Télérama Magazine N°3632 Du 24 Août 2019

(coco) #1

musiques


39

DéborDer


Chanson


boucan


Jazz, fanfare, chanson française... Ou le cocktail bien frappé d’un premier


album « néo alterno », parfaitement orchestré par le John Parish de PJ Harvey.


Aux côtés de
Mathias Imbert
(à gauche), Brunoï
Zarn et Piero Pépin,
experts en
débordements.

n’attendait pas : le jazz, l’expérimental,


le rock, la chanson. Voyage musical


gorgé de longs instrus, où le banjo et la


trompette s’envolent. Au sein du trio,


on se réjouit de la présence de Mathias


Imbert, musicien impétueux qui nous


avait marqués dès 2007 (sous le nom


d’Imbert Imbert). Et, à la réalisation,


de l’Anglais John Parish, connu pour


son travail avec PJ Harvey. Il a su ordon-


ner ce joyeux bazar, débordant (d’où le


titre) d’élans tendres ou rageurs. Sans


le rendre sage. — Valérie Lehoux


| L’autre Distribution/Popatex.


z


L’angoisse, d’abord : serait-ce un nou-


veau « groupe fanfare » comme on en a


trop entendu au tournant des années


2000? Le fait qu’il s’appelle Boucan


n’arrange rien au pressentiment. Et la


phrase d’ouverture ne nous rassure


guère sur la finesse de l’ensemble (« les


hommes naissent cons, aucune raison


que ça change »)... Pourtant, ce premier


album restera l’un des plus étonnants


de l’été français. En dépit de son esprit


« néo alterno » lesté de quelques cli-


chés, il s’ouvre sur des territoires qu’on


enza


MonDe


Throes + The shine


z


Dans les années 2000, le collectif lis-


boète Buraka Som Sistema a converti


les dancefloors européens au fréné-


tique kuduro angolais. Dix ans plus


tard, Throes + The Shine, autre groupe


portugais, continue de faire muter ce


rythme né dans les ghettos de Luanda :


un mélange de miami bass, de hip-hop,


de semba et de kizomba, et que le trio


de Porto attise aujourd’hui à coups de


saturations rock et de vibrations élec-


troniques. Les invités de ce quatrième


album, lissé par le producteur hollan-


dais Jori Collignon (Skip&Die, Nobody


Beats The Drum), éclatent un peu plus


leur pop fiévreuse entre les Caraïbes et


l’océan Indien, du duo mexicain Soto-


mayor à la chanteuse mozambicaine


Selma Uamusse, en passant par les


Capverdiens de Cachupa Psicadélica


sur l’excellent Paraíso. Mais s’il fallait


ne retenir qu’un titre, ce serait Balança :


du kuduro électro méchamment entê-


tant, imparable. — Anne Berthod


| sony.


everyThing in beTween


Jazz


huw warren Trio


z


Accompagnateur depuis une vingtaine


d’années de la chanteuse de folk June


Tabor, le pianiste gallois Huw Warren a


aussi un nom au sein du jazz européen.


Dans cet album enregistré avec son fils


Zoot à la batterie et Dudley Phillips à la


contrebasse, il arpente d’autres clartés,


celles du Brésil de Hermeto Pascoal, de


Pixinguinha, de Chico Buarque et d’Eg-


berto Gismonti. Dans ces reprises ma-


gistrales, où affleurent des nostalgies


rythmées et des chatoiements de sen-


sibilité intérieure, et dans ses propres


compositions, passe une vaste respira-


tion de ciels clairs, de vents calmes et


de lumière vive. Alors qu’il emprunte


des voies diverses, le disque y trouve


une splendide homogénéité qui donne


raison à son titre : tout se joue dans


l’intervalle. — Louis-Julien Nicolaou


| Cam Jazz.


e On aime un peu... z ... beaucoup a ... passionnément r ... pas du tout

AnnA


MAnO


Télérama 3632 21 / 08 / 19
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