Causette N°103 – Septembre 2019

(National Geographic (Little) Kids) #1

« Nous sommes en colère, explique Jean-Rémi
Girard. On ne nous avait pas prévenus que les épreuves
de spécialités allaient se dérouler en mars. Comment
va-t-on faire entendre aux élèves qu’il faille revenir
en cours en avril ? L’ambition était de remuscler le
bac, on a l’impression qu’on l’a dilué au contraire. »
Un autre point suscite la crainte des profs : com-
ment assurer le caractère national et anonyme
– garants d’une égalité théorique – du bac avec une
telle part de contrôles continus ? « Les épreuves
de fin de trimestre seront choisies par les professeurs
des lycées dans une banque nationale de sujets, et
on pourra mettre en place des échanges de copies
entre établissements », répond Pierre Mathiot.
Une organisation à mettre en place pour 2021,
date à laquelle les terminales passeront pour la
première fois ce nouveau bac.


Un bac pro lui aussi transformé
La filière pro opère une mue aussi importante que
la filière générale. Au programme : un apprentis-
sage généralisé, une refonte des filières, regrou-
pées en classes par « familles de métiers » autour
d’un tronc commun d’enseignement et la réalisa-
tion d’un chef-d’œuvre présenté à l’examen final.
« Il va se poser un conséquent problème de mixité
des parcours, soupire Jean-Rémi Girard. Les ensei-
gnants vont devoir faire cours simultanément à des
élèves en parcours classiques et à ceux en appren-
tissage. Par ailleurs, les familles de métiers posent
question. Certaines font sens mais d’autres moins,


tels la “gestion administration” et les “transports
logistiques”, quel est le rapport ? Enfin, l’idée de réa-
liser un “chef-d’œuvre” en ce qui concerne les bacs
pros manuels a du sens, mais quelle va être la nature
du chef-d’œuvre dans le tertiaire, en secrétariat par
exemple ? » Là encore, les élèves actuellement au
lycée vont essuyer les plâtres. U A. C.

Au collège, les élèves invité.es à rester plus longtemps?
Le collège est pour l’heure peu investi par le ministre Blanquer, mais le dispositif le concernant s’inscrit dans un
soutien aux plus défavorisés. « Devoirs faits » s’est déployé sur tout le territoire et propose des heures de soutien
menées par les professeur·es ou par les surveillant·es pour aider les élèves aux devoirs. « Cette mesure prend
acte que les devoirs peuvent être discriminants selon que les parents ont ou non la capacité d’aider et, plutôt
que d’y renoncer, cherche à faire en sorte qu’ils soient réalisés par tous, s’enthousiasme Jean-Rémi Girard. Le
problème, c’est qu’elle n’est pas assez financée, nous avons vu des difficultés dans certains établissements, où il
faut les arrêter en cours d’année ou... faire travailler bénévolement les encadrants. Par ailleurs, comme c’est une
option, les élèves qui s’y inscrivent ne sont pas toujours ceux qui en ont le plus besoin. » U A. C.
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