104 t On aime un peu... y ... beaucoup u ... passionnément r ... pas du tout I Pas vu mais... faut voir
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t 18.45 Toute l’Histoire Documentaire
La Vérité sur l’affaire de
l’Observatoire
| Documentaire de François Pomès (Fr, 2014)
| 55 mn. Rediffusion.
L’affaire dite de l’Observatoire est un peu
oubliée. En 1959, pourtant, elle défraya la
chronique et faillit coûter sa carrière à
François Mitterrand. Dans la nuit du 15
au 16 octobre, le sénateur de la Nièvre,
opposant virulent au général de Gaulle,
échappe à un attentat sur l’avenue de
l’Observatoire, à Paris : sept balles ont été
tirées sur sa voiture. La veille, curieuse-
ment, l’ancien député poujadiste Robert
Pesquet, escroc notoire, l’avait informé...
C’est un piège, qui va se refermer sur
François Mitterrand, accusé d’avoir tout
manigancé pour regagner les faveurs de
l’opinion. L’homme en sortira meurtri, et
affaibli politiquement.Qui était à l’origine
de cette machination? Un jeune et frin-
gant enquêteur pose ici la question à des
proches du futur président et à quelques
grands noms du journalisme politique
(Michèle Cotta, Philippe Alexandre, Gilles
Perrault...) assez âgés pour avoir vécu
l’histoire en direct. Sans faire de révéla-
tions, ils relaient la thèse de Mitterrand
lui-même, qui voyait derrière cette mani-
pulation un complot de l’extrême droite
ou des gaullistes. Au-delà de ces supputa-
tions, ils nous replongent dans l’atmos-
phère tendue et viciée des débuts de
la Ve République, marqués par la guerre
d’Algérie, où certains étaient prêts à tout
pour se débarrasser de leurs adversaires.
— Vincent Arquillière
Rediffusions : 1/9 à 12.35, 3/9 à 11.20, 7/9 à 8.00.
t 20.40 Ushuaïa TV Documentaire
Shuklaphanta,
l’autre Népal sauvage
| Documentaire de Fabien Lemaire (Fr, 2016)
| 50 mn. Rediffusion.
Etendue sur plus de 300 kilomètres carrés,
la réserve népalaise de Shuklaphanta
abrite une faune exceptionnelle, des
espèces menacées comme le tigre du Ben-
gale ou le cerf de Duvaucel. Un paradis
luxuriant qui a inspiré au photographe
et réalisateur Fabien Lemaire ce docu-
mentaire animalier au style résolument
impressionniste. Les plans macro sont
très réussis, de même que les prises de vue
aériennes. Mais le résultat final, quoique
très beau, se révèle étonnamment creux.
La caméra survole, au sens propre comme
au figuré, des instantanés de vie sauvage
sans les approfondir : crocodiles des ma-
rais, grues antigone et langurs gris (famille
de singes) défilent sous nos yeux comme
sur les pages d’un magazine écolo de luxe.
Cerise sur le gâteau : si le rôle des popu-
lations est souvent souligné, le film ne leur
donne pas une seule fois la parole. Les
occasions ne manquaient pourtant pas,
comme ce spectacle de rue improvisé,
ou la rencontre entre des villageoises
et l’ONG française Awely. Nous n’enten-
drons pas davantage les associations
locales et les gardiens de la réserve, dont
l’action est tout aussi essentielle à la
conservation des espèces. En refusant
d’incarner son sujet, et faisant le choix
d’une voix off omniprésente, le réalisa-
teur signe un produit éthéré et purement
contemplatif. — Pauline Vallée
Rediffusion : 3/9 à 15.00.
u 20.50 Ciné+ Club Film
Inside Llewyn Davis
| Film de Joel et Ethan Coen (USA/France, 2013) | 100 mn. VM
| Avec Oscar Isaac (Llewyn Davis), Carey Mulligan (Jean Berkey),
Justin Timberlake (Jim Berkey), Garrett Hedlund (Johnny Five).
| GEnRE : ODySSéE FOLk.
Les frères Coen ont une profonde affection pour les perdants.
Avec Llewyn Davis, personnage de chanteur de folk inspiré
d’artistes du début des années 1960, ils ont trouvé leur champion.
Le frère en déveine du professeur de sciences d’A Serious Man
plongé dans un cauchemar à la Barton Fink. Mais un cauchemar
irrésistible... Dans un gag récurrent, un chat roux nommé Ulysse
oblige le héros à cavaler dans tout New York. La vie de bohème
de Llewyn Davis prend des allures de mini-odyssée des temps
modernes, jalonnée de rencontres avec des créatures inquié-
tantes et grotesques. Comme une version urbaine et nocturne
d’O’ brother, où un taulard au prénom mythologique traversait le
Mississippi de la grande dépression pour retrouver son foyer.
Dans les deux films, la musique est au premier plan. Après le blu-
es rural des années 1930, Joel et Ethan Coen font revivre le folk
des sixties avec une minutie d’archéologue.
Toutes les chansons sont jouées in extenso et sans play-back,
que leurs interprètes soient professionnels ( Justin Timberlake)
ou amateurs très doués, comme Oscar Isaac. L’acteur ne dissi-
mule pas la dimension pitoyable et le caractère parfois odieux de
Llewyn, mais bouleverse dans la peau de ce créateur sincère,
victime de son intégrité radicale. — Samuel Douhaire
Rediffusion : 1/9 à 17.45, 5/9 à 8.30.
y 22.15 Ciné+ Classic Film
Tueurs de dames
| Film d’Alexander Mackendrick (The Ladykillers,
GB, 1955) | Scénario : A. Mackendrick
et William Rose, d’après sa pièce | 85 mn. VM
| Avec Alec Guinness (le professeur Marcus),
katie Johnson (Louisa Wilberforce),
Cecil Parker (Claude), Herbert Lom (Louis),
Peter Sellers (Harry), Danny Green (One-Round).
| GEnRE : SO BRITISH.
Une charmante vieille dame loue une
chambre au distingué Pr Marcus pour que
son quatuor puisse répéter. Mais Marcus
est un imposteur : ses musiciens et lui ne
sont qu’une bande de voleurs préparant
un mauvais coup... Et quand ils se croient
démasqués, les malfrats cherchent à se
débarrasser de leur logeuse. Mais la vieille
lady est coriace... « Etre frivole sur un sujet
frivole, c’est simplement ennuyeux ; être fri-
vole sur un sujet mortellement sérieux, voilà
le vrai comique! » Appliquant son propre
principe au pied de la lettre, Alexander
Mackendrick signait l’une des comédies
anglaises les plus hilarantes et les plus
noires. Michael Balcon, son producteur,
trouvait même que son poulain était allé
trop loin dans l’inégal combat entre l’an-
cêtre innocente et ses odieux locataires.
La mécanique macabre est irrésistible,
et la victoire de la vieille Mrs Wilberforce,
qui a l’art de considérer des tueurs sans
scrupule comme des chenapans irres-
ponsables, sera totale, sans appel et,
somme toute, assez morale. L’interpréta-
tion est parfaite, de Katie Johnson à Alec
Guinness, flanqué d’un Peter Sellers
débutant. A s’étrangler de rire en dégus-
tant son thé. — Aurélien Ferenczi
A. R
OsA/Mike Z
Oss PROductiOns/
scO
tt Rudin PROductiOns/
studiOcAnAl
S’implanter sur la scène folk new-yorkaise, c’est parfois rock’n’roll... Grand Prix du jury à Cannes.
Télérama 3632 21 / 08 / 19