Télérama Magazine N°3632 Du 24 Août 2019

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jeudi 29

t 20.55 Arte Série

Il était une seconde fois

y 21.00 TF1 Séries Films Film

Le Secret de Green Knowe

| Film de Julian Fellowes (From Time to Time, GB, 2009) | 110 mn. VM

| Avec Alex Etel (Tolly Oldknow), Timothy Spall (Boggis), Maggie Smith

(Mme Oldknow), Christopher Villiers (l’officier), Eliza Bennett (Susan).

GENRE : SO BRiTiSh...

Quand le scénariste britannique oscarisé de Gosford Park (2001),

créateur de l’excellente série Downton Abbey, s’empare d’un ro-

man (de sa) jeunesse pour en réaliser l’adaptation, on est sûr

d’échapper à toute mièvrerie. La preuve avec ce récit d’appren-

tissage attachant, plein de poésie et de mystère, tiré du livre de

Lucy M. Boston Les Cheminées enchantées (1958).

On y suit le jeune Tolly, 13 ans, envoyé durant l’hiver 1944

chez sa grand-mère, dans le sud de l’Angleterre. Mme Oldknow,

qui se bat pour conserver l’imposante demeure familiale de

Green Knowe, n’a rien d’une mamie gâteau. Mais après

quelques échanges tendus, la vieille dame parvient à briser la

glace en révélant à son petit-fils les singuliers événements qui

ont agité le manoir au début du xixe siècle. Tolly, fasciné, com-

mence par croiser les fantômes de ses ancêtres, avant de décou-

vrir qu’il peut voyager dans le temps... Le film, qui doit beau-

coup aux comédiens, en particulier à l’époustouflante Maggie

Smith, aborde le thème de la perte d’un être cher avec une rare

délicatesse. — Dominique Desré

y 21.05 France 4 Série

Sherlock

L’effroyable mariée

| Série créée par Steven Moffat, d’après Arthur Conan Doyle

(épisode spécial, GB, 2016) | 90 mn. VM. Rediffusion

| Avec Benedict Cumberbatch (Sherlock holmes), Martin Freeman (John

Watson), Rupert Graves (Lestrade), Mark Gatiss (Mycroft holmes).

Londres, 1895. Watson et Holmes, partenaires depuis quinze ans,

se penchent sur une étrange affaire que leur expose l’inspecteur

Lestrade. Une jeune mariée a, semble-t-il, perdu la tête et ouvert

le feu sur la foule avant de se suicider. Pourtant, le lendemain,

elle est revenue d’entre les morts pour abattre son époux! Bien-

tôt, celle qu’on surnomme « l’effroyable mariée », figure fantoma-

tique en robe blanche, frappe à nouveau. Et si Sherlock tenait là

sa première enquête paranormale?

La série s’amusait alors à remonter le temps, replaçant ses hé-

ros dans leur environnement originel : l’Angleterre victorienne.

Un exercice de style magistralement maîtrisé par Steven Moffat

et son équipe qui jouent avec les codes, récitent leurs classiques

tout en étant toujours plus modernes. Impossible d’en dire plus

sans révéler les ficelles renversantes de cet épisode, qui jongle gé-

nialement avec son récit, nous surprend, nous captive et nous

fait rire. Un grand divertissement. — Pierre Langlais

Christophe Suivi de la rediffusion des trois épisodes de la saison 3 (dans le désordre...).

offret - Unite de

prodUC

tion

Guillaume Nicloux,

réalisateur : « Flash-

back, flash-forward,

rêves, fantasmes...

On peut construire

un puzzle ou se laisser

guider par le voyage

émotionnel du héros.

Une expérience

ouverte que j’espère

jouissive. »

| Minisérie créée par Guillaume Nicloux

et Nathalie Leuthreau (1 à 4/4, France, 2019)

| 4 � 50 mn. inédit | Avec Gaspard Ulliel (Vincent),

Freya Mavor (Louise), Patrick d’Assumçao

(André), Sacha Canuyt (Stanley), Claire

Sermonne (Nadège), Eva ionesco (Annie).

Vincent, la trentaine, père célibataire,

peine à se remettre de sa rupture avec

Louise, une jeune Franco-Britannique. Il

noie son chagrin dans l’alcool et les nuits

sans lendemain, jusqu’au jour où un

livreur distrait dépose chez lui un cube en

bois aux propriétés surnaturelles : quand il

se glisse à l’intérieur, il ressort au même en-

droit mais dans un espace-temps antérieur,

lorsque sa relation avec Louise n’avait pas

encore commencé à se dégrader. Il réalise

qu’il tient peut-être une occasion inespé-

rée de corriger ses erreurs...

Guillaume Nicloux (Une affaire privée,

Valley of Love) mêle le thriller fantastique et

la romance, revisitant la figure mytholo-

gique du héros propulsé à travers le temps

pour sauver et garder sa bien-aimée. Gas-

pard Ulliel, déjà à l’affiche des Confins du

monde, le précédent film de Nicloux, et

l’Ecossaise Freya Mavor, vue dans Skins,

sont parfaits, tout en intériorité. On suit, in-

trigué, leur liaison inquiète qui par instants

carbure à l’essence des amours impos-

sibles. Néanmoins, l’étrange apathie qui

plane sur cette histoire fige la passion et

empêche l’émotion de nous envahir. On

ressort de ces quatre épisodes diffusés

d’un bloc certes saisi, comme après un

long film, mais un peu à distance de per-

sonnages pour qui l’on aurait aimé trem-

bler. — Pierre Langlais

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