Première N°499 – Septembre 2019

(Nancy Kaufman) #1
ou allaient être intégrés. À un détail près,
vers la fin... On n’a tout simplement pas
réussi. (Rires.)

À quel point le roman était-il un texte
sacré pour vous? Dans le chapitre 1,
vous vous êtes autorisé pas mal
de changements.
AM : Ça est un super bouquin mais je ne
l’ai jamais vu comme une bible. Pour faire
rentrer l’histoire dans un film de 2h 15, il
ne faut pas hésiter à trancher et à mettre
des choses de côté. Cela ne me dérange

durant la phase d’écriture, mais au moins
qu’on pa r tage avec lui ce qu’on était en train
de faire. Ça n’avait pas été le cas pour le
premier film. Cette fois, je voulais vraiment
son retour, on lui a donc montré la première
version du script.


Quelle a été sa réaction?
AM : Il a aimé. Il nous a dit très humble-
ment : « Vous en ferez ce que vous voudrez,
mais voilà ce que j’aimerais voir dans le
film... » Il a fait une petite liste et la plupart
de ces éléments étaient déjà dans le scénario


pas, c’est la partie relativement facile du
boulot. Le vrai challenge est de réussir à
entrelacer les événements sur une période
de temps plus resserrée que dans le livre.
Et c’est encore plus vrai pour le chapitre 2,
qui se déroule en gros sur une journée. Le
roman dialogue entre le passé et le présent
et, dans le premier film, j’ai fait le choix de
me concentrer uniquement sur les enfants.
Je voulais d’abord créer une connexion émo-
tionnelle avec ces personnages, et sauter
d’une époque à l’autre me semblait la mettre
en péril. Donc, pour la suite, c’était logique
de revenir à ces allers-retours auxquels je
tenais beaucoup.

Le deuxième film démarre vingt-
sept ans après le premier, les enfants
sont devenus adultes. Comment
s’est passé le casting? Il fallait que
les spectateurs reconnaissent
immédiatement qui est qui.
AM : Ça a été moins dur qu’on ne pour-
rait l’imaginer. L’aspect physique était très
important pour moi, car je sors très vite
d’un film quand deux acteurs qui jouent
le même personnage à des âges différents
ne se ressemblent pas du tout. Mais il faut
aussi qu’ils dégagent la même énergie. Pour
Jessica Chastain, c’était une évidence,
elle est le portrait craché de Sophia Lillis.
Et puis, c’est une amie, on a déjà travaillé
ensemble sur Mama. Je savais qu’elle était
capable de jouer toutes les gammes d’émo-
tion que requiert le rôle. Il n’y a jamais eu de
plan B, le seul problème a été de trouver un
moment dans son emploi du temps. James
McAvoy s’est aussi très vite imposé ca r il est
l’un de mes acteurs préférés.
BARBARA MUSCHIETTI : Par contre, le
studio n’était pas convaincu par Jay Ryan
pour jouer Ben [incarné par Jeremy Ray

Andy Muschietti, Barbara Muschietti et Bill Hader

FOCUS
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