Les Echos - 21.08.2019

(lily) #1
Mercredi 21 août 2019
http://www.lesechos.fr

Amazon 17
ArcelorMittal 26
Arqana 16
Baudelet 18
Bayer 15
BNP Paribas 26
Bourbon 19
Carlsberg 19
Casino 12, 19, 26

Citeo 14
Crédit Agricole 26
Ecologic 14
Elanco Animal Health 15
Facebook 17
Free 17
Galapagos 19
Google 17
Gr3n 14

Ioniqa 14
Klégé 18
Larbaletier 14
Matmut 21
Mercialys 12
Pimco 20
Plastic Energy 14
Publicis 26
ReNew ELP 14

Véronique Le Billon
@VLeBillon
— Bureau de New York

C’est une saga bancaire qui dure depuis six
ans et qui pourrait trouver son épilogue dans
les prochaines semaines. Mardi, deux régu-
lateurs américains ont annoncé avoir
approuvé une version simplifiée de la règle
Volcker. Celle-ci, introduite en 2013 dans le
cadre de la loi Dodd-Franck adoptée dans le
sillage de l a crise financière, interdit aux ban-
ques de spéculer avec l’argent des déposants.
Au-delà du risque lié à la volatilité des mar-
chés financiers, le promoteur du texte, Paul
Volcker, un ancien directeur de la Réserve
fédérale, jugeait que l’activité d e trading pour
compte propre détournait les banques de
leur métier de financement de l’économie.
Depuis la mise en œuvre de la règle, les
banques de Wall Street, au premier rang
desquelles Goldman Sachs, ont bataillé
pour son assouplissement, misant sur la
volonté de dérégulation de Donald Trump.
La Réserve fédérale avait donné son feu
vert, l’an dernier, à son aménagement,
expliquant alors chercher à « remplacer un
système compliqué à l’excès et inefficace par
un ensemble de règles plus simples ».

« Eliminer les conséquences
non souhaitées »
Alors qu’é taient par exemple considérés en
trading pour compte propre les titres déte-
nus moins de 60 jours, la règle Volcker 2.
prévoyait notamment de se fonder sur le
traitement comptable des titres, autorisant
ce qui était valorisé dans les comptes des
banques en valeur historique. A l’occasion
des consultations lancées, plusieurs ban-
ques avaient à nouveau rejeté cette lecture,
estimant notamment que cela élargissait le
périmètre des titres concernés par la régle-

mentation. Mardi, l’OCC (Office of the
Comptroller of the Currency) a indiqué
dans un communiqué, par la voix de son
président Joseph Otting – nommé par
Donald Trump –, avoir approuvé des amé-
nagements éliminant « les conséquences
négatives non souhaitées ». Tout en assurant
que la règle nouvelle formule « maintiendra
les protections importantes qui contribuent à
la force des banques de notre Nation ». De
son côté, la FDIC (Federal Deposit Insu-

rance Corporation) a donné les premiers
contours de quelques règles finalement
retenues.

Un an pour s’y conformer
Alors que plusieurs grands établissements
bancaires ont, ces dernières années, scindé
ou fermé leur activité de « prop trading »
pour éviter de se trouver en infraction avec la
règle Volcker, les aménagements doivent
encore être approuvés par trois autres régu-

n


CAC 40
5.344,64 points

-0,5012 % n


DOW JONES
26 .078, 69 points

-0,2185 % n


EURO/DOLLAR
1,1093 $

-1,72 35 % J


ONCE D’OR
1.504, 55 €

0,5312 % n


PÉTROLE (BRENT)
59 ,57 $
-0,2846 %

DEVISESEUR/GBP0,9132EUR/JPY1,1799EUR/CHF1,086GBP/USD1,2148USD/J PY1,06 35 USD/CHF0,979TAUXEONIA-0,364 LIFFE EURIBOR 3 MOIS-0,422OAT 10 ANS-0,4075T- BONDS 10 ANS1,


RÉGLEMENTATION


Repsol 14
Sabic 14
Sagemcom 17
SFR 17
Société Générale 26
Soprema 14
Technicolor 17
Valeo 19
Yoyo 14

l’essentiel


Les Etats-Unis affichent
leur volonté de développer
de nouveaux missiles sol-sol
Trois semaines après leur retrait du
traité d’interdiction des armes de
portée intermédiaire, les Etats-
Unis ont procédé à un tir de
missile à valeur de test.
// P. 15

Le recyclage chimique
du plastique arrive
L’Europe devrait monter en
puissance l’an prochain, avec les
premières usines de grande capa-
cité. Le britannique Plastic Energy vise
vingt usines d’ici à 2024, dont dix en
Europe, et veut lever 800 millions
d’euros. // P. 14

Les salles de marché au défi
de la parité hommes-femmes
Pour attirer des f emmes en finance, l’Asso-
ciation pour les marchés financiers en
Europe (AFME) et l’Investment
Association pourraient entre
autres réduire les horaires
d’ouverture des salles de mar-
ché européennes. // P. 19

Le dollar de Hong Kong
pris dans les troubles
sociaux
La monnaie de Hong Kong,
arrimée au dollar depuis 1983,
pourrait traverser une crise financière
si la situation se dégradait encore. Les
marchés redoutent u ne accélération des
Scott Howe/AFP sorties de capitaux. // P. 20


Christophe Palierse
@cpalierse

Six ans après sa création, la plate-forme
de transport à la demande Bolt fait évo-
luer son modèle économique dans un
contexte de rude concurrence dans son
secteur originel, les trottinettes. L’entre-
prise, qui déclare compter plus de 25 mil-
lions d’utilisateurs dans une trentaine de
pays, doit confirmer ce mercredi son lan-
cement dans la livraison de repas à domi-
cile sous la marque Bolt Food.

Terrible concurrence
Bolt, qui avait déjà annoncé cette diver-
sification en mars dernier, amorce le
déploiement, ce mercredi, de cette
nouvelle activité. Après Tallinn, où se
situe le siège du groupe d’origine esto-
nienne, le service doit être étendu en
Lettonie, en Lituanie et en Afrique du
Sud d’ici à la fin de l’année, avant une
extension aux autres marchés euro-
péens – dont la France – et africains,
où Bolt est actif.
De fait, la plate-forme compte capitali-
ser sur sa base de clients pour p ercer dans

Banques : les Etats-Unis en passe


d’assouplir des règles post-crise


lateurs, dont la Fed et la SEC, l’autorité des
marchés financiers. U n mouvement attendu
dans les prochaines semaines.
L’entrée en vigueur du nouveau texte est
prévue au 1er janvier 2020, les banques ayant
encore un an ensuite pour s’y conformer.
L’an dernier, le Sénat, puis la Chambre des
représentants avaient déjà adopté un texte
allégeant les principales contraintes régle-
mentaires pour une trentaine de banques de
taille moyenne ou plus petite.n

La Réserve fédérale avait donné son feu vert, l’an dernier, à un aménagement de la règle Volcker. Photo Johannes Eisele/AFP

un secteur à forte croissance, mais aussi
sujet à une terrible concurrence.
Ainsi, l’été a d’ores e t déjà été marqué par
l’annonce du projet de fusion du britanni-
que Just Eat avec le néerlandais
Takeaway.com, une opération à environ
9 milliards de livres, les deux opérateurs
faisant cause commune p our mieux rivali-
ser avec Uber Eats et Deliveroo. De même,
ce dernier a arrêté son activité en Allema-
gne le 16 août se concentrant davantage
encore sur ses marchés les plus rentables.
En parallèle, Deliveroo a récemment
annoncé le lancement d’un service
d’achats alimentaires réservé aux restau-
rateurs. Un an auparavant, la plate-forme
de livraison de repas Deliveroo s’était ren-
due accessible aux restaurants disposant
de leur propre flotte de livreurs.
De son côté, Bolt s’est positionné l’an
dernier dans la location de trottinettes
électriques en libre-service. Un secteur
également à hauts risques quand bien
même les nouvelles mobilités urbaines
sont tendance! Compte tenu de l’âpreté de
la concurrence, Bolt a ainsi mis son ser-
vice en sommeil à Paris, où il a débarqué
en septembre 2018. VTC, livraison de
repas, trottinettes... Dans tous ces sec-
teurs, la course de vitesse est devenue
une course de fond.n

Bolt fonce dans la livraison


de repas à domicile


Thibaut Madelin
@ThibautMadelin

C’est une décision qui risque de secouer
le monde du football. Rabobank, la
deuxième banque néerlandaise, a
décidé de refuser de nouveaux clubs de
football de première et deuxième divi-
sions comme clients, craignant d’être
éclaboussée par des c as de blanchiment
d’argent ou de fraude.
« Nous ne prenons pas de nouveaux
clients, mais nous conservons nos clients
actuels », insiste Eric Lagerwey, porte-
parole de Rabobank, confirmant une
information du journal « NRC ». La
banque mutualiste fournit ses services
à 80 % des clubs professionnels aux
Pays-Bas et en sponsorise certains.
La banque, qui a donné son nom au
Rabobank IJmond Stadion, le stade du
Sportclub Telstar, se réserve le droit
d’appliquer les règles en vigueur et, en
cas de non-conformité, de modifier ses
relations avec certains clients. En 2012,
elle avait arrêté de sponsoriser le
cyclisme après les scandales de dopage.

Sa décision f ait suite à une e nquête de
la banque centrale néerlandaise sur les
risques de corruption, blanchiment
d’argent et fraude dans les clubs de foot-
ball. « Nous poussons le secteur financier
à accorder plus d’attention à ces ris-
ques », avait déclaré l’institution début
2017, après avoir inspecté 16 banques
et 3 fonds.
Selon NRC, Rabobank aurait essayé
de se séparer de plusieurs clubs pour
éviter d’être associé à leurs propriétai-
res. Ce fut le cas du FC Den Bosch, lors-
que celui-ci avait failli être repris par
l’oligarque géorgien Kakhi Jordania. Le
deal avait été annulé par la fédération
néerlandaise de football. Rabobank a
refusé de commenter.

Les banques belges
aussi vigilantes
Selon le même journal, elle essaie de
bloquer un investissement potentiel du
milliardaire mexicain Mauricio de la
Vega dans le club Roda JC. La banque
s’était vu infliger l’an dernier une
amende de près de 370 millions de dol-
lars par les autorités américaines pour
avoir laissé transiter de l’argent de la
drogue mexicaine.
Alors que la Commission euro-
péenne a, elle aussi, mentionné le foot-
ball comme un des secteurs potentiel-
lement vulnérables au blanchiment
d’argent, notamment du fait d’un man-
que de transparence, Rabobank pour-
rait être suivi par ses concurrents
néerlandais ING et ABN AMRO, mais
aussi belges.
Selon le quotidien belge « L’Echo », la
fédération bancaire Febelfin constate
également une « vigilance accrue » à
l'égard des clubs de football profession-
nels au sein des banques. Les banques
belges ont intégré les recommanda-
tions néerlandaises dans leurs procé-
dures d'acceptation des clients et leurs
règles antiblanchiment.n

Rabobank


refuse


de financer


de nouveaux


clubs de football


BANQUE


TRANSPORT


La banque a donné
son nom au Rabobank
IJmond Stadion, le stade
du Sportclub Telstar.

=


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