillée en geisha, elle grimace face au
miroir : « Ça, c’est fait pour une belle
femme debout, pas pour une handicapée. »
— Youness Bousenna

Télérama 3632 21 / 08 / 19
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